Au dernier Conseil municipal, le rapport de gestion du casino pour l'année 2009 a donné lieu à une nouvelle démonstration de la vacuité de la politique touristique de Robert Belliot. Pour Bob le Flambeur, fini la roulette, place aux casaques et tant pis pour les emplois et les recettes fiscales.
En 30 mois à l'hôtel de ville, Robert Belliot a rarement eu la main heureuse avec le Casino. Entre atermoiements, contradictions, annonces et contre-annonces... difficile de suivre la courbe qui tient lieu de ligne politique du maire de Pornichet. A défaut d'orientation stratégique, il a une conviction et une seule : rejeter tout projet mûri à l'époque Lambert, même s'il reste pertinent pour la commune. Dans ce tir au pigeon quasi psychanalytique, le casino s'est trouvé dans la ligne de mire.
Couleur sépia
Dans l'économie casinotière comme dans tout commerce, c'est le client qui fait l'offre. C'est autour de ses attentes qu'un bon professionnel doit construire son business. Étonnamment, Robert Belliot, qui aime tant flatter les petits commerçants de sa commune, n'a visiblement que mépris pour l'activité casinotière.
Le marché a changé, l'offre doit s'adapter, mais Robert Belliot est incapable d'imaginer autre chose que le casino de grand-papa, celui de son enfance, celui que Julien Gracq décrit merveilleusement dans ses Lettrines, celui où « on tendait un écran de toile sur le bord de la terrasse face à la mer », celui qui donnait le sentiment à l'écrivain-géographe que « la citronnade [était] un breuvage de luxe qu'on ne saurait permettre à toute occasion ». Eh Bobby, les temps changent, au casino, on ne joue plus depuis longtemps aux petits chevaux avec une longue robe à crinoline, ni même à la roulette si chère aux films noirs. Le temps est celui des bandits manchots, du poker et de l'Internet ! Faut se mettre à la page Bobby !
Dans 5 ans, l'actuelle délégation de service public contractée entre la commune et le Groupe Partouche sera achevée. 5 ans, c'est peu pour lancer un nouveau projet. Pourtant, l'immobilisme serait la pire des choses pour l'activité touristique de Pornichet, pour la centaine d'emplois du Casino et les finances communales. L'époque euphorique des casinos est bien révolue, cette industrie devient mature. Ces derniers mois ont été marqués par la mise en liquidation de plusieurs casinos, par les difficultés du groupe Partouche pour restructurer sa dette, par l'échec de l'introduction en bourse de la filiale casino du groupe Barrière. L'heure est au mouvement partout... sauf à Pornichet !
Tourner casaque
Récemment, le PDG du Groupe Partouche a clairement indiqué qu'il céderait les « canards boiteux » avec toutes les conséquences commerciales, fiscales et sociales que cela aurait. D'un casino leader sur la côté atlantique encore récemment, l'établissement pornichétin, engoncé dans des locaux étroits et vétustes, décline. En 4 ans, l'activité du casino a diminué de 20%, et pour la seule dernière année, les rentrées fiscales de la commune sur l'activité du casino ont baissé de presque 15%, soit une perte sèche de 270.000 €.
Pour tous les professionnels, la seule solution passe par l'innovation et l'évolution des casinos en espaces multi-loisirs. Localement, le seul à tirer son épingle du jeu est du reste le Casino de Saint-Brévin-les-Pins qui a évolué d'un casino traditionnel en un resort cumulant jeux, hôtellerie et espaces de réception.
Un projet avait été élaboré avec le groupe Partouche en lien avec le monde des courses, pour intégrer dans le cadre de la refonte de l'hippodrome un ensemble tribunes/hôtel/casino/espaces de réception et golf compact en cœur de pistes. Ce projet quasi entièrement financé par les acteurs privés était sans doute trop bien ficelé pour Robert Belliot. Ce dernier semble préférer administrer une mort lente au casino et sortir le carnet de chèques des contribuables pornichétins pour payer intégralement les tribunes de l'hippodrome et embellir le cœur des pistes d'un espace paysager, le tout pour plus de 10 M€.
Robert Belliot a tourné casaque en déroulant un tapis d'euros sous les bottes richement dotées du PMU, des trotteurs du Cheval français et des milliardaires de France Galop présidée par le Baron de Rotschild. A l'en croire, les courses compenseraient le déclin du casino. Interrogé par un élu d'opposition sur la manière dont les courses compenseraient les 3 M€ que verse à la commune un casino en pleine forme, le maire de Pornichet a bredouillé une réponse inaudible, faute d'arguments crédibles apportés par son souffleur en chef, le secrétaire de mairie Cressot.
Incapable de voir plus loin que le bout de son nez, Robert Belliot semble gérer la commune au petit bonheur la chance en faisant payer ses mauvais choix aux contribuables. Il fait le pari du PMU sans assurer ses arrières avec le Casino. Piètre parieur, piètre maire ! Malheureusement les jeux sont faits et rien ne va plus...