lundi 23 février 2009

Feu rouge pour la prévention routière

A Pornichet, on recrute à prix d'or un militaire en retraite pour espérer améliorer le confort des rares habitants du quartier de la gare mais on supprime la prévention routière pour les scolaires. Pas banal !

En janvier dernier, le Conseil municipal a adopté le principe du recrutement d'un chargé de mission prévention pour "sécuriser" le quartier de la gare en attendant la très hypothétique antenne de la police nationale dans ce quartier. D'après nos informations, ce militaire en retraite aurait pris ses quartiers récemment dans le nid d'aigle du 3ème étage de l'Hôtel de Ville.

Les retraités aisés votent...

Ce chargé de mission au salaire de cadre sup (en complément naturellement de sa retraite militaire) a pour mission de "coordonner, d’organiser et de suivre les actions à mener en matière de prévention et de sécurité". On peut donc se demander légitimement à quoi sert la police municipale, d'autant que cet éminent spécialiste s'installe pour 3 ans renouvelable mais sans lien hiérarchique avec celle-ci.

Ce nouveau shérif répond à la "fixette" du maire de Pornichet sur le quartier de la Gare, qui serait à ses yeux une zone de nom droit digne du Chicago des Incorruptibles. Les quelques riverains de ce quartier sont parvenus à se faire tellement entendre du maire que tout devient possible même de matraquer les bars, restaurants et sandwicheries du quartier. On peut s'interroger si cette volonté municipale d'endormir le quartier de la gare ne répond pas à la ferme sollicitude d'un groupe immobilier car, comme chacun sait, pour faire du bon business, rien ne vaut le calme....

Ce groupe immobilier a fait main basse sur le quartier à l'époque où tout se vendait à n'importe quel prix. A la tête de trois opérations. L'une est achevée avenue Lucie, l'autre en projet à la place du Café des Voyageurs et la troisième en cours de finition face à la Gare SNCF. Or, le promoteur sent passer le vent du boulet. Récemment dans l'édition locale de Ouest-France du 6 février 2009, il se lamentait sur la difficulté d'écouler ses produits pornichétins. Étonnant de peiner à écouler des produits à près de 3.500 € le m² dans un quartier pour le moins festif et donc bruyant.

... pas les enfants

A Pornichet la sécurité vaut pour les retraités aisés pas pour les enfants. Les rédacteurs du Poulpe ont été contactés par des enseignants pornichétins ulcérés. Robert Belliot a envoyé sa Police municipale informer les enseignants que les actions de prévention routière conduites dans les écoles primaires de Pornichet seraient purement et simplement supprimées à la prochaine rentrée.

Cette action a eu droit à une photo dans le dernier magazine municipal. Un diplôme a été mis en place par la commune pour les élèves qui suivaient cette formation. Les plus grands pouvaient même sous l'égide de la Police municipale, utiliser la piste de prévention routière disponible au parc paysager de Saint-Nazaire. Comment Robert Belliot et son alter ego sécuritaire, M. Bachelier, peuvent-ils se contredire à ce point ? Incohérence, incompétence, fait du prince ?


Certains citoyens au fait de la vie municipale, mais aux pensées forcément négatives, expliquaient mezzo voce que la commune allait à vau-l'eau. Difficile tout de même de croire que personne parmi les équipiers du maire ne soit capable de lui faire entendre raison sur ce sujet de prévention routière comme sur bien d'autres... En tout cas, nous serions nombreux à aimer les entendre.


dimanche 15 février 2009

Le maire mange son chapeau

Toute honte bue, Robert Belliot poursuit sa politique de volte-face entre ses promesses électorales et ses décisions à la tête de la commune de Pornichet. Dernier exemple en date : la délivrance d'un permis de construire dénaturant une villa Belle Époque située sur la plage de Bonne-Source, en plein site inscrit. Prétendre défendre le patrimoine et le faire réellement, la nuance est de taille !

Que n'avons nous pas entendu sur le besoin de protéger les villas ? Dans le registre "le passé sinon rien", Robert Belliot, relayé par ses amis revanchards d'associations de quartier à prétention patrimoniale, a donné dans l'artillerie lourde contre Jacques Lambert et sa supposée volonté de laisser disparaître le patrimoine bâti et végétal de Pornichet. Du reste, préférant la simplicité des slogans à l'efficacité de mesures techniques, Robert Belliot a décidé, dès son arrivée à la mairie de Pornichet, de lancer une ZPPAUP, en clair une zone de protection du patrimoine local.

