jeudi 9 octobre 2008

Bars en carafe

EXCLUSIF
Fini de rire à Pornichet. Le couvre-feu vient d'être déclaré. A partir de minuit, plus une goutte d'alcool ne devra faire chanter les gosiers. Bobby le King a encore frappé. Çà grince sur le zinc !

A Pornichet, les temps sont durs pour les commerçants. Vitrines passées au blanc d'Espagne dans le quartier de la Poste, hôtel fermé, activité entravée, le commerce pornichétin est dans l'oeil du cyclone.

Shérif démago

Durant sa campagne électorale, Robert Belliot moulinait sur le thème : "la gare, zone de non droit". Police nationale, Police municipale, caméras de surveillance... rien ne manquait à l'arsenal du candidat shérif. Pornichet, ville balnéaire, Pornichet, ville festive ? Ce n'était pas le problème d'un candidat démago, il fallait lisser le poil de l'électeur – souvent âgé - dans le bon sens.

Arrivé aux commandes au printemps, il a mesuré pendant l'été que ses belles promesses étaient délicates à tenir. En effet, depuis des années, les pouvoirs publics (mairie, police nationale, Préfecture...) et les commerçants travaillaient ensemble pour trouver un compromis entre l'attente des rares habitants du quartier de la Gare, celle des professionnels et naturellement celle de la clientèle. Si l'équilibre était toujours précaire, la situation s'était sensiblement améliorée ces dernières années. Presse-Océan s'est d'ailleurs fait l'écho, le 30 septembre dernier, d'une baisse de 19% de la délinquance à Pornichet, entre 2002 et 2007, d'après les chiffres officiels. Il n'y a pas de hasard.

Faute de solution, au détour d'une réunion de la Commission des débits de boissons, Robert Belliot, l'encore maire de Pornichet, a donc décidé de frapper les esprits d'une partie de son électorat en jouant sur le symbole d'une fermeture précoce des bars. Fini le 2h00 du matin hivernal, maintenant, à Pornichet, c'est tout le monde au lit à minuit. A la Gare, du côté de la place du Marché et sur le Port, personne n'échappe au bras vengeur de Bobby le King. Sympa pour la clientèle d'affaires qui fait tourner les hôtels à l'année, les étudiants qui assurent le chiffre d'affaires des restaurateurs de la Gare ou du port ou les Pornichétns qui sortent d'un spectacle de Quai des Arts.

Vivent les thés dansants

Les professionnels de la pompe à bière pensaient avoir échappé à l'aveuglement d'un Préfet sarkozyste décidé à mettre au pas le Hangar à bananes nantais en imposant un régime sec à tous les bars festifs de Loire-Atlantique. Mais ils ont trouvé pire en la personne de leur maire, adepte de la prohibition, qui cherche à faire oublier la vacuité de sa gestion municipale en se parant du costume de l'Eliott Ness des maisons de retraite.

Résultat, ce jeudi soir, l'ambiance était plutôt chaude chez les professionnels et leurs clients. 2 heures d'exploitation en moins par rapport à La Baule, la note va être sévère et se payer en emplois et fermetures d'établissements. Mais peut-être est-ce l'objectif d'un maire qui a plus fait campagne dans les thés dansants que dans les bars branchés de ce qui était jusqu'à présent la commune réputée la plus conviviale de la région.

Un hôtel majeur qui ferme sans que la mairie ne s'émeuve, les bars pornichétins sévèrement attaqués, des propriétaires de commerces fortement incités à louer leurs locaux à des activités appréciées de la mairie... le nouveau maire de Pornichet n'aime décidément pas le commerce surtout si sa clientèle est touristique ou jeune.

Chut, chaussez les patins et ne faîtes pas de bruit, Pornichet s'endort doucement, doucement, profondément ! Chut... Pornichet se meurt !

