mercredi 8 juillet 2009

Souffler n'est pas jouer

Grande première au dernier conseil municipal de Pornichet avec la présence, dans le dos du maire et de ses principaux adjoints, d'une belle brochette de fonctionnaires municipaux. Probablement conscients de l'insuffisance (euphémisme) de ses élus, le nouveau chef des services municipaux semble avoir battu le rappel mais, à la tête de la mairie de Pornichet, souffler n'est pas jouer et encore moins diriger...

Sale période pour Robert Belliot, le maire de Pornichet. Pas une semaine ne se passe sans que son image et sa crédibilité ne soient sérieusement écornées par ses insuffisances à répétition. Un maire à bout de souffle ? Dramatique en 3 actes !

Acte 1 : la Carene

Mardi 23 juin, la Carene est réunie pour sa séance mensuelle. Au menu, l'avis de la Communauté d'agglomération sur le Plan Local d'Urbanisme (Plu) de Pornichet. Le Président de séance, Joël Batteux, donne la parole à Robert Belliot pour lui permettre de présenter son Plu. L'élu pornichétin se dérobe et veut donner la parole à son souffleur en chef qu'est l'urbaniste qui a écrit, sous sa dictée, le nouveau Plu. Rappel au règlement du Président de la Carene qui explique que, conformément aux pratiques en vigueur au sein de cette institution, c'est au maire de Pornichet et à lui seul de présenter son projet d'urbanisme et pas à un technicien.

Panique chez Robert Belliot, qui hésite, bafouille, jette des regards désespérés vers les autres conseillers communautaires pornichétins. Sous pression, il décide de lire quelques lignes écrites pour normalement conclure la présentation de son urbaniste. Après avoir anonné des propos insipides et incantatoires, il termine sa très brève intervention sans avoir le moins du monde présenté les objectifs de son Plu.

Croulant ensuite sous des interventions sans pitié ("vous faites de Pornichet une ville-dortoir de Saint-Nazaire", "à ce rythme il faudra 120 ans pour atteindre l'objectif de 20% de logements sociaux", "un Plu fait d'imprécisions et de précipitation"...), Robert Belliot reste impassible, comme sonné, et parvient finalement à prononcer quelques mots en reprenant ses sempiternels slogans de campagne. Effectivement, un souffleur aurait été le bienvenu...

Acte 2 : le Conseil municipal de Saint-Nazaire

Saint-Nazaire, commune limitrophe de Pornichet, est légalement invitée à émettre un avis sur le Plu pornichétin. Sans surprise, la majorité des élus nazairiens, y compris le Modem, a adopté, comme la Carene du reste, un avis réservé, qui équivaut à un sévère carton jaune.

L'appareil UMP décide alors de sauver le soldat Belliot en faisant monter au front, tel Napoléon au Pont d'Arcole, le leader local, Jean-Louis Garnier. Homme de passion et de fougue, ce dernier se lance dans une défense de commande du Plu pornichétin. Maîtrisant l'art oratoire, le chef des UMP nazairiens a droit aux félicitation de Joël Batteux qui, fielleusement, commente la performance en s'exclamant : "voilà une plaidoirie dont l'abondance n'a rien à voir avec la sécheresse des commentaires de Robert Belliot au Conseil communautaire. C'est Jean-Louis Garnier qui aurait du se présenter à Pornichet" a conclu le premier édile nazairien.

Si Robert Belliot manque de souffle, il semble avoir un successeur tout désigné...

Acte 3 : le Conseil municipal de Pornichet

A nouveau chef de service, nouveau cérémonial au Conseil municipal. Portée sur les fonds baptismaux lors de la séance du 22 juin dernier, cette nouvelle organisation spatiale a laissé une étrange impression.

Le nouveau patron des services municipaux a sans doute demandé à ses "responsables de pôle", pour prendre la terminologie en vigueur, de serrer les rangs derrière l'équipe municipale. L'idée était peut-être sympa mais l'effet s'est avéré dévastateur. Jamais, la vacuité et l'incompétence des principaux élus municipaux n'ont été mieux mises en exergue que lors de cette séance où les fonctionnaires semblaient être les souffleurs d'élus en perdition.

