lundi 13 septembre 2010

Fighting spirit

Le Poulpe est de retour avec une plume plus combattive que jamais. Harcelé par le maire de Pornichet jusque dans ses abysses aoûtiennes, le collectif poulpien est bien décidé à ne pas plier devant les intimidations du potentat pornichétin.

Ville balnéaire oblige, Pornichet ne connaît pas de trêve estivale. Résultat, Robert Belliot, le maire de la commune, s'est encore distingué en expédiant au poste de police de La Baule les 5 élus d'opposition et un des fondateurs putatifs du blog Pornichet le Poulpe.

Despote au petit pied

Depuis son arrivée aux commandes de la ville, Robert Belliot a multiplié les actes anti-démocratiques : sélection des citoyens autorisés à siéger dans les conseils de quartier, non respect des pratiques républicaines à l'égard de la minorité municipale, opacité sur l'état des finances communales, vindicte publique contre les blogs indociles, ostracisme contre les associations et leurs dirigeants non inféodés, pratiques illégales dans la convocation d'un conseil municipal, pressions sur divers agents municipaux ou paramunicipaux les conduisant à quitter leur poste... On finirait par se croire chez Balkany et consorts.

Tout à sa paranoïa, Robert Belliot a décidé de franchir un pas supplémentaire dans son combat contre la liberté d'expression. En difficulté sur le dossier du parc d'Armor, le secteur compris entre Intermarché et le camping de l'Oasis, il a décidé de porter plainte pour diffamation contre les élus d'opposition, non sans préalablement avoir refusé de diffuser leur texte trimestriel dans le magazine municipal. Son grief : le fait que le texte, diffusé sur le blog de ses opposants, indiquait que le promoteur voyait son projet devenir possible par la grâce d'une participation de la commune à hauteur de 1,2 M€.

Si la délibération est accessible en ligne sur le site de la mairie, malheureusement (sic), elle est tronquée de la convention et du tableau des participations qui indiquent bien que, contrairement aux usages habituels pour une telle opération de promotion immobilière, la commune contribue à hauteur de 1,2 M€ au financement d'équipements publics « nécessaires pour permettre d'y développer dans de bonnes conditions un secteur commercial, un secteur résidentiel et un secteur touristique ». En clair, de l'argent public rend possible des opérations privées.

Voilà les faits ! Mais, pour Robert Belliot, la simple mention de cette opération financière constitue visiblement un outrage tel qu'il convient de mobiliser en plein été les services de police pour auditionner des élus de la République qui ont le grand tort d'exercer leur mandat avec sérieux et exigence en usant de la liberté d'expression qui sied aux élus du peuple. Il est peu commun de voir un maire craindre à ce point son opposition qu'il préfère débattre devant la justice plutôt que dans l'enceinte du Conseil municipal.

Diffamation et liberté d'expression

Avec la même frénésie, Robert Belliot a porté plainte contre le blog du Poulpe pour un article sur le même sujet. Un des fondateurs présumés du Poulpe a été convoqué par la police pour répondre des mêmes « outrages ». Étonnant tout de même qu'un citoyen puisse, sur la base de rumeurs colportées par un maire et par ses affidés, se retrouver convoqué par la police pour une enquête portant sur un délit d'opinion. D'autant plus étonnant qu'une précédente plainte, classée sans suite par la justice, aurait déjà été déposée par notre cher maire, il y a quelques mois, toujours contre le Poulpe.

Visiblement, les articles urticants du Poulpe suffisent à donner de sévères éruptions buboniques à not' pauv' maire. Il dispose pourtant de moyens sans commune mesure avec ceux du Poulpe pour valoriser sa mirifique politique. Entre son magazine municipal dont l'objectivité ferait rougir de honte la Pravda de la grande époque, des communiqués de presse pro domo diffusés avec un débit de mitrailleuse, un site Internet aux choix rédactionnels bien sélectifs sans parler, si on suit la presse locale, de l'impression d'un publi-reportage sous couvert d'un hebdomadaire de l'ultra-droite ligérienne, Robert Belliot noie les consciences locales de sa morgue et de sa suffisance. Étonnant qu'un homme aussi sûr de son fait s'abaisse à perdre son temps forcément précieux à la chasse au céphalopode, à moins que cela ne masque un pathologique rejet de la diversité et de la liberté d'opinion.