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Franchement cher Poulpe, je ne comprend pas votre étonnement. Je trouve cette mesure logique et correspondant parfaitement à l'électorat de Monsieur le Maire. Le seul hic (pardonnez ce mauvais jeu de mots) c'est qu'au final ce sera l'arroseur arrosé ! Combien de commerçants ont contribué au départ de Lambert ? Si les affaires périclitent ils sauront à qui s'adresser. Quant aux co listiers, je leur souhaite bon courage pour aller faire leurs courses ou un petit restau à moins qu'ils ne préfèrent aller à Saint Nazaire....Personnellement je ne suis pas déçu par le Maire car je connaissais ses incapacités mais je suis surpris et même atterré que nombre de ses co listiers que je connais se laissent entraîner dans ce néant. Il y aura des réveils difficiles, des traversées de la place du marché peu glorieuses, question de fierté, d'éthique.
Pour mémoire, extrait d'une chanson de Syrano (qui passa aux renc arts) " Le fou est il fou? ou le fou qui le suit? " C'est juste un sujet de méditation réservé aux élus de la majorié. Interro lundi. Bon week end.

Anonyme a dit…

Est ce qui vaut mieux se faire rayer sa voiture, casser son rétroviseur, dégueuler sur le trotoir avant minuit ou avant 1H?.

Le pb est l'incivilité et l'impunité des actes.

La mesure est donc inadaptée et la décision du maire resemble à un nouvel aveu d'impuissance.
L'ancien n'était cependant pas mieux et cher Poulpe votre remarque sur la concertation de l'ancien maire avec les commerçants décridibilise une nouvel fois l'objectivité de votre propos
Je n'aime pas voir des flics patrouiller mais je préfère cependant mille fois mieux leur présence que les les minorités perturbatrices qui empoisonnent la vie des autres. Je suis aujourd'hui pour une sévère répression et un arrêt du laxisme.
De l'éfficacité donc!

Anonyme a dit…

IL est minuit Pornichet s'endort...
je voudrais rappeler deux ou trois petites choses... En 2007, le sous -préfet M.bonté avait tenté par une sorte de concertation échouée et surtout mal préparée pour imposer aux Maires une fermeture des bars plus tôt, déplorant le fait que les jeunes étaient les victimes de l'abus d'alcool dans les bars. Cela n'avait pas pu aboutir devant la mobilisation des maires du littoral notamment de M. Métaireau. Le grand préfet de région est arrivé, il a repris le dossier en main. Il a invité tous les maires, les professionnels à de nombreuses tables rondes sur ce sujet (bon point sur la méthode). Bien qu'à l'écoute, le préfet a voulu toutefois arriver à ses fins, en se servant de l'observatoire régional de la santé, mettant l'accent sur la problématique de l'alcoolisme chez les jeunes. Mais d'un état de fait de santé chez le jeune qui comporte de multiple paramètres psychologiques et comportementaux à pointer du doigt les débits de boissons , le pas fut fait. A force de négociation avec les représentants des BHR et des maires, le préfet accepta quelques amendements à son arrêté ( la grogne se poursuit puisque l'arrêté passe au tribunal dans ces prochaines semaines).
je vois deux choses :
la première : à Pornichet depuis 2003, une commission avec les débits de boissons avait été mise en place réunissant élus, police et commerçants. Les horaires d'ouverture et de fermeture des bars de l'arrêté municipal avait été pris dans un esprit de coopération, de salubrité public( bruit) et d'accueil touristique. La qualité de la tenue des établissements par les patrons ainsi que la fermeté de Lambert sur ces principes avaient joué, puisque la délinquance avait baissé ( source police). Il avait même pris un arrêté interdisant la consommation d'alcool sur la voirie quartier mazy et rappelé régulièrement les services d'état pour augmenter les effectifs de la police ( ce qui fut fait).
La deuxième chose est : que la jeunesse est encore stigmatisée, et que contrairement aux idées reçues, elle ne s'enivre pas abondamment dans les bars ( elle n'en a pas les moyens). Les débits de boissons savent contrôler dans leur large majorité les excès, en refusant de servir une personne alcoolisée. Mais nous le savons, il y aura toujours des dérapages du coté du consommateur, un mot de travers et hop c'est parti. On le retrouve partout, dans les stades de foot, ou dans la rue en plein jour... Ce qui accentue le bruit nocturne dans ce quartier est aussi la fameuse loi sur l'interdiction de fumer dans les bars. Ainsi tous les fumeurs et non fumeurs se retrouvent dehors créant une animation nocturne, involontairement...
Mais ce qui est plus grave c'est que M.Belliot devient plus royaliste, plus sarkozyste ( plutôt) que sarko. Pourquoi faire plus fort que le Préfet ? Pourquoi casser l'équilibre trouvé avec les commerçants ? Quelle pression a t-il eu de la part des habitants du quartier ? Des promoteurs ( à creuser)?
Les interdits n'ont jamais résisté bien longtemps, les consommateurs et les débits de boissons s'organiseront autrement, vous verrez, pour les uns, ils feront la fête chez eux ou chez les copains, ce qui ne règle pas le problème des déplacements, pour les autres, ils créeront des cabarets... Ou alors, pire, les commerçants baisseront les rideaux et les bras, partiront, et adieu les emplois, adieu les retrouvailles populaires autour d'un verre... Adieu Pornichet, vive la Baule qui elle ne modifie pas ses horaires...c'est bizarre, non ?
Belliot avait promis des caméras, il avait promis du dialogue, il avait promis de la police et un commissariat dans le quartier gare, il avait promis de l'économie touristique, on allait voir ce qu'on allait voir. Les électeurs ont voulu la droite, ils l'ont mais aucune promesse n'est tenue. c'est déplorable ! Pornichétins nous trinquons en ce moment !

