vendredi 3 février 2012

Triple NON


Avec son referendum bidon marqué par une propagande municipale extravagante, Robert Belliot joue « l’état de  foule » contre le peuple, il joue les réflexes pavloviens contre l’esprit critique, il joue l’autocratie contre la démocratie. Sarkozy a perdu le triple A, décernons à Belliot un triple NON.


NON à la dérive autocratique

Le dernier avatar de la propagande belliotiste est arrivé dans nos boîtes aux lettres sous la forme d’une lettre ouverte du maire aux Pornichétins. Tel un gamin mal élevé, il a voulu avoir le dernier mot, sonné qu’il était par la teneur du courrier du Président de la CARENE et par la réussite de la réunion publique du collectif du NON.

Depuis 2008, Robert Belliot gère la commune au gré de ses humeurs, de ses envies, de ses phobies et de son esprit revanchard. Nulle perspective stratégique, nulle orientation partagée, nulle dynamique républicaine mais seulement une dilapidation des deniers publics, une tentation autocratique et une dévaluation de la parole publique.

Dans une période où les Français peinent à se reconnaître dans l’action politique d’élus confrontés à une société toujours plus individualiste et à une crise systémique, il est dangereux de galvauder la parole publique. Robert Belliot l’oublie trop souvent, mais il est maire, maire de Pornichet et à ce titre maire de tous les Pornichétins. Cela confère des devoirs. Plutôt que de chasser ses opposants à coup de plaintes en diffamation, plutôt que de rejeter d’un sempiternel « vous verrez bien » chaque question de son opposition légitimement élue, plutôt que de conduire une politique clientéliste destinée à apparaître comme le Petit Père du peuple des retraités aisés, Robert Belliot ferait bien par commencer enfin à être maire tout simplement.

Cet exercice est délicat pour un homme qui ne se complait que dans le conflit permanent. Un jour, ce sont les blogs, le lendemain, l’opposition municipale. Ensuite, c’est le tour de la droite presqu’îlienne, puis de la majorité « socialo-communiste » de la CARENE, sans oublier le Préfet, la presse, les sportifs... et on en passe. Robert Belliot fonctionne comme s’il n’avait que l’invective comme carburant. C’est usant pour tous, surtout lorsque pour mener ses croisades, il mobilise l’argent public et les fonctionnaires territoriaux.

Ces dernières semaines, l’esprit républicain qui devrait animer tout maire de France a été passablement absent de l’attitude de Robert Belliot. Tout y est passé : propagande agressive et mensongère, falsification historique répétée en boucle, utilisation à des fins personnelles des moyens publics...

NON, NON et NON, l’attitude du maire de Pornichet n’est plus acceptable.

NON à la rengaine passéiste

« C’est la faute de Lambert » ! Ici encore, Robert Belliot se comporte tel un en enfant capricieux, comme si les décisions prises en 2002 méritaient d’être expiées. Il a vraiment la mémoire courte.

Il semble oublier que de 1995 à 2001, le binôme Christophe Priou / Jacques Lambert a œuvré au quotidien pour faire renaître une intercommunalité presqu’îlienne dynamitée et endettée par les avanies du guichardisme moribond. Le SICAPG est reparti avec quelques communes alors que le nord de la Presqu’île quittait le navire. Il a fallu la volonté d’Yves Métaireau de prendre les rênes vers 2001 pour casser la dynamique de projet qui commençait à émerger. Ce dernier, fidèle à son approche de petit gestionnaire, a clairement décidé de surfer sur les peurs des élus presqu’iliens pour proposer une intercommunalité à minima.

Alors que Cap Atlantique peinait à sortir de terre, alors que l’intercommunalité à la sauce Métaireau semblait dépourvue de toute ambition de développement, des maires de plusieurs communes ont proposé à leur Conseil municipal, lieu de représentation et de décision de la démocratie représentative, d’étudier les conditions d’intégration à la CARENE, jeune intercommunalité centrée sur les projets, fidèle en cela à l’esprit de développeur de son Président, Joël Batteux. La Chapelle-des-Marais et Saint-André-des-Eaux, longtemps membre du Sivom de La Baule, ancêtre de Cap Atlantique, ont décidé de rejoindre la CARENE. Quelques temps après, le maire de Pornichet et ses conseillers municipaux ont fait le même choix.

Aujourd’hui, il est temps de passer à autre chose, de regarder devant soi, pas éternellement derrière, même si c’est difficile pour un maire qui préfère mobiliser l’argent public pour commémorer Maurice Chevalier plutôt que de construire les équipements qui font encore défaut dans la commune. 
 
L’avenir est nécessairement à des intercommunalités puissantes, dynamiques, porteuses de projets d’envergure, aptes à traiter l’éventail des enjeux environnementaux (transports, déchets, eau, emplois...) de notre époque. L’enjeu n’est pas les Forges, Mazy, Sainte-Marguerite, Saint-Sébastien ou Bonne-Source, ni même La Baule ou Saint-Nazaire, mais bien de faire émerger un projet de territoire de Pornic à Pénestin, de Pornichet à Savenay.

NON, NON et NON, l’avenir n’est pas dans le rétroviseur !

NON à une ville divisée

Toute communauté humaine a besoin de projets fédérateurs et partagés pour avancer. L’état de la société française, épuisée par cinq années de sarkozysme marquée par la recherche permanente de boucs-émissaires, le montre parfaitement. Sur sa principauté qui s’étend du ruisseau des Jaunais à celui de Mazy, Robert Belliot commet les mêmes erreurs que son modèle élyséen.

Sans cesse, il divise ses habitants. Riches propriétaires attachés à leur cadre de vie contre pauvres locataires cherchant à vivre près de leur travail, retraités aisés voulant l’immobilisme contre forces vives attachées à un développement de leur commune, passionnés des courses hippiques contre pratiquant d’activités nautiques, personnel communal contre élus municipaux, adeptes des chants de marin contre passionnés de musiques électroniques...

Avec ce referendum-bidon, Robert Belliot ouvre des plaies à peine cicatrisées, remue un fond de sauce peu ragoutant fait de racisme social et d’individualisme forcené. La question intercommunale est une vraie question, les choix de la CARENE méritent d’être interrogés comme ceux de CAP Atlantique, l’avenir de notre territoire justifierait un véritable débat collectif nourri d’analyses, de données objectivées, de scénarios... 
 
L’enjeu n’est pas de savoir si la taxe sur les ordures ménagères montera de 2 ou 5%, de savoir si l’ombre industrielle ternie le bronzage littoral, de s’interroger sur l’ADN du ville hybridée récemment (à peine 100 ans),mais bien de savoir si nous sommes capables collectivement de porter un destin pour Pornichet. Notre commune doit-elle être noyée dans un réduit presqu’ilien devenu la maison de retraite de la métropole européenne Nantes – Saint-Nazaire ou participer pleinement à la dynamique territoriale d’un ensemble urbain majeur du littoral européen ? Voilà la vraie question... et elle ne se réduit pas à un simple OUI ou NON.

NON, NON, NON, l'avenir ne s'écrit pas dans des divisions stériles.

Dimanche, les modalités du scrutin laissent augurer une victoire réelle ou fabriquée du OUI et pourtant, dans tout Pornichet, des citoyens se demandent si un effet boomerang ne pourrait pas advenir pour renvoyer Robert Belliot à ses insuffisances. Et, pour cela, un seul NON suffira !