jeudi 1 avril 2010

Problème d'Agenda

Ce mercredi 31 mars, le conseil municipal de la ville de Pornichet a décidé de s'engager dans une démarche d'Agenda 21. Avec ce nouvel acte de communication, Robert Belliot n'a d'autre but que de chercher à se forger une image de maire éco-responsable. Seul problème, mais de taille, son Agenda pue déjà l'odeur du pétrole souillant l'accord qu'il a signé avec le pollueur avéré qu'est Total. Mauvais début mais joli pied de nez !

Les débuts du municipe Belliot resteront à jamais souillés par le pétrole qui dégoulinait du chèque encaissé, en mai 2008, par le nouveau maire UMP pour arrêter les poursuites de la Ville de Pornichet contre Total après la marée noire de l'Erika. A la différence de Mesquer, Le Croisic ou Houat, Pornichet, par la décision d'une nouvelle majorité servile, devenait le déshonorant symbole, avec La Baule, que tout s'achète avec l'argent, même l'oubli d'une « catastrophe écologique comme la France n'en avait jamais connu » pour reprendre les attendus de la Cour d'Appel de Paris dans son jugement rendu cette semaine.

Clause toujours

Toute honte bue, Robert Belliot et son adjointe Roudeix ont donc décidé de faire prendre la vessie de la politique de l'arbre pour une lanterne du développement durable. Formidable est d'ailleurs la prose municipale pour justifier l'engagement dans la démarche Agenda 21 . On peut lire sur le site Internet de la commune qu'avec « l’attribution du label « Quatre Fleurs », assorti de la mention spéciale « Fleur d’Or », Pornichet signe son engagement dans la protection de l’environnement ». Le développement durable réduit aux Quatre fleurs, obtenues à Pornichet depuis plus d'une décennie, cela donne une certaine idée de la hauteur de vue de Belliot & Co.

Malheureusement pour Bobby le Mazouté, il va être difficile de se cacher derrière 4 fleurs même bien grosses pour crédibiliser son Agenda 21. En effet, cette démarche renvoie à la Conférence pour l'Environnement de Rio, en 1992, et propose un cadre de travail aux collectivités locales et à leurs habitants pour mettre en œuvre les concepts de développement durable. N'en déplaise au Che Guevarra du chèvrefeuille, l'Agenda 21 comprend évidemment un volet environnemental mais aussi un volet économique et, notre maire l'oublie souvent, un volet social.

Vert (forcément) de rage de s'être fait doubler par la CARENE, qui a lancé depuis plusieurs mois un ambitieux projet d'Agenda 21, titillé par une association locale Pornichet Forum que son DGS préféré qualifie de pastèque (vert à l'extérieur, rouge à l'intérieur pour reprendre la terminologie de la droite libérale) et face aux menaces à répétition de démission de sa passionnaria à la sauce Prosimar, Anne-Catherine Roudeix, Robert Belliot a décidé d'endosser un habit vert bien mité. Mettant un épais mouchoir sur ses convictions profondes, il décide d'occuper coûte que coûte le terrain de la communication en lançant sa procédure Agenda 21.

Son premier coup de communication passe par l'instrumentalisation de l'œuvre de Yann Arthus-Bertrand avec sa projection à Quai des Arts. Comme pour bien démontrer la sincérité et la profondeur de sa conversion écolo, Robert Belliot a noyé en quelques jours Pornichet de tracts et d'affiches promotionnelles, a utilisé tous les fichiers municipaux disponibles (médiathèque, Quai des Arts, jeunesse, vie associative...) pour bombarder de mails et d'invitation papier les Pornichétins et noyer d'auto-promotion ses énergivores panneaux électroniques. Avec Belliot, l'environnement trépasse sous la propagande.

Du goudron et des plumes

Malheureusement pour notre Géant vert, la justice de notre bon pays vient de couvrir d'un pétrole gluant la bande-annonce de son opération Agenda 21. La Cour d'Appel de Paris a rendu un jugement historique qui, n'en déplaise à Total, Rina, Métaireau ou Belliot, reconnaît « le préjudice écologique » à la plus grande joie des collectivités locales (Région des Pays-de-la-Loire, Département de Loire-Atlantique, communes de Batz-sur-mer, Le Croisic, Saint-Brévin...) et associations (Robin des bois, LPO...) qui ont toujours refusé de négocier leur silence contre les subsides puants de Total.