Pornichet le Poulpe a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Sympa la société que les babyboomers vont nous laisser. Des dettes énormes, la retraite à 65 ans, une France molle et vieille, une incapacité à se loger à proximité de son boulot lorsqu'on en a un et un environnement pourri !
Et voila que Pornichet, notre Pornichet, celui où on aime trainer, draguer, s'engueuler, s'amuser, vivre quoi devient une maison de retraite.
en mars dernier, je n'ai pas voté Belliot, ni Lambert d'ailleurs, mais je n'aurais jamais pensé qu'une petite élection municipale pourrait avoir de telles conséquences.
Au fait Belliot tu es maire pas shérif, alors range ton flingue, prend tes cachets et fous nous la paix !

Anonyme a dit…

Voilà un sujet qui mérite d'être traité, plus que sérieusement, vu les tenants et aboutissants.
- Droit à une tranquillité dont la nécessité n'est pas à prouver ni à quantifier (le mot "rare" dans votre post est de trop cher Poulpe).
-Protection de la santé de la jeunesse (même malgré elle) contre le risque d'une alcoolisation.
- Protection de la santé des participants et des autres dans le cadre de la sécurité routière.
- Droit à une liberté individuelle du commerce (équitable de préférence).
-Droit à une liberté individuelle à l'amusement (nécessaire, quoi que puisse en dire la droite judéo chrétienne), au risque à vouloir la supprimer totalement et de provoquer une réaction pire que celle provoquée par Bacchus.

Et je suis sûr que j'en passe.
Du coup inutile de vouloir régler le problème par une mesurette à la "Belliot", qui on s'en rendra vite compte ne résoudra rien, et surtout pas les problèmes d'insécurité routière, argument alibi à cette décision. Trop boire de 19 à 24 heures, ne fera pas beaucoup baisser les taux d'alcoolémie.