Dénaturation du quartier Paolini

Malheureusement pour l'édile pornichétin et son adjoint à l'urbanisme, il y a loin de la coupe aux lèvres et l'absence de culture architecturale entraine d'immanquables dérapages. Ainsi, à proximité du passage Paolini, un chalet, construit au tournant des XIXème et XXème siècle, vient de faire l'objet d'un permis de construire permettant une rénovation lourde et à bien des égards architecturalement inquiétante.

Inquiétante car le maire a autorisé des travaux niant la spécificité historique de ce type de chalet. Magnifié par un usage harmonieux de la brique, il est composé d'un appareillage irrégulier de pierres locales, d'une toiture à deux pentes intégrant parcimonieusement de petites lucarnes, d'ouvertures limitées, d'une étroite avancée en façade intégrant sur son tympan la plaque nominative de la villa ou un œil de bœuf. Ce quartier de la plage de Bonne-Source, des deux côtés de l'avenue, propose encore aujourd'hui plusieurs exemples de ce type de constructions, probablement issues du même architecte.

Le permis de construire, délivré en mairie pour recomposer cette villa, semble dénuer de toute compréhension de l'intérêt à préserver l'homogénéité architecturale de cet ensemble bâti Protégé de facto depuis le Plan d'Occupation des Sols (POS) de 1997, proposé par l'équipe Lambert et son adjoint à l'urbanisme de l'époque, Roland Allaire, cette unité architecturale à l'échelle des différentes constructions sur la parcelle et à l'échelle du quartier est aujourd'hui mise à mal : disparition de l'appareillage de pierres sous un enduit banal, multiplication d'ouvertures de grandes dimensions en saillie, dénaturation de l'équilibre du bâti, absence de cohérence avec l'esprit architectural de l'ilot.

Pourquoi alors vouloir une ZPPAUP et laisser passer de tels travaux rompant l'harmonie patrimoniale d'une telle parcelle ? Où est passé l'architecte des bâtiments de France ? Sa vigilance serait-elle à géométrie (politique) variable ? Dans le cas présent, il est regrettable que la légitime volonté du propriétaire de moderniser son bien n'ait pas été encadré avec plus de tact et respect de l'intégrité architecturale du site.

Incohérences

Nombre de Pornichétins, sollicitant un permis de construire pour une projet neuf ou de rénovation/extension, ont déjà eu droit aux faits du prince de Robert Belliot et de son adjoint à l'urbanisme, qui confondent allègrement leurs "goûts" personnels avec le cadre réglementaire et la nécessaire souplesse pour faire concilier liberté individuelle et gestion communale. Il est donc pour le moins étonnant, pour ne pas dire suspect, de voir ce permis de construire accordé dans ces conditions.

Volonté de faire plaisir à un heureux propriétaire ? Incompréhension de la fonction clé de cette villa dans la cohérence architecturale du quartier ? Ce permis de construire, pour le moins discutable, ne peut malheureusement plus être légalement contesté, les délais de recours étant dépassés.

En d'autres temps, nul doute que les associations de quartier et prétendument de patrimoine se seraient saisies du dossier pour, une fois encore, vilipender l'équipe Lambert. Encore une fois, comme en écho, à un article récent de votre blog préféré, ces associations couvrent par un silence honteux cette erreur manifeste de jugement de Robert Belliot. Enivrées par la promesse d'une ZPPAUP, elles laissent le maire de Pornichet dénaturer une expression majeure de la qualité architecturale des constructions situées sur le site inscrit dit de "la grande côte". Se prévaloir de la défense du patrimoine, c'est bien, le faire quelque soit la majorité municipale en place, c'est mieux...

Diverses annonces à l'occasion de la révision du Plan Local d'Urbanisme interrogeaient sur la culture urbaine et architecturale du maire et de son adjoint à l'urbanisme. Le mauvais traitement autorisé par Robert Belliot de cette ancienne villa de la plage de Bonne-Source ne fait qu'aviver nos inquiétudes.