Alors que la municipalité Belliot s’apprête à dépenser des centaines de milliers d’euros pour "dignement" fêter les 17 millions d’euros d’argent public engloutis dans l’hippodrome, la fondation Abbé Pierre publie un rapport sur l’indignité des communes qui ne respectent pas la loi en matière de logement social… et Pornichet figure dans le tiercé de tête…
3,5 millions de personnes, dont 600.000 enfants, sont victimes du mal-logement, 1,3 millions de nos concitoyens vivent dans un logement indigne, 32.270 ménages de Loire-Atlantique sont en attente d’un logement social depuis, en moyenne, presque 2 ans… Pendant ce temps-là, Robert Belliot s’ingénie à produire le moins de logement social possible et à le caricaturer à dessein.
Mauvais élève
Dans son rapport 2011 sur le respect de la Loi SRU pour le logement social, la Fondation Abbé Pierre dessert un virulent carton rouge à la ville de Pornichet en plaçant notre commune dans le top 5 des plus mauvais élèves de France. La méthodologie retenue permet à la Fondation d’infliger un blâme à l’équipe Lambert comme à l’équipe Belliot.
La première a sans doute trop trainé pour lancer des opérations, trop accaparée qu’elle était à acquérir un foncier longtemps inexistant pour accueillir des opérations sociales. Reste qu’elle aurait pu et dû mieux faire en exigeant davantage des promoteurs. La seconde a quasiment fait du rejet du locatif social un credo. Un représentant de l’Etat évoque encore à l’occasion l’incroyable mépris affiché par la municipalité Belliot lorsqu’il était venu en 2009 proposer un plan de rattrapage en faveur du logement social pour Pornichet.
Heureusement, ces prochains mois, Pornichet va livrer une cinquantaine de logements sociaux. Comme d’un côté l’Etat, même sarkozyste, finit par prendre conscience que les discours et les pratiques à la Belliot sont inacceptables, et que de l’autre la CARENE, et son déterminé vice-président au logement, David Samzun, n’est pas décidé à laisser Robert Belliot à son égoïsme social, l’édile des riches va devoir inaugurer des logements sociaux.
Sauf que les programmes livrées en 2012 seront en fait un héritage de l’époque Lambert. Les 6 logements dans le programme Ataraxia de la Villès-Liron avaient été durement négociés par la municipalité Lambert. L’opération de promotion immobilière Lamotte dans le cœur de Saint-Sébastien a longtemps été retardé par l’exigence de la municipalité Lambert puis de la CARENE de produire 20% de locatif social dans cette énorme opération d’une centaine de logements. Quant à l’opération du Pouligou, elle devait être plus importante numériquement sur ce foncier achété au tournant de l’an deux mille par l’équipe Lambert.
Une exigence morale
Robert Belliot doit faire largement plus en matière de locatif social. Il a galvaudé le potentiel du site du Pouligou en voulant un urbanisme « à la papa » plutôt que de privilégier une approche résolument urbaine avec un ensemble harmonieux de logements en collectifs, en intermédiaires et en individuel dense. Mais, selon la conviction belliotiste, il importe plus de construire des murets en pierre que de réaliser des logements sociaux.
Plus grave peut-être, Robert Belliot gère de manière irresponsable le foncier communal pour éviter de produire du logement social.
Prenons les terrains du CCAS à Ermur et aux ex serres municipales de la Pointe du Bec : vendus au privé dans l’opacité la plus totale. Il faut dire que les fleurettes du parc paysager nécessitent tellement d'argent qu’il serait fou de dépenser pour loger des salariés des paysagistes du secteur.
Regardons les terrains du quartier Gambetta et du quartier d’Intermarché sacrifiés pour stationner la voiture-reine car le propriétaire d’un 4X4 à 60.000 € a tout de même plus de droit de stationner qu’un salarié miséreux de la grande distribution locale d'habiter à Pornichet.