Après avoir accepté de vendre le silence des Pornichétins contre une poignée de boulettes de pétrodollars, Robert Belliot compte-t-il à présent négocier des subsides de l'agro-business pour passer sous silence les millions de m3 d'algues vertes qui prolifèrent chaque année sur nos plages dopées par les nitrates agricoles. Ou alors Bobby le Mazouté compte taire la sur-mortalité des abeilles locales pour laquelle la responsabilité des world company des pesticides est souvent engagée ?

Le jugement de la Cour d'Appel de Paris, en reconnaissant que l'atteinte à un écosystème constitue un préjudice ouvre la voie à de nouveaux contentieux. Plutôt que de lancer une fumeuse campagne Agenda 21, le verdâtre maire de Pornichet devrait plutôt porter plainte contre l'État pour son incurie dans la gestion des pollutions récurrentes d'algues vertes. Mais peut-être que Robert Belliot est gêné aux entournures après les propos de son Président bling-bling sur la nécessité de laisser la FNSEA et les grands céréaliers tranquilles avec les contraintes environnementales dans un esprit très business as usual.


En lançant l'Agenda 21 local concomitamment à la condamnation de ses amis de Total, l'hypocrisie et la démagogie de Robert Belliot suintent déjà. A semer sur des sols mazoutés, le maire UMP de Pornichet pourrait bien manger son blé en vert et son indigestion fera un grand plaisir à tous ceux qui sont convaincus que le développement durable est une notion qui suppose un nouveau modèle de société que seules les forces de progrès sont capables de faire émerger.


9 commentaires:

ASSEZ a dit…

Un vrai roman cette déclaration.

Cela commence bien, je cite :

"Ambition politique de Robert Belliot, Maire de Pornichet depuis le début de son mandat, l’exemplarité ..."
Remarquez les virgules, au cas ou vous ne l'auriez pas su, M. Belliot est Maire de Pornichet depuis le début de son mandat.
On le savait bafouilleur, mais à priori à l'écrit , c'est pas terrible non plus.

Mais un peu plus loin on devine la patte du DGS (ancien enfant de choeur, ou séminariste ?)
"L’appellation agenda trouve son origine dans le verbe latin agere (agir). "

Non sérieusement, ce qui fait peur, c'est qu'ils se posent en donneur de leçons , alors qu'ils s'agenouille devant le premier chèque venu.

Enfin puisqu'ils se vantent de consulter, il faut leur rappeler qu'ils ont un moyen simple de demander l'avis de la population:
Le référendum, du latin : Referendum.

Eux qui reprochaient si souvent à l'équipe de J. Lambert de ne pas oser le faire, se lanceraient-ils sur le parc paysager ?

Chiche M. Belliot !

Anonyme a dit…

Eh oui, la droite écolo, ça ne prends plus...il ne faut pas prendre les gens pour des cons.
Même Nicolas HULOT qui était de bonne foi a vu le piège à communication qui ramene des voix aux élections. Il a, lui au moins, de l'honneur.
Tout le contraire des élus de porni(dé)chet.

Curieux a dit…

Première expérience de conseil municipal = drôle d'impression.
Après un tract anti-ancienne équipe dans ma boîte à lettres et après les rumeurs persistantes sur la mauvaise gestion de l'équipe actuelle, je voulais entendre ce qu'il en était du budget.
Devant les critiques, un élu de la majorité a (presque) crié "Arrêtez de faire peur". Et pour le coup j'ai eu peur car à part répéter et répéter que tout allait bien -on a eu x fois la même chose par des personnes différentes mais apparemment le même rédacteur pour tout-, à part reprocher je ne sais quoi d'avant eux, à part les paroles du souffleur penché dans le dos du maire -plus audible du public que par le maire qui ne semblait pas à même de répondre par lui-même-, je n'ai entendu aucune réponse précise sur des questions précises que demandait l'opposition sur les conséquences. Et tout cet argent engagé. Qui va payer car il n'y avait pas beaucoup de subventions. Je suis reparti avec un profond malaise.

