La presse locale vient de lever le (premier) lièvre du lotissement du Pouligou en narrant les déboires d'une famille. Elle a cru les belles paroles de Robert Belliot, qui parlait d'un lotissement de grande qualité. Elle s'est trompée. Le maire de Pornichet a encore une fois vendu du vent, des promesses mais aussi son amateurisme et son esprit étroit. Retour sur un loupé magistral.
Dès le 16 juin 2009, le Poulpe titrait « lotissement mal loti » en décryptant le sort réservé au lotissement du Pouligou au regard du règlement du Plan Local d'Urbanisme imposé par l'inconséquent duo Belliot / Goût. Il dénonçait un PLU rétrograde, inadapté aux modes de vie d'aujourd'hui et aux moyens financiers des familles, irresponsable en terme de consommation foncière...
Apprentis sorciers
Élus d'opposition en séance du Conseil municipal, associations locales, Poulpe... nombreux furent ceux qui émirent des craintes et des regrets sur la manière dont l'équipe Belliot prenait en otage le dossier du lotissement Pouligou. Victimes de leur inculture architecturale et urbaine, les tristes compères Belliot / Goût ont imposé un modèle pavillonnaire suranné, inadapté à des terrains de petite taille et générateur de difficultés de voisinage.
Qu'il est loin le temps où Robert Belliot plastronnait en expliquant qu'avec lui, on allait voir ce que l'on allait voir. On voit ! Un PLU inadapté malgré un cadre dérogatoire pour le Pouligou par rapport aux règles imposées aux autres quartiers, un plan masse inconséquent entrainant imperméabilisation massive des sols et absence d'intimité pour de nombreux logements, amateurisme dans la délivrance des permis de construire générateur de graves dysfonctionnements... Pas de doute, avec Belliot tout change... en pire !
Plus incroyable encore est le fait que le maire de Pornichet affiche fièrement ses errements. La veille de la publication de l'article de presse sur les problèmes du lotissement du Pouligou, le candidat aux cantonales, Robert Belliot, mettait en ligne un article à la gloire de « son » projet du Pouligou, n'hésitant pas à écrire que « ce lotissement est exemplaire ». Cet incroyable gâchis urbain et humain est probablement ce que Robert Belliot, droit dans ses bottes, appelle sa « vision plus humaine de l'aménagement du territoire ».
Dans l'article de l'édition du 22 février 2011 du quotidien Ouest-France, un nouvel habitant narre ses malheurs, expliquant notamment que la porte d'entrée de sa maison se retrouve à 1m90 du mur aveugle de son voisin. Dans le même article, le mauvais Goût n'hésite pas à indiquer que « dans les petits lots, l'implantation des maisons est très importante et le choix du type doit s'orienter vers des maisons urbaines ». il est temps qu'il s'en aperçoive ! En fait, la solution qu'il préconise est totalement impossible avec le PLU qu'il a élaboré. Comment faire de la villa urbaine lorsque le PLU ne vise qu'à permettre la construction de banals pavillons à l'architecture régionaliste symbolisée par les sacro-saints toit à 45°, les marges de recul de 5 mètres et les murets maçonnés à grilles de fer.
Pour se prémunir de procès en incompétence, le toujours impayable Gout explique que « toutes les règles administratives ont été respectées » oubliant un peu vite, qu'il est de sa responsabilité d'accorder ou non un permis de construire. Beaucoup de Pornichétins, victimes des foucades de ce même M. Gout pour leurs projets de construction ou de rénovation, ne manqueront pas de s'étonner de cet étrange laxisme municipal dès qu'il s'agit d'instruire un permis de construire du lotissement communal du Pouligou, promu au rang de symbole du mandat Belliot.
Au-delà du cas actuellement médiatisé, l'hérésie architecturale du PLU induit une dramatique perte de qualité de l'espace à vivre pour nombre d'habitants du Pouligou ou d'ailleurs. Dans le cas présent, une visite sur site est confondante et inquiétante sur la capacité de ce quartier à assurer une vie harmonieuse à sa population : absence d'intimité dans les jardinets, vues directes depuis les pièces de vie sur celles du voisin, minéralisation très importante des sols, implantations en dépit du bon sens des constructions... Si Belliot et Gout avaient voulu discréditer la densité, ils n'auraient pas fait pire.
Saint-Nazaire, meilleur que Pornichet
Conjuguer urbanité et qualité, compacité et bien vivre, cela ne se décrète pas. Cela exige de quitter des lunettes seventies pour s'intéresser à ce qui se passe ailleurs, là où l'envolée des prix du foncier et l'évolution des modes de vie ont conduit les communes à construire différemment. Encore faut-il un brin de curiosité et un peu de courage politique.
Inutile d'aller au Salon des Maires pour découvrir une autre manière d'imaginer la ville. Il suffit à Robert Belliot de chevaucher son vélo et de se diriger vers Saint-Marc. Là-bas, à 2500 mètres du Pouligou, la Ville de Saint-Nazaire et son adjoint à l'Urbanisme, David Samzun, pourtant tellement décrié par notre Éminence locale, porte un projet appelé Courtil Brécard. Dans ce quartier, l'opération conduite par la Sonadev, l'aménageur de la CARENE, est sous la responsabilité architecturale et urbanistique d'un cabinet nantais de référence, In Situ. Ici, le bricolage à la Belliot n'existe pas pour le plus grand bonheur des futurs habitants. Tout est pensé, analysé, réfléchi pour assurer aux habitants un quartier agréable à vivre.
Les acquéreurs ne sont propriétaires de leur parcelle qu'après visa du permis de construire intégrant des éléments propres à cette opération et qui vont beaucoup plus loin que les simples règles du PLU. Architectes, constructeurs de maisons, autoconstructeurs, promoteurs, tout le monde s'inscrit dans une dynamique qualitative. Il sera intéressant et instructif de comparer d'ici quelques mois la qualité du Pouligou pornichétin et du Courtil-Brécard nazairien.
Depuis 2008, Robert Belliot cherche à faire prospérer sa petite entreprise en profitant du travail de fond de l'ancienne municipalité. Mais, aveuglé par son dogmatisme et fragilisé par son incompétence dans de nombreux domaines de la gestion municipale, il sabote les projets, les dénature, les caricature... Le lotissement du Pouligou devait constituer une référence. Il tourne au fiasco pour le plus grand malheur des Pornichétins modestes qui ont cru aux belles paroles, aujourd'hui démonétisées, d'un élu uniquement obnubilé par ses narcissiques ambitions électorales.