N'oublions pas les terrains Leroy-Plaisance, Shell, écuries d’Ermur, anciens locaux des espaces verts… avec leurs droits à construire massacrés dans le règlement d’un PLU destiné à rendre très délicate la production de logement social. C’est bien connu, une bonne de démagogie électorale est bien plus payante que de respecter les lois de la République.
L’effrayante envolée des prix locaux de l’immobilier rend pourtant encore plus impérieuse la nécessité de produire du logement social ne serait-ce que pour loger les centaines de Pornichétins qui par leur travail assurent le bien-être des autres.
Vendeuse en boulangerie ou dans une poissonnerie des halles, secrétaire médicale ou infirmière, agent municipal des espaces verts ou de la médiathèque, technicien de Quai des Arts ou femme de ménage à domicile, personnel de portage des repas aux personnes âgées ou bénévole d’un club de foot, jeune instit’ fraichement nommée ou facteur né à Pornichet, préparatrice en pharmacie ou caissière de supermarché, ces personnes, qui font partie de notre quotidien, où vivent-elles ?
Pourquoi n’auraient-elles pas le droit de vivre décemment dans leur ville de travail ? Pourquoi devraient-elles payer voiture et essence pour venir travailler au bien-être d’une population qui vit pour une bonne part de revenus de transfert issus du travail des plus jeunes ? Pourquoi le logement social fait-il peur à ceux qui sont les premiers à bien vivre grâce au travail de centaines de petites mains rejetées chaque soir loin de Pornichet ?
Une autre politique est possible. L’Etat et la CARENE sont disposés à soutenir une politique volontariste de production de logement social à Pornichet. Le cadre réglementaire permet, comme jamais, de peser sur les opérations privées pour que les promoteurs aux marges gonflées par l’inique loi Scellier participent à l’effort national de solidarité en faveur de l’immense majorité de ces actifs et retraités qui n’ont pas des revenus confortables. Imposer 30% de locatif social (dans toute sa diversité) dans chaque opération immobilière de plus de 1.000 m² de shon, mobiliser les terrains disponibles publics comme privés et revoir l’affectation de foncier public (parkings, bâtiments obsolètes, délaissés de voirie…) pour engager un plan de rattrapage de 70 logements sociaux par an pendant 10 ans… autant d’actions à engager pour relancer Pornichet.
Si l’Etat et les collectivités locales décidaient de ne plus accorder la moindre subvention aux communes qui comme Pornichet cherchent par tous les moyens à se soustraire à leur obligation en matière de logement social, et si l’Etat reprenait ou transférait à l’intercommunalité la gestion des permis de construire, nul doute que Robert Belliot agirait autrement, non par conviction – on l’a bien compris – mais par nécessité financière. Reste que la responsabilité première est celle des électeurs, à eux de méditer la supplique de l’Abbé Pierre, prononcée à l’Assemblée Nationale, le 24 janvier 2006 lors du débat de la loi SRU : « faites pression sur les élus pour qu’aucun ne s’abaisse à cette indignité de ne pas respecter la loi », à bon entendeur…
2 commentaires:
Quelle tristesse de voir sa commune dans un si mauvais palmarès.
Honte sur nos élus majoritaires en place qui depuis maintenant presque 4 ans n'ont rien fait que de penser à un hippodrome et à un parc paysager.
Faudra-t-il que nous en arrivions à planter des tentes comme au bord du canal St-Martin, pour faire bouger les choses ?
Et à tous ceux, qui ne veulent pas comprendre, ou qui n'entendent que la voix de leur maître, inutile de venir ajouter vos commentaires pour faire porter à l'équipe précédente, la situation actuelle. Ayez le courage d'assumer vos choix ou alors indignez vous !
Un sondage en ligne à propos de l'inauguration de l'hippodrome
http://www.doodle.com/4m98wvyt7f2n6tsn
Enregistrer un commentaire