vendredi 11 septembre 2009

État de disgrâce

Sabre au clair et démagogie en pendentif, Robert Belliot s'est lancé dans une révision du Plan Local d'Urbanisme (PLU) pour renvoyer Pornichet dans les vieilles lunes d'un passé mythifié. Entre incompétence du maire et de son adjoint à l'urbanisme, faiblesse d'un bureau d'études aux ordres, lâcheté d'associations pseudo environnementales mises en coupe réglée et certitude d'être protégé par l'État UMP, Robert Belliot pérorait. Mais, le vent tourne et la tempête s'annonce !

Produire un nouveau Plan Local d'Urbanisme ne supporte pas l'amateurisme et le déni des contraintes. Le texte final doit respecter une pyramide de textes débutant avec les lois de la République incluses notamment dans le Code de l'Urbanisme (loi littoral, loi SRU...) et la Directive Territoriale d'Aménagement. Le PLU doit aussi respecter les orientations arrêtées à l'unanimité des 57 communes du Schéma de Cohérence Territoriale (Scot) de la Métropole Nantes – Saint-Nazaire et les précisions apportées par le Schéma de secteur des 10 communes de la Carene. État, Scot, Carene, Parc de Brière , Chambre de Commerce... nombreuses sont les institutions à devoir émettre un avis qui pèsera lourd en cas de contentieux. Et, alors que Robert Belliot pensait toucher la terre promise d'un PLU bien réac mais adopté en catimini, les dernières étapes risquent bien de se transformer en chemin de croix.

Carton rouge

Dans un premier temps, Robert Belliot a joué à fond la carte de la victimisation. Cloué au pilori par la CARENE et la Ville de Saint-Nazaire, il subit un pilonnage en règle pour avoir oublié que Pornichet n'était pas hors du monde et que ses orientations anachroniques ne manqueraient d'avoir des conséquences néfastes sur les autres collectivités locales. Désireuses de maintenir le dialogue, Carene et Ville de Saint-Nazaire optent pour le carton jaune en délivrant un avis réservé qui pourraient devenir favorable si le PLU pornichétin évoluait sensiblement notamment par des mesures assurant la mixité sociale et réduisant la consommation foncière.

Plus surprenant, la CCI, qui n'a jamais été un repère de dangereux gauchistes, ne donne pas un avis favorable au PLU pornichétin. Elle émet même un avis réservé stigmatisant le gaspillage foncier et l'insuffisante densité prévue du centre-ville et des entrées de ville, privant de facto la commune de transports en commun efficaces.

Haut lieu de consensus, parfois mou, le syndicat mixte du Scot métropolitain adopte pour une fois une position tranchée. Dénonçant un PLU inconséquent, passéiste et dangereux, les élus du Scot, toutes couleurs politiques confondues, adoptent un historique avis défavorable. Sans doute incapable de justifier ses choix d'un autre temps devant ses pairs, Robert Belliot a préféré joué la politique de la chaise vide en n'assistant pas à cette séance. Dommage, il aurait pu entendre la détermination de tous les élus à poursuivre leur action et donc à attaquer le PLU en justice si Robert Belliot ne revoyait pas sa copie de fond en comble.

Plus terrible encore pour Robert Belliot fut la lecture de l'avis de l'État. Conformément à la pratique, il accorde un avis favorable à ce PLU mais surprise, il conditionne sa position finale à une avalanche d'exigences particulièrement éclairantes sur l'inconséquence des choix de Robert Belliot et de son adjoint à l'Urbanisme :

  • non respect de la Loi Littoral concernant la protection des Espaces Boisés Classés,
  • mise en péril pour des stationnements inutiles d'espaces remarquables protégés par la Loi,
  • menaces sur la préservation des coupures d'urbanisation par l'absence d'un plan d'aménagement d'ensemble,
  • orientations concernant la mixité sociale édictée par la Loi SRU « très insuffisantes [...au point que cela] aggravera la situation déjà peu favorable à la mixité sociale »,
  • non prise en compte des déplacements hors commune dans le Plan de Déplacement,
  • absence d'évaluation environnementale pour les travaux de sécurisation hydraulique de l'hippodrome mettant en péril un espace Natura 2000,
  • prise en compte insuffisante du Scot métropolitain et du schéma de secteur de la Carene,
  • absence de prise en comte du Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux Loire-Bretagne,
  • qualité des documents transmis insuffisante pour apprécier certains éléments importants,
  • « grande complexité » du zonage avec une multiplication de sous-secteurs ne permettant pas de percevoir le réel intérêt patrimonial de tous ces secteurs,
  • non appréhension des« aspects qualitatifs et des impacts sur des eaux pluviales » de l'urbanisation projetée,
  • urbanisation sur l'ancienne décharge d'Ermur non justifiée,
  • recensement des secteurs de renouvellement urbain non faite...
N'en jetez plus, le bateau coule et les premières réponses apportées par la Mairie ne fera qu'agraver la situation !

Face à ce tsunami, que nos si avisées associations d'environnement n'avaient étrangement pas vu venir, Robert Belliot semble bien en peine de pouvoir boucler rapidement son PLU. Quel bonheur de voir sa démagogie permanente lui exploser au visage !

