Au théâtre ce soir aurait pu s'intituler la dernière séance du Conseil municipal, dont le Débat d'Orientation Budgétaire aurait du constituer un moment saillant. Malheureusement, Robert Belliot a convié des figurants pour faire tapisserie et étirer en longueur une litanie de monologues.
Traditionnellement, le Débat d'Orientation Budgétaire (DOB) permet à une majorité d'expliciter les hypothèses et orientations retenues pour construire le budget de la commune pour la prochaine année. Il doit normalement permettre de dépasser la litanie de chiffres pour prendre de la hauteur et exprimer l'adéquation entre une vision politique et des choix budgétaires. Autant de notions incompréhensibles pour Robert Belliot et son clan.
Figurants
Très mal à l'aise pour parler finances communales, Robert Belliot a décidé de noyer le poisson en faisant donner en long (très long), en large (très large) et en travers (très de travers) sa cour municipale. Docilement, toute honte bue, la garde rapprochée est montée deux fois au front pour mieux encadrer l'intervention étayée d'une opposition fatiguée par tant de médiocrité.
Visiblement Robert Belliot puise son inspiration dans les programmes TV de feu l'ORTF en voulant infliger au rare public présent un spectacle digne des séances les plus soporifiques d'Au Théâtre ce soir. Malheureusement, les acteurs ne sont pas à la hauteur (ce n'est pas nouveau), les co-scénaristes sont une institution bancaire qui a gavé les collectivités locales d'emprunts toxiques (Dexia) et un DG dont la maitrise de la langue française ne saurait cacher l'incurie financière de son patron.
Conviés à faire nombre, les affidés du maire ont joué l'air un peu désuet et bien connu du Tout va très bien Madame la Marquise. A les entendre, Pornichet n'existait pas avant le printemps 2008, tout n'y était qu'inconséquence, gabegie, désinvolture et amateurisme. Telle la Révolution soviétique de 1917, une aube nouvelle s'est levée sur Pornichet en mars 2008 et depuis tout n'est que bonheur, grandeur d'âme et compétences... Mais n'est pas Eisenstein qui veut... et la mise en scène tourne à la farce tragique.
Chiffres cinglants
Dans le monde de Robert, les statistiques sont malléables à l'infini, les pourcentages deviennent des points et l'agitation vaut programme. Sauf que... les faits sont têtus et les chiffres parfois féroces, Le budget 2011 sera le troisième de plein exercice préparé par Bob la Dépense et ses apprentis comptables. Un nombre suffisant pour commencer à voir les grandes tendances. Si dans le monde de Robert, le gimmick de La Haine, « jusqu'ici tout va bien ! » est devenu une devise, la rudesse des chiffres jette une lumière crue sur la situation financière de Pornichet.
Élément central de toute gestion municipale, l'excédent brut de fonctionnement résulte de la différence entre les charges de fonctionnement de l'année, remboursement de la dette comprise, et les dépenses de fonctionnement. Cet excédent est versé à la section d'investissement. Il permet d'assurer le développement de la commune, d'assurer l'entretien de sa voirie et de ses équipements. Bob la Dépense a beau s'auto-proclamer à grand renfort de communication Père la Vertu, le bilan de 3 ans de mandat est cinglant, marqué par un effondrement de 40% de l'excédent brut de fonctionnement.
Excédent brut de fonctionnement
- 20084,4 M€2011 (source DOB)2,6 M€
Autre élément clé de toute analyse budgétaire, l'endettement mérite un petit détour. Démagogiquement Bob la Dépense cherche à limiter l'augmentation de la fiscalité des ménages d'aujourd'hui quitte à faire tourner la planche à billets. En 2011, l'UMP (?) pornichétine prévoit de masquer la situation en ne touchant pas à la fiscalité. Par contre, le plus discrètement possible, elle entend grever l'avenir de la commune d'un emprunt supplémentaire de 5 M€ quitte à faire exploser l'encours de la dette.
Encours de la dette de la commune de Pornichet
- Fin 200711,4 M€Fin 2011 (source DOB)24,3 M€
Résultat de cette politique aventureuse, la capacité de remboursement de la dette se dégrade tragiquement illustrant le chèque en blanc que devront honorer les élus du prochain mandat et donc les habitants.
Capacité de désendettement de la commune de Pornichet
- 20094 ans et 8 moisFin 2011 (source DOB)9 ans
Quelle performance ! En deux ans, Bob la Dépense a donc doublé le temps nécessaire pour désendetter la commune. C'est certainement ce qu'il appelle « une gestion de bon père de famille ». Avec un tel père, nombre d'enfants vont finir devant la commission de surendettement.
Montant de la dette de la commune de Pornichet
- Fin 20071.142 €/habitantFin 2011 (source DOB)2.320 €/habitant
Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. La cécité chronique de Robert Belliot, de ses élus et de ses hauts cadres municipaux conduit Pornichet vers un abime financier dans lequel les habitants des années 2015/2020 seront plongés. On connaissait la démagogie de Robert Belliot, on voit se confirmer son irresponsabilité. Pauvre Pornichet ! Pauvres Pornichétins !