jeudi 17 septembre 2009

Césarisme aux petits pieds

Big bang dans le monde sportif en ce début septembre avec la démission de 3 piliers de l'Office Municipal des Sports (OMS), dont l'estimé Président, Claude Bonnet. Poussé à la démission par l'obscurantisme vengeur du maire de Pornichet, Robert Belliot, c'est toute la vie associative locale qui s'interroge sur son avenir : allégeance ou disparition ?

Pas banal le coup de force opéré sur l'Office Municipal des Sports par le maire de Pornichet et son nouvel homme-lige, le Directeur Général de la mairie. Cet organisme datant des années 1980 avait vocation à assurer un trait d'union entre la mairie et le monde sportif. Année après année , l'OMS a été appelé à jouer un rôle de plus en plus important au service de la population. Si les élus municipaux déterminent un cadre, fixent des objectifs, l'OMS de son côté appuie des initiatives municipales et fait remonter l'attente du monde sportif. Ce mode de fonctionnement se retrouve dans nombre de communes françaises comme La Baule ou Saint-Nazaire.

Le PLU m'a tué

A Pornichet, l'OMS ne fait pas que remettre coupes et médailles aux sportifs et bénévoles méritants. Il examine avec les services municipaux les demandes de subventions en s'appuyant sur des critères validés par le monde sportif. Il participe pleinement à la répartition des créneaux horaires dans les équipements sportifs municipaux, assure la mobilisation des bénévoles pour des manifestations locales d'envergure comme le Marathon, s'intéresse à l'évolution des équipements destinés au sport et initie des cycles de formation pour les bénévoles.

Cette liberté, toute républicaine, ne semble pas convenir à Robert Belliot et à ses affidés. Au printemps dernier, le cabinet du maire, relayé par l'adjoint aux sports, historique membre de l'OMS pourtant, a cherché à éviter toute question dérangeante sur les orientations municipales susceptible d'être posée lors de l'Assemblée générale de l'OMS.

Benoitement, le Président départemental des OMS a simplement indiqué que les sportifs, eux aussi, devaient regarder les orientations proposées par le Plan Local d'Urbanisme. Il faut dire qu'entre la réalisation d'un terrain synthétique trop petit pour être utilisé en compétition officielle, la disparition du stade Louis Mahé au profit d'une maison de retraite, les incertitudes sur la réalisation d'un équipement sportif à proximité de l'école du Pouligou et la volonté municipale d'installer les équipements sportifs au sommet du coteau d'Ermur, le PLU est truffé de chausse-trappes au grand déplaisir des sportifs pornichétins.

Cette simple allusion au PLU local s'est muée en crime de l'ès majesté. Le maire décida dans la foulée de pousser à la démission le Président de l'OMS et de marginaliser cette instance pour renouer avec une vieille habitude locale en matière de gestion sportive : le clientélisme. Tu veux une subvention pour faire la Mini-Transat ? Pas de problème. Tu veux festoyer aux frais du contribuable sous prétexte d'anniversaire de la Barquera ? Allons-y ! Tu veux un bar rien que pour ton association au mépris de la Loi Evin et des règles de mutualisation des équipements publics ? Pas de problème si tu es un habile courtisan. Tu veux des créneaux horaires plus intéressants pour tes adhérents ? Donne quelque gage d'allégeance et tu obtiendras ce que tu demanderas... voilà le nouveau credo qui constituera la toile de fond des Assises du Sport annoncées par un maire qui ferait bien de rester sur le banc de touche !

