dimanche 25 avril 2010

Crise de régime

Tendez l'oreille et écoutez les craquements qui proviennent du 120 avenue du Général de Gaulle, haut lieu du belliotisme éclairé. Depuis la rentrée 2009, les lézardes apparaissent, les divisions s'expriment au grand jour et le règne Belliot semble entrer dans une ère volcanique.

Tous pour un, un pour tous. Le serment, de mars 2008, de l'équipe conservatrice conduite par le, pas encore (officiellement), UMP Robert Belliot, a résisté le temps d'un court état de grâce. Rapidement, plusieurs conseillers municipaux ont eu du mal à trouver leur place dans un collectif martyrisé par un clan structuré autour d'un triangle maléfique composé du maire, de son très politique directeur de cabinet, Gwénolé Bouessel, et de son (normalement) très neutre fonctionnaire faisant office de directeur général des Services de la commune, Didier Cressot. Malheur à ceux qui ne sont pas en cour ou osent émettre un doute sur le bien fondé des décisions municipales...

Trois de chute

Pour mesurer l'unité d'une équipe, il suffit souvent de se limiter à observer les absences en séance du Conseil municipal. Naturellement l'inorganisation chronique de la municipalité, qui la rend incapable de présenter un calendrier prévisionnel des jours et horaires des séances de Conseil municipal, peut compliquer ponctuellement la présence des conseillers municipaux, y compris UMP. Mais, au-delà de ces contingences, des constantes apparaissent.
  • Mlle Dallois. Elle a le record des absences (8 sur 11) et a purement et simplement disparu sans donner de procuration à aucun de ses colistiers depuis la mi-janvier. Autant dire que Mlle Dallois n'est plus qu'une conseillère municipale virtuelle.
  • M. Lehuic. Il réussit la même performance que Mlle Dallois avec 8 absences sur les 11 derniers conseils municipaux. Il n'a été aperçu qu'à une seule reprise en séance depuis septembre 2009. Est-il encore un membre de l'équipe Belliot ?
  • Mme de la Fuente. Elle cumule six absences consécutives et ne prend plus la peine de donner un pouvoir à un colistier. Étrange coïncidence, elle a disparu de la circulation depuis sa prise de position courageuse de soutien au Président de l'OMS, Claude Bonnet, et à son bureau, abattu par un « pu-putsch » mené par les sbires de l'Hôtel de Ville. Retrait temporaire ? Excommunication ? Prise de distance irréversible ? En attendant une clarification (retour ou démission), la municipalité Belliot a perdu cette jeune femme.
Deux portés disparus

En plus de comporter 3 conseillers municipaux perpétuellement absents, l'équipe Belliot peut s'enorgueillir de deux MIA1, perdus au combat en bon français : Mme Dupont-Contival et M. Loret.
  • Mme Dupont-Contival, qui suivait notamment les affaires scolaires, constituait un élément de poids du dispositif Belliot. Son franc-parler et sa faible propension à la diplomatie semblent avoir heurté les chastes oreilles du clan Belliot. Une prise de bec un peu plus forte qu'à l'accoutumée l'aurait rendue « "souffrante" au point de la voir disparaître depuis bientôt deux mois de toute activité municipale. Naturellement, nous ne doutons pas de ses problèmes de santé et lui souhaitons un prompt rétablissement, par exemple pour le prochain conseil municipal qui traitera de questions foncières qui ne manqueront pas de « l'intéresser »...
  • M. Loret présente un cas encore différent. Pur produit RPR, il semble avoir quelques difficultés à se fondre dans le moule ultra-réac du clan Belliot. Les récents arbitrages en matière de subventions à la vie associative semblent lui avoir provoqué une forte indigestion au point qu'il aurait demandé à être relevé de ses fonctions de conseiller municipal subdélégué à la vie associative. Lors du dernier conseil municipal, il a préféré s'éloigner de la salle du Conseil municipal, et son remplaçant annoncé, M. Robin, risquant d'être un parfait pompier-pyromane, a laissé le micro au légitimiste et inimitable M. Geay, pour présenter les subventions 2010 aux associations.
3 absents permanents, 2 subdélégués en rupture de ban, il va falloir rapidement rouvrir Quai des Arts pour permettre tous ces remakes du Malade imaginaire. En tout cas, avec 20% de l'équipe Belliot déjà en dissidence, ce n'est pas terrible la cohésion d'équipe pour le DRH Belliot. Nul doute que lors du prochain goûter des anciens, Bobby la main de fer devra chanter une version adapté du standard de Ray Ventura et de ses collégiens :

Allô, allô, Didier, quelles nouvelles
Absent depuis quinze jours,

Au bout du fil je vous appelle

Que trouverai-je à mon retour ?