Entre des fonctionnaires mal à l'aise (je souffle ou je ne souffle pas) et des élus pétrifiés de dire des bêtises et incapables de faire autre chose que de répéter mécaniquement les chuchotements de leurs souffleurs, l'image de la démocratie représentative n'en n'est pas sortie grandie. Delarue avait popularisé l'oreillette, Belliot réhabilitera-t-il les souffleurs comme au théâtre ?

Si les hésitations de Robert Belliot lors de ses premières interventions à la tête de la commune avait fait sourire, l'incapacité du maire à endosser les habits de la fonction ne fait plus rire du tout. Peu importe s'il a dilapidé en quelques mois son crédit personnel auprès de ses interlocuteurs. Plus grave et plus désolant est de constater qu'aujourd'hui c'est Pornichet et les Pornichétins qui sont la risée des élus des autres communes, des services de l'État et des partenaires de la commune. Pornichet semble à présent jouer un triste remake de A bout de souffle , mais n'est pas Godard qui veut !


7 commentaires:

appel du 12 mai a dit…

Je propose que la prochaine fois, quelqu'un filme et mette sur internet les non performances de l'equipe Belliot

père Ubu a dit…

Problème de l'équipe ou du "capitaine"?

Dixi a dit…

Cher Père Ubu, il y a manifestement un problème de capitaine mais il serait trop facile d'enlever toute responsabilité aux équipiers! En démocratie, que ce soit dans notre pays ou (espérons-le!) au sein du parti politique à la tête de la ville, les équipiers sont responsables tant individuellement que collectivement des options politiques choisies. C'est pleinement le cas s'ils sont en accord avec "leur" capitaine. C'est aussi le cas s'ils sont en désaccord et qu'ils "avalent" tout! Etre élu ou ne plus l'être n'engage pas leur vie sociale, professionnelle, sentimentale...que sais-je. Ils sont libres de leurs choix. Totalement libres.
S'ils n'étaient pas persuadés de la ligne politique élaborée (j'ai des doutes!)pendant la campagne et des capacités du candidat, ils avaient le choix de ne pas le suivre ou de choisir un autre (il y a des gens de qualité à droite). Si maintenant ils ne sont pas ou plus d'accord avec le fond et la forme du contenu de la politique du Maire, qu'ils lui disent, qu'ils proposent autre chose, qu'ils le mettent en minorité lors des votes (mais y en a-t-il?) sur les décisions à prendre. Encore une fois, nous sommes dans un pays libre et notre parole est libre.
Alors, père Ubu, à l'heure du bilan ce sont tous les membres de l'"équipe Belliot" qui en seront responsables!

Georgette B a dit…

Merci pour le fou rire! C'est impayable. (enfin, quand même un peu "jaune" le rire!)

Anonyme a dit…

Pour démissionner ou bien dire sa différence, c'est difficile! il y a toujours l'attrait du pouvoir et celui des quelques cacahuètes distribuées, de la "notoriété"...
Et en cela les élus ne sont plus libres! Mais démissionner sert-il à quelque chose? les démissions des Durocher, Gallerneau, Meunier et d'autres, il y quelques années ont-elles arrêtée l'ancien adjoint et les dérives dsénoncées de l'équipe? Non et elle a même été réélue! alors DIXI pas d'espoir de voir ce pauvre maire s'en aller ni même un seul instant se remttre en question! les bons éléments à droite (?) attendront leur tour s'ils ne sont pas trop agés.

Anonyme a dit…

c est bon pour la sante c est bon pour la sante sur un air de la compagnie creole bienvenue sur les chemins de velocean mollets garantie aux orties

Anonyme a dit…

Job :
Encore un grand moment d'approximation républicaine, pendant la séance du Conseil Municipal du 29 juin 2009 : lors de la discussion (un grand mot ou un gros mot pour la municipalité!) des Comptes Administratifs 2008, M. le Maire, non seulement n'a pas proposé de quitter la salle de réunion, mais encore a participé au vote, en (semblant) adopter ses propres comptes d'ordonnateur!
La formation des élus est une dépense "obligatoire" (20% des indemnités des élus) et nous n'avons pas de conseil à donner, quoique!
Pour la honte de M. le Maire, son new-DGS (Didier)lui a (discrètement, mais on l'a vu!)rappelé la règle du C.G.C.T., dont on "bafouille" régulièrement les articles,en séance de conseil municipal.