Évidemment de telles intentions butaient sur la sourcilleuse surveillance des membres du comité directeur de l'OMS, élus par le monde sportif. Fidèle à sa réputation d'Impitoyable (dans le rôle, on préfère Clint Eastwood), le maire n'a pas hésité à user des pratiques les plus abjectes (calomnies, amalgames nauséeux, menaces...) pour pousser à la démission trois pièces maitresses de l'association. Même Mme de la Fuente, conseillère municipale majoritaire et une des représentants de la mairie au Comité directeur de l'OMS, a publiquement mis en garde son maire et son adjoint aux sports sur les méthodes employées. Beaucoup au sein de l'OMS attendent du reste à présent que cette jeune élue accorde ses actes à ses paroles en démissionnant de son poste de conseillère municipale.

Allégeance ou démission

Le putsch municipal en cours à l'OMS succède à celui mené durant l'été 2008 à l'Office du Tourisme. La toute puissance municipale a déboulonné par des consignes de vote appropriées le Président sortant, qui avait le tort d'être conseiller municipal d'opposition et Président départemental des offices du tourisme. L'aveuglement a même conduit le maire et sa légendaire déléguée municipale au tourisme a faire battre des professionnels locaux engagés, sans esprit partisan aucun, au sein de l'Office du Tourisme, depuis plusieurs années.

Récemment, la présidente de l'association des commerçants et artisans a eu le droit à une convocation musclée dans le secret de l'hôtel de ville. Grief exprimé à son encontre : une indépendance d'esprit qui dérange la toute puissance du maire.

Rappelons nous que lors de l'élection des représentants des comités de quartier, des citoyens n'ont même pas pu faire acte de candidature. Leur faute, avoir été présents sur la liste de Mme Gallerneau. Et, évidemment, une fois le ménage fait, des amis du nouveau pouvoir ont bénéficié de scores à l'iranienne.

Décidément, les principes démocratiques et les valeurs républicaines n'ont visiblement pas fait partie de l'éducation civique du maire de Pornichet. Son obsession à faire table rase chez les fonctionnaires municipaux comme dans la vie associative locale finit par devenir suspecte pour ne pas dire inquiétante.

Dans le monde associatif, les rumeurs bruissent. Quelle association aura le droit aux foudres municipales ? L'association de gestion du port d'échouage qui a eu la très mauvaise idée aux yeux de notre potentat local d'élire un ancien maire-adjoint socialiste à sa tête ? L'association d'animation culturelle de la chapelle Notre-Dame-des-Dunes dont la Présidente a œuvré au sein du festival des Renc'Arts à l'époque Lambert ? L'association de Roller qui a eu la mauvaise de participer aux animations de l'Office du Tourisme à l'époque Lambert ? L'association d'aides aux devoirs des scolaires qui a été créée dans la dynamique du Plan Local Educatif mis en œuvre par la majorité Lambert ?

Dans ce contexte de peur sur la ville, l'exercice de responsabilités associatives devient un lourd fardeau. Beaucoup de présidents craignent, à l'instar de ce qui vient d'arriver à Claude Bonnet, de se retrouver, au gré d'une foucade paranoïaque du maire, mis en cause publiquement. Paraphrasant le Général Custer, certains sont conduits à se demander si dans l'esprit du maire « un bon président n'est pas un président soumis » ?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Qu'avec talent vous savez exposer les choses.
Hélas, et ce n'est pas faute de vos pointes d'humour, tout cela ne nous fait pas rire, et doit interpeller chaque Pornichétine et Pornichétin. Quels sont les objectifs de l'équipe Belliot?
Il est temps d'interpeller son équipe), et votre commentaire concernant Mme Fuente est tout à fait pertinent.

