dimanche 9 janvier 2011

Mal barré

Pas de trêve des confiseurs pour la municipalité Belliot qui a trouvé au pied du sapin un infamant bonnet d'âne, celui de lanterne rouge départementale du logement social. Les ratiocinations médiatiques de Robert Belliot n'auront pas contribué à relever l'image de Pornichet. Sale début d'année !

4,8 %, chiffre infamant et historiquement bas pour Pornichet. 4,8 %, la part du logement social à Pornichet rapporté à l'ensemble des résidences principales de la commune. 4,8 %, le chiffre qui devrait mobiliser tout élu soucieux de respecter les lois républicaines. A Pornichet, rien n'est comme ailleurs. Robert Belliot a bâti sa victoire électorale sur la peur du logement social, a construit un discours assimilant hlm à tours ou barres, classes populaires à classes dangereuses. Il persiste et signe.

3 décennies de retard

Depuis la décision de l'État au début des années 1970 d'aménager ce qui est aujourd'hui le quartier du Moulin d'Argent en le destinant à une population d'ouvriers et de salariés, en locatif ou accession, Pornichet n'a cessé de prendre du retard dans la production de logement social. En 2 mandats, J.-C. Empereur n'a pas construit 100 logements et J. Lambert à peine plus. A la décharge de ce dernier, il a consacré un tiers du budget d'investissement de la commune pour acquérir le foncier manquant et indispensable à la production de logements sociaux.

En fait, ni la droite ni la gauche pornichétine n'ont pris à temps la mesure de l'enjeu que constitue le logement social pour la commune. Entre une industrie touristique génératrice de bas revenus et le développement des emplois de services qui produisent par centaines des travailleurs pauvres, l'avenir de Pornichet suppose une capacité à loger au plus près les milliers de salariés qui font vivre la commune. Les majorités Empereur et Lambert ont vu la situation se dégrader d'autant plus fortement que la commune connaissait une croissance extrêmement rapide.

La décennie 2010 devait permettre de réduire le déficit de logement social par la conjonction de nombreux facteurs. Le premier était lié au projet urbain Hippocampe, qui prévoyait notamment de restructurer les entrées de ville et d'y implanter du logement, notamment social, grâce aux acquisitions foncières de l'époque Lambert. Le deuxième provenait de la politique ultra-volontariste de la CARENE pour soutenir la production de logement social. Le troisième est lié à la fameuse loi SRU, qui, dix ans après son adoption, semble enfin mobiliser les services de l'État pour inciter les communes allergiques au logement social à se mettre progressivement en conformité avec la Loi.

Malheureusement, malgré un contexte historiquement favorable, Robert Belliot et ses amis ont décidé d'entrer en résistance en cherchant par tous les moyens à limiter la production de logements sociaux à Pornichet. Ils oublient probablement que plus de 60% des Français sont éligibles au logement social.

Délinquant multi-récidiviste

Interrogé sur le fait que plus de 10% de la capacité d'investissement communal va passer, en 2011, en amende pour le délit de non respect de la loi SRU, Robert Belliot n'a pas semblé le moins du monde effarouché. En gros, comme une bonne partie de son électorat, il préfère que les impôts des Pornichétins servent à payer une amende plutôt que d'accepter la construction de logements sociaux. Bel esprit !

Interviewé récemment par France 3 Pays de la Loire, notre toujours aussi médiatique Bobby a expliqué que la construction de logement social risquait de  « défigurer Pornichet». Au-delà des pathétiques et amphigouriques explications de notre premier édile, il apparaît aisément que pour Robert Belliot le logement social reste uniquement un logement sous forme de barres ou de tours à la sauce 1970 peuplé de locataires un peu inquiétants. On ne peut qu'inciter Silene, l'opérateur historique de logement social à Saint-Nazaire, à inviter Robert Belliot à découvrir ce que localement veut dire hlm. Peut-être alors, Robert Belliot sortira de sa vision sépia. On peut y croire...