Posons nous les vraies questions et tachons d'y apporter réponseS:
-A qui profite le "crime" ? Les "coupables" ne peuvent-ils pas "payer" un peu plus ?
-Qui sont la ou les victimes? (volontaire ou involontaire ?)
-Qu'est-ce qui a été fait ou pas fait ?
- D'autres que Pornichet , y compris à l'étranger ont-ils eu ce même problème et qu'ont-ils fait?
-A-t-on réellement mesurer les préjudices commis? Les statistiques de la police dépendent trop fortement du pouvoir en place.
-Quelle est l'attente de tous protagonistes?
-D'ailleurs qui sont-ils?

Le dossier est complexe aujourd'hui pour décider que telle ou telle solution est la bonne.Mais il est aussi assez circonscrit pour ne pas baisser les bras.

Anonyme a dit…

Un peu trop facile "Nouvelobs" de rester sur des questions et de laisser aux autres (à qui d'ailleurs) le soin d'y répondre.
Au train où vous étiez parti je m'attendais à une série de propositions ...rien ! nib ! ballepeau! que dalle ! wallou !!
A défaut d'intelligence (seuls ceux ou celles qui nous gouvernent ou ceux ou celles investis d'une parcelle de pouvoir s'en trouvant dotés plus que les autres) un minimum de bon sens suffira: le civisme n'a pas d'époque ni (contrairement à ce que vous affirmez) de religion.
2008 veut être l'année du 60ème anniversaire de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, si ça fait bien de le dire( la presse nous le rabache régulièrement) on a vite fait d'en oublier ses principes !!!!
De mon point de vue s'il ne fallait retenir qu'un seul article ce serait non pas le premier ( trop utopique à mon goût) mais le 29ème qui stipule dans son deuxième alinéa:" Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la LOI exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public, et du bien-être général dans un société démocratique" TOUT EST DIT !!!!
1/La loi: elle existe, il suffit de la faire appliquer, on peutessayer de jouer avec mais il faut en accepter les risques,"t'es pris tu paies"
2/Respect des droits et libertés d'autrui: plus communément connu sous la forme "la liberté de chacun s'arrête là ou commence celle d'autrui" ce principe est d'une logique indestructible (qui oserait contredire)!!!
3/Morale: les "leçons de morale" puis "d'instruction civique" ont eu leur temps à l'école. Que je sache elles n'ont jamais fait de mal à qui que ce soit.
4/Ordre public: il suffit de le faire respecter en applicant si besoin la loi et là ce n'est qu'une question de volonté de ceux qui disposent, au moins au niveau de leur commune, du pouvoir de police ...vous voyez qui je dire ...et ce n'est effectivement pas en changeant les horaires des bistrots qu'il arrivera à quelque chose au risque bien au contaire de monter les individus les uns contre les autres.
Alors parlons inévitablement de répression, je sais, le mot qui fâche, mais dans une Société où "tout le monde il est pas beau et tout monde il est pas gentil" je ne vois pas à quel titre on obligerait l'honnête citoyen, vous savez, celui qui ne demande rien à personne mais dont le seul tort est de se trouver à la mauvaise heure au mauvais endroit, à supporter les frais de la délinquance, car à un moment c'est bien de cela dont il s'agit.
Alors, un peu de fermeté, monsieur le maire et tout ira bien, laissez les commerçants commercer,les promeneurs se promener, mais ne laissez pas les les truands truander, les casseurs casser, vous vous êtes battu pour la place vous l'avez il ne vous reste qu'à assumer et agir avec discernement et intelligence... c'est peut être là que ça devient diffile.

Anonyme a dit…

Cher Ingénu,
Vous répondez parfaitement à une SEULE partie des questions posées, et le problème est bien là.
Du coup, pas d'autres moyens que de réprimer, hors , Mr. Belliot le dit lui-même, s'abritant derrière le manque de législation, il n'en n'a pas les moyens légaux!!
Carrément une incitation à la délinquance qu'il dit vouloir combattre.
Alors si vous connaissez les textes que Mr. Belliot ignore, n'hésitez pas à les lui rappeler, mais convenez avec moi , qu'une réduction d'une heure du temps d'ouverture, c'est pas vraiment de la répression.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.