Tout va très bien, monsieur le Maire
Tout va très bien, tout va très bien

Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise

On déplore un tout petit rien

Un incident, une bêtise,

La mort de votre équipe municipale
Mais à part ça, Monsieur le Maire
, tout va très bien, tout va très bien !

1 (Missing In Action dans la jargon de l'US Army)

vendredi 9 avril 2010

Bouclier paysager

Si Sarko s'arc-boute à son bouclier fiscal, notre « très cher » maire lui reste droit dans ses bottes pour fouler un parc paysager aussi dispendieux qu'inutile. Au regard des perspectives financières de la commune, un seul geste s'impose : transformer le parc paysager en prairie humide, mais Robert Belliot est-il capable d'auto-critique ?

Face à des comptes publics touchant des fonds abyssaux, même les thuriféraires de la Sarkozie ont éprouvé le besoin d'ouvrir le débat sur le bien fondé du maintien du bouclier fiscal symbole de la bande du Fouquet's. A Pornichet, il est tout autant légitime de s'interroger sur le bien fondé de choix municipaux budgetivores et de demander au chef suprême local de revoir ses positions. « Il n'y a aucun mal à changer d'avis. Pourvu que ce soit dans le bon sens » disait Winston Churchill, Robert Belliot ferait bien de s'en inspirer.

Silence, on coule !

Terrible soirée que celle du dernier Conseil municipal avec une ville dont les finances vont droit dans le mur sans que le pilote ou ses mécanos ne semblent capables de l'arrêter. Depuis 18 mois, le Poulpe s'inquiète des dépenses somptuaires annoncées par Robert Belliot pour tenir ses promesses électorales. Lâcher 200.000 € par-ci, 300.000 € par là était déjà inquiétant mais voilà maintenant que l'unité de compte bondit au million d'euros.

Le Poulpe en fait trop diriez vous. Que nenni ! Pour s'en convaincre, et au-delà d'un budget 2010 en trompe l'œil et dont la sincérité est plus que douteuse (le compte administratif 2010 qui sera publié au printemps 2011 le démontrera fatalement), la municipalité Belliot a ouvert les vannes de l'hydraulique, de l'hippodrome et du parc paysager pour 17 M€.

Face à l'énormité des sommes engagées, il convient d'être précis et de se référer aux chiffres communiqués au conseil municipal :
  • Tribunes de l'hippodrome : 7,5 M€ de dépenses pour1,3 M€ de subventions espérées.
  • Parc paysager : 6,3 M€ de dépenses pour 0,3 M€ de subventions escomptées.
  • Travaux de sécurisation hydraulique : 4,4 M€ pour 0,3 M€ de subventions attendues.
17,2 M€ de dépenses engagées pour 0,9 M€ de subventions espérées, l'ardoise est vertigineuse surtout lorsqu'on observe une dégradation de la capacité d'autofinancement de la commune qui va, visiblement, peiner ces prochaines années à dépasser les 2 M€/an. Avec ces trois opérations seulement, Robert Belliot engage l'équivalent de 8 ans de ressources de la commune sans parler des coûts de fonctionnement que cela induira.

Pour mémoire, en 13 ans, les municipalités Lambert ont investi environ 30 M€, tout en parvenant à équiper la commune (halles, médiathèque, groupe scolaire, locaux sportifs et associatifs, petite-enfance, péri-scolaire, serres...), à réduire l'endettement tout en maîtrisant la fiscalité. En comparaison, avec Robert Belliot, la gestion des finances communales relève plus de la magie noire que de l'orthodoxie monétariste.

Dans le même temps, l'incomparable Bobby continue à avoir bourse déliée pour respecter d'autres promesses électorales (vidéo-surveillance, espace Flammarion, travaux sur les équipements sportifs, capitalisation de 2 sociétés d'économie mixte, ancienne digue du port d'échouage...). Il persévère dans son entêtement sans avoir en face les ressources financières pour payer toutes ses envies. Certes, il peut masquer ces deux prochaines années la débâcle annoncée en vendant à l'encan « les bijoux de famille » amassés par l'équipe Lambert pour structurer un développement harmonieux et socialement équilibré de la commune, mais cela ne saurait durer.