De fait, Robert Belliot préfère que la commune se trouve en situation délictuelle au regard des lois de la République plutôt que d'apparaître comme un traitre à sa classe sociale symbolisée par le puissant lobby local des retraités aisés. Sans état d'âme, le maire de Pornichet a même congédié le représentant de l'État venu lui proposer un Plan de progrès pour accélérer la production de logement social à Pornichet. La défense des intérêts de classe vaut bien de faire apparaître la Ville de Pornichet, même aux yeux de l'Etat, comme un délinquant.

Cette attitude unique en Loire-Atlantique et en France (si l'on s'en tient à nos recherches sur le sujet) n'est rien d'autre que la déclinaison pornichétine d'une nouvelle forme de lutte des classes. Celle-ci, attaquée par la mondialisation libérale, a abandonné la sphère de l'entreprise Elle s'est déportée autour de la question du logement social et de la ségrégation spatiale de nos territoires. Pornichet apparaît à ce titre comme un lieu majeur de cette nouvelle forme de lutte des classes. A trop l'avoir ignoré, Jacques Lambert a été congédié par la coalition des propriétaires aisés et des résidents secondaires trop enclins à défendre un patrimoine souvent hérité, parfois chèrement acquis.

L'annonce par notre Social killer de maire de la construction de 168 logements sociaux d'ici 2015 est à rapporter aux 1.080 logements prévus par le Plan Local d'Urbanisme (PLU) pour la période 2010/2015, soit une production largement insuffisante pour respecter les modestes objectifs assignés par l'Etat au mauvais élève de la loi SRU.

Nous aimerions que la CNL ou la CSCV, qui militent pour l'accès à un logement social de qualité, saisissent le Préfet et exigent que les réserves foncières accumulées ces dernières années soit ouvertes à l'urbanisation avec, pour chaque opération, au moins 50% de logement social. Leroy-Plaisance, Vieil Ermur, Shell, anciennes serres, ancien service des espaces verts, parc d'Armor, parking du 8 mai1, Ramiers... Le potentiel existe, à l'Etat de le mobiliser !

Protecteur des propriétaires aisés et souvent âgés, Robert Belliot fait du social comme les grenouilles de bénitier font de bonnes œuvres, juste pour se donner bonne conscience. Tous les actes de sa politique municipale suintent la suffisance de classe, le mépris du peuple, la condescendance à l'égard des humbles. Sans vergogne, il met Pornichet au ban de la République sociale héritée de la Résistance. Si l'impartialité de l'Etat veut encore dire quelque chose dans un pays où le Ministre de l'Intérieur vilipende impunément des décisions de justice condamnant des policiers ripoux, alors l'État, la Région, le Département et la CARENE doivent mettre Pornichet au pied du mur. Soit la commune s'engage à ce que 25% de la production de logements soit en locatif social, soit Pornichet peut faire une croix sur toutes les subventions. Cela ferait peut-être réfléchir Robert Belliot !

1 - A Guérande, dans les années 1990, il a été construit intra-muros un parking public avec au-dessus des logements sociaux...

11 commentaires:

Capucine a dit…

Comme le blog de PAP (http://avenir.pornichet.over-blog.org/) lu la semaine dernière, vous soulignez aussi bien les erreurs et manquements de la droite et de la gauche et ceci, fait rare, vous honore.
Je vous en félicite!
Il faudra lorsque vous aurez mis Belliot hors d'état de nuire, et de nous ridiculiser,(FR3 et ses barres d'immeubles), vous retrousser les manches et faire intelligemment le rattrapage de cette incongruité sociale ET économique, avec les "Gallernistes" très bien inspirés sur ce sujet.

Qu'is partent tous a dit…

Le pb avec ces "gens là" , c'est qu'ils vous disent :" Pornichet tu l'aimes, sans logement social ou tu le quitte"..mais le dimanche on va à la messe!

Plus que 3 ans à tenir.