Du public à l'enquête

Jusqu'au 17 septembre, tous les Pornichétins peuvent venir aux heures d'ouverture de l'Hôtel de Ville pour prendre connaissance des remarques de la population et lire le discret classeur des Personnes Publiques Associées qui regorge des critiques de l'État, du Scot, de la CCI et de la Carene notamment. Chacun peut aussi écrire sa position, exprimer ses regrets, poser des questions. Il suffit de préparer son texte et de s'armer d'un rouleau de ruban adhésif pour le coller dans le cahier de l'enquête publique.

Parmi les innombrables points à développer, les rédacteurs du Poulpe vous en soumettent 5 :
  • le PLU doit respecter l'identité et l'histoire de Pornichet en permettant une architecture éclectique et contemporaine. Les règles prévues pour les zones UA, UB et UC sont destinées à permettre soit l'architecture banalisée des pavillonistes soit une architecture pastiche à la Disneyland,
  • le PLU de Pornichet doit respecter les textes fondateurs d'un développement durable et économe de l'espace que sont la Loi Littoral, Natura 2000 et les orientations définies par les Grenelle de l'Environnement I et II. La transformation de dunes et de bois en parkings, la mise en péril de la qualité des eaux de baignade et l'urbanisation de la campagne doivent être définitivement proscris,
  • le PLU de Pornichet doit respecter les objectifs de la Loi SRU afin d'assurer une part significative de logements locatifs sociaux, condition indispensable à l'activité économique locale qui suppose de loger localement les employés et les ouvriers,
  • le PLU de Pornichet doit remettre l'habitant et non l'automobiliste au cœur de la ville. Les parkings littoraux et de centre-ville ne doivent pas croitre, les élargissements de voiries être limités aux seuls secteurs dangereux et une densité d'habitat significative recherchée aux entrées de ville pour justifier financièrement la mise en place d'un Bus à Haut Niveau de Service,
  • le PLU de Pornichet doit respecter l'égalité républicaine en ne favorisant pas le paysage dans les seuls quartiers privilégiés. Le symbole de « la politique de l'arbre » doit aussi valoir pour les hameaux de campagne dont les haies bocagères seront détruites par un plan d'alignement destiné à accélérer encore la vitesse des voitures et par l'urbanisation de zones agricoles exploitées.

Depuis douze mois, les rédacteurs du Poulpe cherchent à faire comprendre le danger du scénario que tente d'écrire Robert Belliot en matière d'urbanisme. Nous sommes heureux de constater que l'État rejoint notre position et exprime clairement par ses réserves massives que ce PLU est socialement, environnementalement et réglementairement illégal. Sauf à manger son chapeau, Robert Belliot met Pornichet dans l'illégalité et nombreux seront ceux qui auront à cœur de saisir les tribunaux si le maire de Pornichet s'entêtait à mépriser les lois de la République. « Il n'y a pire piège que celui que l'on se tend à soi-même ». Ces prochaines semaines, Robert Belliot, drapé dans sa morgue, aura tout le loisir de méditer cette citation de l'écrivain Raymond Chandler, et ce n'est que justice !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Voilà un texte très clair qui interroge sur les capacités de la municipalité à élaborer un PLU dans le respect des lois, sur les réelles intentions d'un Maire qui se cache derrière un lotissement du Pouligou, une soit-disant politique de l'arbre, un onéreux parc paysager qualifié de développement durable ...pour mieux ignorer les lois SRU, Littoral et Grenelle.
On a peur, et apparemment l'Etat aussi, pour l'avenir d'une ville qu'on veut vivante, moderne, active, dynamique, mélangée, ouverte. On n'a pas envie d'une "réserve" immuable pour une certaine catégorie sociale et générationnelle.

Claude a dit…

Quel charabia, quel verbiage inutile.
Quelle ridicule grandiloquence. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Au lieu de stigmatiser tout le monde, assocs, oppositions et autres pornichétains, ne pourriez vous pas d'abord prendre connaissance des dépositions adressées au com enquêteur? Une opposition calme vaudrait plus et mieux que votre acharnement violent contre la terre entière: rappelez vous que vous ne gagnerez pas tout seul sans les autres, ni sans les associations qui ne sont tout de même pas toutes à mettre dans le même sac. L'incompétence totale de RB est évidente depuis longtemps, votre façon de faire, peu engageante est aussi devenue assez outrancière et insupportable.

Anonyme a dit…

Il faut espérer qu'effectivement les politiques de tous bords, qui ont eux un vrai sens du bien commun et non partisan, fassent barrage à R. Belliot et son équipe. Une telle inconscience ou outrecuidance à bafouer les règlements et intérêts généraux, ne peut que conduire Pornichet à la catastrophe , tant sur le plan urbanistique qu'économique , social et financier.
Pornichétins réveillons-nous!

Georgette B a dit…

Se réveiller pourquoi faire?
Il n'y qu'à laisser faire et attendre sagement malheureusement, que se termine son municipe sur un champ de ruines!
Il n'y a rien d'autre à faire puisque,
1, ni Lambert, ni Gallerneau n'ont de moyens, ni de pouvoir de contrecarrer les décisions municipales, (outre les aspects légaux et réglementaires à faire observer)
et 2, l'étendue des lacunes et celles d'une partie de sa transparente équipe, font le reste!
Il se discrédite tout seul dans l'opinion des pornichétains de la droite, du centre et de la gauche.

Anonyme a dit…

je pense que Robert n'est pas ala noce ? avoir la place c'est bien mais il faut avoir les competences

Anonyme a dit…

Pornichet s'en va à la dérive , et attention a nos impôts , le jour ou il va falloir régler la note