Les faits seront têtus et soit Robert Belliot prend rapidement la mesure de la situation et fait volte-face, soit Pornichet va payer longtemps le passage à sa tête de Bobby la dépense.

Le courage de dire non

Errare humanum est, perseverare diabolicum. Pour Robert Belliot, il est encore temps d'arrêter la machine financière infernale qu'il est en train d'enclencher. Si les travaux hydrauliques ne font que reprendre les investissements prévus par la municipalité Lambert (mais le passage inutile au regard de la nature des dommages potentiels d'une sécurité de niveau demi-centennal à centennal alourdit singulièrement la facture), si les tribunes répondent à une logique potentiellement touristico-économique (même si le projet Lambert était plus ambitieux et reposait pour l'essentiel sur un financement privé contrairement au projet Belliot moins cohérent et quasi exclusivement financé par la commune), le parc paysager, lui, constitue un projet franchement contestable.

Quel intérêt de dépenser autant d'argent dans une ville de cette taille qui dispose de 7 km d'un littoral envié et entièrement accessible ? Quel intérêt à se perdre dans un espace considérable (l'équivalent du jardin du Luxembourg à Paris) alors que Pornichet regorge de chemins agréables et d'espaces publics ouverts sur l'océan ? Quel intérêt de vouloir coute que coute un parc aux contours tellement mal définis que son coût a quasi doublé en 12 mois (3,6 M€ annoncé lors du concours d'architecte/paysagiste, 6,3 M€ comme base de la délibération du dernier conseil municipal) ?

Ce parc échappe à ses initiateurs, son coût devient insupportable pour les contribuables d'aujourd'hui et plus encore de demain, et son besoin toujours aussi peu avéré. Il semble qu'au sein même de l'équipe Belliot le doute augmente puisqu'elle s'est résolue, en contradiction avec ses engagements électoraux, à sévèrement relever les impôts locaux (+0,47 points pour la taxe d'habitation soit +4% en valeur). Il faut que la municipalité sache arrêter les frais tant qu'il en est encore temps. C'est de sa seule responsabilité. Ni l'opposition, ni les pouvoirs publics n'ont les moyens d'infléchir les choses. L'abime financier qui s'annonce pour Pornichet est encore évitable si une majorité des 24 membres de l'équipe Belliot parvient à prendre ses responsabilités et à se montrer digne de son mandat.


Pour l'avenir de Pornichet et de ses habitants, personne ne peut se résoudre à penser que la triste constatation du dramaturge britannique Somerset Maughan lorsqu'il écrivait que « comme tous les hommes faibles, il tenait absolument à ne pas changer d'avis » aurait une déclinaison locale. En renonçant à ce parc paysager, Robert Belliot gagnerait en crédit voire en respectabilité. On veut y croire...

jeudi 1 avril 2010

Problème d'Agenda

Ce mercredi 31 mars, le conseil municipal de la ville de Pornichet a décidé de s'engager dans une démarche d'Agenda 21. Avec ce nouvel acte de communication, Robert Belliot n'a d'autre but que de chercher à se forger une image de maire éco-responsable. Seul problème, mais de taille, son Agenda pue déjà l'odeur du pétrole souillant l'accord qu'il a signé avec le pollueur avéré qu'est Total. Mauvais début mais joli pied de nez !

Les débuts du municipe Belliot resteront à jamais souillés par le pétrole qui dégoulinait du chèque encaissé, en mai 2008, par le nouveau maire UMP pour arrêter les poursuites de la Ville de Pornichet contre Total après la marée noire de l'Erika. A la différence de Mesquer, Le Croisic ou Houat, Pornichet, par la décision d'une nouvelle majorité servile, devenait le déshonorant symbole, avec La Baule, que tout s'achète avec l'argent, même l'oubli d'une « catastrophe écologique comme la France n'en avait jamais connu » pour reprendre les attendus de la Cour d'Appel de Paris dans son jugement rendu cette semaine.

Clause toujours

Toute honte bue, Robert Belliot et son adjointe Roudeix ont donc décidé de faire prendre la vessie de la politique de l'arbre pour une lanterne du développement durable. Formidable est d'ailleurs la prose municipale pour justifier l'engagement dans la démarche Agenda 21 . On peut lire sur le site Internet de la commune qu'avec « l’attribution du label « Quatre Fleurs », assorti de la mention spéciale « Fleur d’Or », Pornichet signe son engagement dans la protection de l’environnement ». Le développement durable réduit aux Quatre fleurs, obtenues à Pornichet depuis plus d'une décennie, cela donne une certaine idée de la hauteur de vue de Belliot & Co.