Source Bonne a dit…

Bravo le Poulpe, c'est une bonne idée de proposer du donnant / donnant : la commune s'engage à rattraper son retard progressivement ou alors on lui coupe les subventions. Cela fera réfléchir certain.
J'ai juste du mal à croire que les Amis du Fouquet's appliquent une telle idée...

Anonyme a dit…

Bonjour
il y a déjà du logement social au 'parc armor'.c'est le camping 'oasis'dont les résidents n'ont aucune envie d'être traités comme des Roms.

Müller a dit…

Je ne résiste pas à vous laisser le lien d'un article lumineux sur l'avenir mal barré... de la droite sur Pornichet et Saint-Nazaire : http://gaullistes-de-bretagne-et-pays-de-la-loire.over-blog.com/article-clochemerle-a-pornichet-44-64777417.html

Pornichet le Poulpe a dit…

Merci à Müller de ce lien d'une clarté cinglante.

Attention tout de même, Robert Belliot a la gachette judiciaire facile, une plainte pour diffamation est si vite arrivée. N'est-ce-pas diffamatoire d'écrire que Pornichet a la droite la plus bête du monde ? Chacun sait en effet qu'il n'en est rien...

La ligue des Droits de Belliot a dit…

Au secours le transhumant Delcamp revient pour rassembler le troupeau autour du Berger Belliot.
Tout est logique puisque cet attelage a déjà sorti Empereur aux municipales de 2001.
Ne sous estimons pas leur pouvoir de nuisance. Certains militants UMP doivent s'en souvenir. Nous allons avec eux, nager en eaux troubles. C'est dans ce milieu qu'ils s'épanouissent.
D'un marais, ils font un parc paysager et un terrain pour water polo; d'un terrain de foot, une maison de retraite et d'un parking, un hôtel!
Mais leurs visages n'aura pas changé pour autant. Ils resteront les malfaisants du début, qui, pour obtenir des postes, sont prêts à tout. Quitte à faire ressortir et à mobiliser le couple infernal Mémé Clo Clo et Gégé!

Conseils a dit…

Autre lien intéressant :
http://www.mairie-pornichet.fr/index.php?rub=3&num=1&num2=2&id=1155
Ou l'on devine que les conseils de quartier prennent du plomb dans l'aile.
Au point que la mairie doit en passer par la presse locale pour recruter.

Le bateau fait eau et l' amiral est au dessous de tout.
Le vice amiral Morand grand défenseur des conseils de quartier, devrait y réflechir a deux fois.

Anonyme a dit…

Donnez moi un exemple de ville ou le logement dit "social" (payé par
les autres)a permis un développement harmonieux et durable.Qui a créé la crise du logement en France?

WWW.libres.org

LA VERITE SUR LA CRISE DU LOGEMENT


L’ouvrage de Christian Julienne – Comprendre la crise du logement (Les Belles lettres, 2009) – fait la lumière sur un domaine que les associations gauchisantes et les médias se sont accaparé. Il démontre que c’est bien l’Etat qui est le principal coupable de la crise du logement actuelle.

Mais pourquoi parle-t-on d’une crise du logement ? Le parc immobilier français a triplé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale et son taux de construction pour 1 000 habitants est supérieur depuis 25 ans à ceux de l’Angleterre, de l’Italie ou de la Belgique. Malgré cela, on ne cesse de parler de pénurie de logements, les associations accusent les propriétaires et demandent des aides publiques et les médias s’en donnent à cœur joie. Or, les propriétaires n’y sont strictement pour rien. La crise du logement est le résultat direct de l’interventionnisme étatique. Ce sont bien les pouvoirs publics qui l’ont fabriquée en menant une politique foncière et une politique financière complètement coupées des réalités. En voulant « aider » et « faire du social », l’Etat a créé de la rareté dans un domaine où c’est l’abondance qui devrait être de mise. Tout d’abord en refusant d’élargir les domaines de construction et en préférant de reconstruire la ville sur la ville. En prétextant la protection de l’environnement ou la préservation du territoire agricole, les décideurs publics (le pouvoir des maires n’a cessé de se renforcer depuis le début des années 1980) ont bloqué la construction des logements neufs. Comme attendu, il s’en est suivi une forte hausse du coût du foncier : celui-ci représentait environ 20 % d’une opération de construction dans les années 1960/1970 est passé aujourd’hui à plus de 30 % dans le collectif et 35 à 40 dans l’individuel. Aujourd’hui, 71 % de la construction neuve est réalisé dans les communes de moins de 5 000 habitants et 81 % dans celles de moins de 10 000.

