jeudi 12 mars 2009

Du mazout sur le chéquier

L'actualité nationale fait la part belle au cynisme de Total qui engrange 13,9 milliards d'euros de profits sur le dos des automobilistes avant de supprimer 555 postes de travail. De Margerie, le big boss du pétrolier, peut venir sans crainte en vacances à Pornichet. Ici, avec le nouveau maire, tout s'achète, même l'honneur.

Flash back. 26 mai 2008, la majorité du tout nouveau maire de Pornichet vote, le doigt sur la couture du pantalon, l'arrêt des poursuites contre le géant pétrolier Total. En quelques secondes, malgré une opposition véhémente, le maire de Pornichet se couche devant la morgue des pollueurs, même si une semaine plus tôt, l'estuaire de la Loire avait encore eu le plaisir de gouter au breuvage nauséeux de Total.

Monsieur 0,003 %

Préférant la couardise bauloise au courage des élus de Mesquer, le maire de Pornichet a choisi d'oublier les plages goudronnées de Pornichet, l'énergie déployée par des milliers de bénévoles et par les employés communaux, le traumatisme des amoureux du littoral, pour toucher un chèque de 500.000 €. Cette obole, versée par le groupé pétrolier, représente 0,003 % de ses profits 2008. Total pollue et donne un pourboire à un maire qui les en remercie. Affligeant.

500.000 euros, c'est le prix que Robert Belliot considère comme acceptable pour avoir le droit de polluer en toute impunité. A Pornichet, il est plus facile de faire la chasse aux jeunes éméchés dans le quartier de la gare que de mettre un baron de la Bourse de Paris devant ses responsabilités.

Mesquer gagne devant le Conseil d'État et fait reconnaître la responsabilité de pollueur de Total, Robert Belliot reste droit dans ses bottes tachées de mazout. En six mois, Total déverse à deux reprises du pétrole en Loire et pollue la baie de Pornichet – La Baule, Robert Belliot déplie tranquillement sa serviette souillées de boulettes de pétrole. Avec la nouvelle municipalité, l'argent n'a pas d'odeur, même lorsqu'elle suinte d'hydrocarbures.

Joli papier

A une époque où certains s'achètent une bonne conscience écologique à coup de panneaux solaires, il est agréable de lire dans la presse locale quelques vérités.

Dans un papier titré "l'argent plus fort que la justice", le journaliste Christophe Jaumet, au détour de l'édition du 8 mars 2009 de Ouest-France Dimanche, évoque les maires qui ont préféré négocier avec Total, oubliant au passage de citer le maire de Pornichet. Morceaux choisis :

  • "Les maires ont choisi d'empocher vite l'argent [de Total] pour leurs projets communaux. Tant pis pour les beaux principes écologiques, la défense de l'environnement, la condamnation des pollueurs."
  • "Tant mieux pour Total, qui sort ses millions pour se payer un droit à polluer et s'éviter une mauvaise pub au tribunal. Un chèque et on passe l'éponge. Pourtant la raffinerie n'a pas fait de cadeaux aux communes, il y a un an. Un défaut d'entretien, une fuite de fioul, une marée noire dans l'estuaire de la Loire. Les rives de Paimboeuf englués dans le gazole visqueux, la plage de La Baule tachetée de boulettes. Trois mois de nettoyage, une image salie, la colère des habitants... et l'indignation des élus, sur le coup !"

Le texte est limpide, la dénonciation juste, mais à Pornichet, on attend un mécénat de Total pour se payer un morceaux du parc paysager cher à Robert Belliot. On a les valeurs que l'on peut...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vivement que règne la loi de l'ouest...on pourra alors les goudronner et les emplumés!!Piètre consolation, me direz-vous, certes mais, il sont définitivement trop bêtes, pour mériter autre chose. Si peut-être les enfermer dans la raffinerie.