A l'issue de l'enquête préliminaire conduite par la police bauloise, la justice décidera de poursuivre l'action en cours ou de la classer sans suite. Alors que des cerbères du pouvoir sarkozyste se sont estivalement déchainés contre la liberté de la presse, sous prétexte qu'elle révélait les collusions malsaines du ministre du budget avec la première contribuable de France, il serait inquiétant pour la démocratie de voir la justice relayer les tentations liberticides d'élus locaux.

Parce qu'en France, malgré l'atmosphère pestitentielle qui a régné cet été, la liberté d'expression est garantie par l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, intégrée au bloc de constitutionnalité depuis 1971, le collectif du Poulpe entend bien poursuivre son action en respectant trois principes :
  • analyse et mise en perspective d'informations étayées dans le respect des valeurs progressistes et écologistes qui fondent son action,
  • usage d'un ton caustique, acerbe et militant,
  • respect de la vie privée.

La rentrée est souvent l'occasion de bonnes résolution, pour l'équipe du Poulpe, elle est simple : continuer à informer sans concession sur les méfaits de l'actuelle gestion de la commune de Pornichet par l'équipe Belliot. C'est simple, c'est net et c'est tant mieux si cela rend malade quelques esprits étriqués et rabougris !

5 commentaires:

tati a dit…

OUF !!! Il était temps....
L'air de Pornichet était devenu irrespirable.
Ce retour du Poulpe va nous apporter, enfin, une bouffée d'air frais.
Merci le Poulpe, et bon courage.
C'est d'autant plus important que les enjeux en matière de démocratie, tant au niveau local qu'au plan national, sont battus en brèche. Les dernières affaires en apporte la preuve.
Il y a du pain sur la planche....

mohican a dit…

salut Le Poulpe bonne rentrée, pour rigoler un peu, après la rumeur qui voyait Belliot aux municipales à Saint Nazaire, il est question qu'il se présente aux cantonales canton La Baule Pornichet. s'il obtient l'investiture UMP. Si la droite veut perdre le canton chiche!

Veste a dit…

Fondateur putatif ?
Elle est bien bonne.

kirikou a dit…

Merci pour cet air du large. Pornichet devient étriqué à l'image des quelques uns qui ont le pouvoir et en abusent. L'homme à sa façon d'exercer le pouvoir se mesure, et ce n'est guère élogieux pour certains. Propagande , censure, mises à l'écart, dissimulation, tous les ingrédients y sont. Pas de quoi être optimiste. et comme le roi est sourd, il veut même aller sévir sur le canton. Déjà qu'il ne parvient pas à assurer à Pornichet, cela relève d'une lucidité remarquable. Le bon père de famille ne se consacre pas à ses enfants, il lui faut aller voir ailleurs si l'herbe est meilleure. C'est l'histoire du crapaud et du boeuf.

Thomas a dit…

Vraiment dans ce pays, les valeurs morales et républicaines n'ont plus court. La déliquescence des pouvoirs est incroyable.

Belliot croit singer les grands en concevant son mandat à coup d'esbrouffe, d'esprit clanique et d'ostracisme. Mais il n'est qu'un pietre personnage dépourvu de toute vision pour sa commune si ce n'est de la transformer progressivement en réserve de vieux.

Je viens de lire une BD coécrite par le directeur de la rédaction de France Inter sur Sarkozy et son clan, c'est grinçant et parfois au vitriol. Alors, quand je vois Belliot attaqué le Poulpe pour diffamation simplement parce que ce blog analyse avec férocité mais justesse la politique de ce triste sire, heureusement qu'un tel bouquin n'est pas édité sur Belliot, il serait capable de demander la peine de mort à l'américaine pour crime de lèse-majesté ou la lapidation à l'irannienne pour obscurantisme...

Allez le Poulpe ne lache pas, la démocratie locale doit vivre !