Mais les pouvoirs publics n’ont pas seulement déformé le marché du logement privé, ils ont aussi perverti le logement social. Alors que celui-ci devrait être occupé par ceux qui touchent des minima sociaux ou bien qui touchent des rémunérations maigres, autour du SMIC, les rapports successifs ont montré que le logement social est devenu le refuge pour une grande partie de la population, quels que soient ses revenus. Grâce aux plafonds des revenus fixés et aux allocations et aides sociales, environ 80 % de la population peut prétendre à un logement social. Au lieu d’être une simple transition, le logement social dans une HLM est aujourd’hui accordée à vie et même transmissible aux descendants…

Les organismes HLM profitent de la manne publique – directe ou indirecte – en se constituant une trésorerie impressionnante : plus de 11 Mds d’euros (environ six mois de loyer). Ils n’ont aucun intérêt à vendre leurs logements aux locataires…

Pour ce qui est du marché locatif privé, la loi Quillot (1982) a considérablement remis en cause le droit de propriété en rendant le propriétaire dépendant des projets du locataire. Malgré les incitations fiscales mises en place par la suite, le marché immobilier fût touché de plein fouet.

La conclusion de Christian Julienne n’a pas besoin de commentaires : ce qui manque en France pour résoudre la crise du logement c’est la volonté politique. Libérer le marché, faciliter les constructions, supprimer les réglementations seraient faire preuve de volonté de…réforme.

le reveur a dit…

On croit rèver,quand on entend des propos comme ceux de "anonyme a dit"
Oui, il y a des collectivités qui réussissent le pari de faire des logements sociaux de qualité, et en quantité non négligeable, et -en tout cas- plus que la législation. Il n'y a pas besoin d'aller très loin, Il suffit de regarder du coté de Saint Nazaire, ou il y a quoiqu'on en dise, moins de barres d'immeubles qu'à La Baule.
Quant au triplement des logements construits, il est simple à expliquer: 1 logement principal, plus un logement secon daire, plus un logement secondaire etc...qui d'ailleurs restent vides la plupart du temps. Mais qu'à celà ne tienne, on appelle celà des placements dans la pierre. D'ailleurs, les incitations fiscales ne manquent.
Mais faut-il en core avoir les moyens d'y accèder.
Au fait, quels sont les revenus de MrAnonyme;et, comment gère-t-il son patrimoine ?
On croit en core rèver quand on entend que les logements sociaux devraient réservés aux personnes qui touchent les minimas sociaux, alors qu'avec les quelques centaines d'euros dont ils "bénéficient", ils ont déjà de la peine à nourrire leur famille.
On voit bien là, que Monsieur a des parents " qui sont nés avant lui", et qu'il bénéficie ds'une rente de situation.
Monsieur n'est pas particulièrement bien plaçé pour donner des leçons....
,

ASSEZ a dit…

A "anonyme à dit"

Le seul début de votre commentaire donne la teneur du reste. Vrai mensonge, que "logement dit "social" (payé parles autres)".
Vous feignez d'ignorer que les personnes qui vivent dans les HLMs payent un loyer, qui sert en grande partie à financer le logement social.
Que les autres dont vous parlez, touchent un intérêt sur leur livret A, qui ne devrait servir qu'à payer des constructions de logements sociaux.
Alors toute votre diatribe, on s'en tape !