Anonyme a dit…

Bonjour,
je veux réagir sur le terme table rase...le mot est trop faible...c'est une bombe nucléaire qu'il a jeté sur les fonctionnaires de pornichet.
depuis son arrivée, sur 11 catégorie A, seuls trois restent encore présents soit 3/4 ont été remerciés...heu non...d'aprés robert, ils ont eu des promotions ....merci pornichet pour ce puit de savoir qui s'en va.
Sur une dizaine de categorie B, un bon tiers a été remercié et certains qui sont sur la liste noire vont suivre sous peu.
je ne m'avancerai pas sur la catégorie c car je n'ai pas encore les chiffres.
enfin, pour conclure, sur une vingtaine d'encadrant, la moitié a été invitée a partir....heu non ....a bénéficié d'une promotion
c'est consternant.Les départs ont été remplacés par des amis du réseau belliot...étonnant qu'il connaisse autant de gens avec des valeurs professionnelles qui soient meilleurs que les fonctionnaires déchûs.
bien sur, dans sa frénésie de s'entouré de non opposants ou plutôt de bon soldats qui ferment leur gueule, il n'a pas épargné les associations.
quelle catastrophe politique et quelle honte pour nous pornichétins.

Job a dit…

Depuis ce jour(18 septembre 2009), nous savons, grâce à un hebdomadaire presqu'îlien, d'où viennent tous ces avis réservés et distants sur le projet arrêté de révision du P.L.U.de Pornichet : l'Etat,le bureau du Syndicat Mixte du SCOT, la CARENE , la Ville de Saint-Nazaire , la Chambre de Commerce et d'Industrie ... ont formé une clique ou conjuration, que notre Maire stigmatise comme une "Cabale"!
Alors que lui, en "despote éclairé" veut dynamiser le sport et faire sauter à la corde les présidents élus, qui auraient l'outrecuidance de s'intéresser aux intérêts de leurs mandants.
A quand la création d'un comité de vigilance, pour la défense des libertés républicaines, dans notre ville?
Job.

Anonyme a dit…

Ouais, à quand les suicides comme à France Télécom ?
Et à propos de suicides, on a pas vécu la même chose sous Lambert ? Ne valent pas mieux les uns que les autres.

Anonyme a dit…

Y a-t-il un ou des syndicats dans la Mairie? Comment se fait-il que les syndicats et syndiqués ne réagissent pas si ce que vous indiquez est vrai?
Naïvement peut-être, je pense que tous les "travailleurs", syndiqués ou non, cadres ou non, doivent être entendus et défendus par les syndicats! car enfin un telle hécatombe ne peut être imputée à du travail mal fait, de l'incompatibilité de personnes, de l'absentéisme injustifié......de la part des salariés ?

Anonyme a dit…

Peut-être que les syndicats sont eux aussi manipulés par le maire ?
Un peu de sérieu !

Anonyme a dit…

ah ah, les syndicats ne bougent pas...ils ont les boules de ouvrir leur bouche car ils savent que robert aura leur peau.pourtant, il y a longtemps qu'une manif aurait dû avoir lieu...mais comme je l'ai dit auparavant, c'est les cadres qui sont visés en premier et eux ne sont pas syndiqués. eh oui, on se s'affiche pas quand on est cadre.la base elle qui était tranquille jusqu'alors commence a récupérer le taff de la hiérarchie manquante....alors peut être va t elle se bouger???? je ne pense pas car la pression du staff de robert est trop importante. il a reussit a diviser les services et a les monter les uns contre les autres....résultat, tout le monde s'en fou du boulot et ne pense qu'a sa gueule.
si quelqu'un est viré, on tourne la tête du momment que ce n'est pas soi....c'est une catastrophe.
cette mairie, c'est le comble de l'individualisme.

Anonyme a dit…

Il est trop fort ce Robert...
Il a viré "presque la totalité des catégorie A" et "un bon tiers des catégorie B"...
Il fait régner la terreur!
Il a muselé les syndicats!
On tourne la tête à la mairie!

Pareil pour les associations!

Il est vraiment trop fort!

Il a dissout le PS qui n'avait aucun assesseur aux européennes.

Il a réduit à néant le groupuscule Gallerneau.

Il est vraiment trop fort!!

Anonyme a dit…

C'est un surhomme !
lol

Belliophobe a dit…

Tiens tiens, madame de la Fuente brillait par son absence l'autre lundi au Conseil municipal.
La première démission ?