Anonyme a dit…

Pour répondre à "curieux", robert pense avoir le science infuse et tout ce qui pourra dire autrement aura tort. On revoit au plan local ce que l'on trouve au plan national avec sarko qui maintien son cap vers la tempête.
Pornichet devient une ville dortoir pour anciens.
Tous les quartiers qui faisaient la richesse de cette station balnéaire sont en train de mourir.
D'ailleurs, j'ai entendu dire que quartier mazy, les commerçants faisaient grisemines. Les clients ne viennent plus de peur d'être filmés ou verbalisés par la milice, pardon la police municipale. Si je compte bien, il y a au moins quatres commerces qui ont fermé.
Je vais voir avec la grande saucisse si on ne peut pas faire à la place des maisons de retraites ou éventuellement un autre cimetière, faut voir!!!!
Mais quelle catastrophe!!!!

Souffler n'est pas jouer a dit…

Bonne idée, Cresso comme au théâtre, on va l’appeler le souffleur.

Il a soufflé à quelques personnes à Pornichet : « Pornichet Forum il ne faut pas travailler avec eux ce sont des gauchistes ! » ils l’on même soufflé à l’inspection d’académie. Quand on lit la mise au point dans la Presqu’île, c’est se moquer du monde, les faits sont là.

Anecdote : vote du budget au Conseil de Saint-Nazaire. Maud Cacino pour l’opposition de droite se lance dans la lecture d’un long réquisitoire dont elle ne comprenait parfois pas le sens. Batteux pas dupe « Madame Cacino vous féliciterez l’auteur de ce texte » le souffleur aurait-il soufflé à Maud ?

lefacteur a dit…

est-ce que nos élus et le maire, en particulièrement, respecteront les règles minimales de la démocratie pour faire en sorte que les séances du conseil municipal, auxquelles le public est invité (voire sollicité) se déroulent correctement. Asavoir:
une information complète et équilibrée entre toutes les parties prenantes , majorité et opposition.
Des réponses précises à des questions précises.Sans argumentation, de faux fuyants, voire de mensonges ou de contre vérités.
La non intervention de personnes étrangères au conseil municipal.
Or, force est de constater que le 31/03 dernier, les mises en scène de personnes extérieures, les interventions-à la chaine- d'élus chargés de délivrer des messages "téléguidés", et redondants qui, n'ont seulement n'ont rien apportés au débat, mais, au contraire, ont laissés à penser que les arguments avancés sont là pour cacher des choses.
Enfin, sana doute que l'agressivité de certains élus lors du dernier CM cachent certaines faiblesses.

Adhoc a dit…

Un scoop sur www.saintnazaire-infos.fr : "Monsieur Belliot a été très clair, il se représentera à Pornichet et non à Saint-Nazaire." Et c'est... Maud Durandet-Cascino (ou plutôt maintenant Maud Casino-Pornichet) qui le révèle ! Et cela... à 4 ans des prochaines échéances électorales municipales ! J'aimerais savoir où elle a entendu ou lu que Mr Belliot a été très clair concernant cette question ? A quelle occasion ? Voici ce qu'il a dit sur Ouest France lundi 8 février 2010 : "Je tiens à respecter jusqu'au bout mes engagements avec les Pornichétins. Le mode d'élections intercommunales va changer. Il est donc normal que la Carene m'intéresse. J'ai la compétence requise dans le monde de l'entreprise. J'ai embauché 700 salariés à Airbus quand j'étais aux ressources humaines. Quant aux municipales en 2014, c'est encore tôt pour en parler. Il me faudra des alliés. Actuellement, nous aidons les opposants à la municipalité nazairienne à constituer un vrai parti d'opposition." (http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Robert-Belliot-defend-sa-place-a-la-Carene-_-1255738------44055-aud_actu.Htm) Mme Casino-Pornichet n'aurait-elle pas parlé un peu trop tôt ?

P4 a dit…

Bob se plait à répéter qu’il a embauché 700 personnes. Et alors ? D’une part il n’était que le responsable des ressources humaines d’une unité de production qui recevait ses ordres de la Direction. D’autre part, il n’a créé aucun emploi. Il a simplement reçu des CV et les a transmis aux responsables des services qui avaient des besoins. Par les temps qui courent il n’y a rien de plus facile.

jacques a dit…

tout le monde sait que Belliot et Durandet Casino sont des nuls. Mais il n'y a personne d'autre!
Dur de trouver des politiques de valeur et compétents sur la région