Malheureusement pour Bobby le Mazouté, il va être difficile de se cacher derrière 4 fleurs même bien grosses pour crédibiliser son Agenda 21. En effet, cette démarche renvoie à la Conférence pour l'Environnement de Rio, en 1992, et propose un cadre de travail aux collectivités locales et à leurs habitants pour mettre en œuvre les concepts de développement durable. N'en déplaise au Che Guevarra du chèvrefeuille, l'Agenda 21 comprend évidemment un volet environnemental mais aussi un volet économique et, notre maire l'oublie souvent, un volet social.

Vert (forcément) de rage de s'être fait doubler par la CARENE, qui a lancé depuis plusieurs mois un ambitieux projet d'Agenda 21, titillé par une association locale Pornichet Forum que son DGS préféré qualifie de pastèque (vert à l'extérieur, rouge à l'intérieur pour reprendre la terminologie de la droite libérale) et face aux menaces à répétition de démission de sa passionnaria à la sauce Prosimar, Anne-Catherine Roudeix, Robert Belliot a décidé d'endosser un habit vert bien mité. Mettant un épais mouchoir sur ses convictions profondes, il décide d'occuper coûte que coûte le terrain de la communication en lançant sa procédure Agenda 21.

Son premier coup de communication passe par l'instrumentalisation de l'œuvre de Yann Arthus-Bertrand avec sa projection à Quai des Arts. Comme pour bien démontrer la sincérité et la profondeur de sa conversion écolo, Robert Belliot a noyé en quelques jours Pornichet de tracts et d'affiches promotionnelles, a utilisé tous les fichiers municipaux disponibles (médiathèque, Quai des Arts, jeunesse, vie associative...) pour bombarder de mails et d'invitation papier les Pornichétins et noyer d'auto-promotion ses énergivores panneaux électroniques. Avec Belliot, l'environnement trépasse sous la propagande.

Du goudron et des plumes

Malheureusement pour notre Géant vert, la justice de notre bon pays vient de couvrir d'un pétrole gluant la bande-annonce de son opération Agenda 21. La Cour d'Appel de Paris a rendu un jugement historique qui, n'en déplaise à Total, Rina, Métaireau ou Belliot, reconnaît « le préjudice écologique » à la plus grande joie des collectivités locales (Région des Pays-de-la-Loire, Département de Loire-Atlantique, communes de Batz-sur-mer, Le Croisic, Saint-Brévin...) et associations (Robin des bois, LPO...) qui ont toujours refusé de négocier leur silence contre les subsides puants de Total.

Après avoir accepté de vendre le silence des Pornichétins contre une poignée de boulettes de pétrodollars, Robert Belliot compte-t-il à présent négocier des subsides de l'agro-business pour passer sous silence les millions de m3 d'algues vertes qui prolifèrent chaque année sur nos plages dopées par les nitrates agricoles. Ou alors Bobby le Mazouté compte taire la sur-mortalité des abeilles locales pour laquelle la responsabilité des world company des pesticides est souvent engagée ?

Le jugement de la Cour d'Appel de Paris, en reconnaissant que l'atteinte à un écosystème constitue un préjudice ouvre la voie à de nouveaux contentieux. Plutôt que de lancer une fumeuse campagne Agenda 21, le verdâtre maire de Pornichet devrait plutôt porter plainte contre l'État pour son incurie dans la gestion des pollutions récurrentes d'algues vertes. Mais peut-être que Robert Belliot est gêné aux entournures après les propos de son Président bling-bling sur la nécessité de laisser la FNSEA et les grands céréaliers tranquilles avec les contraintes environnementales dans un esprit très business as usual.


En lançant l'Agenda 21 local concomitamment à la condamnation de ses amis de Total, l'hypocrisie et la démagogie de Robert Belliot suintent déjà. A semer sur des sols mazoutés, le maire UMP de Pornichet pourrait bien manger son blé en vert et son indigestion fera un grand plaisir à tous ceux qui sont convaincus que le développement durable est une notion qui suppose un nouveau modèle de société que seules les forces de progrès sont capables de faire émerger.