Que n'avons nous pas entendu sur le besoin de protéger les villas ? Dans le registre "le passé sinon rien", Robert Belliot, relayé par ses amis revanchards d'associations de quartier à prétention patrimoniale, a donné dans l'artillerie lourde contre Jacques Lambert et sa supposée volonté de laisser disparaître le patrimoine bâti et végétal de Pornichet. Du reste, préférant la simplicité des slogans à l'efficacité de mesures techniques, Robert Belliot a décidé, dès son arrivée à la mairie de Pornichet, de lancer une ZPPAUP, en clair une zone de protection du patrimoine local.
Dénaturation du quartier Paolini
Malheureusement pour l'édile pornichétin et son adjoint à l'urbanisme, il y a loin de la coupe aux lèvres et l'absence de culture architecturale entraine d'immanquables dérapages. Ainsi, à proximité du passage Paolini, un chalet, construit au tournant des XIXème et XXème siècle, vient de faire l'objet d'un permis de construire permettant une rénovation lourde et à bien des égards architecturalement inquiétante.
Inquiétante car le maire a autorisé des travaux niant la spécificité historique de ce type de chalet. Magnifié par un usage harmonieux de la brique, il est composé d'un appareillage irrégulier de pierres locales, d'une toiture à deux pentes intégrant parcimonieusement de petites lucarnes, d'ouvertures limitées, d'une étroite avancée en façade intégrant sur son tympan la plaque nominative de la villa ou un œil de bœuf. Ce quartier de la plage de Bonne-Source, des deux côtés de l'avenue, propose encore aujourd'hui plusieurs exemples de ce type de constructions, probablement issues du même architecte.
Le permis de construire, délivré en mairie pour recomposer cette villa, semble dénuer de toute compréhension de l'intérêt à préserver l'homogénéité architecturale de cet ensemble bâti Protégé de facto depuis le Plan d'Occupation des Sols (POS) de 1997, proposé par l'équipe Lambert et son adjoint à l'urbanisme de l'époque, Roland Allaire, cette unité architecturale à l'échelle des différentes constructions sur la parcelle et à l'échelle du quartier est aujourd'hui mise à mal : disparition de l'appareillage de pierres sous un enduit banal, multiplication d'ouvertures de grandes dimensions en saillie, dénaturation de l'équilibre du bâti, absence de cohérence avec l'esprit architectural de l'ilot.
Pourquoi alors vouloir une ZPPAUP et laisser passer de tels travaux rompant l'harmonie patrimoniale d'une telle parcelle ? Où est passé l'architecte des bâtiments de France ? Sa vigilance serait-elle à géométrie (politique) variable ? Dans le cas présent, il est regrettable que la légitime volonté du propriétaire de moderniser son bien n'ait pas été encadré avec plus de tact et respect de l'intégrité architecturale du site.
Incohérences
Nombre de Pornichétins, sollicitant un permis de construire pour une projet neuf ou de rénovation/extension, ont déjà eu droit aux faits du prince de Robert Belliot et de son adjoint à l'urbanisme, qui confondent allègrement leurs "goûts" personnels avec le cadre réglementaire et la nécessaire souplesse pour faire concilier liberté individuelle et gestion communale. Il est donc pour le moins étonnant, pour ne pas dire suspect, de voir ce permis de construire accordé dans ces conditions.
Volonté de faire plaisir à un heureux propriétaire ? Incompréhension de la fonction clé de cette villa dans la cohérence architecturale du quartier ? Ce permis de construire, pour le moins discutable, ne peut malheureusement plus être légalement contesté, les délais de recours étant dépassés.
En d'autres temps, nul doute que les associations de quartier et prétendument de patrimoine se seraient saisies du dossier pour, une fois encore, vilipender l'équipe Lambert. Encore une fois, comme en écho, à un article récent de votre blog préféré, ces associations couvrent par un silence honteux cette erreur manifeste de jugement de Robert Belliot. Enivrées par la promesse d'une ZPPAUP, elles laissent le maire de Pornichet dénaturer une expression majeure de la qualité architecturale des constructions situées sur le site inscrit dit de "la grande côte". Se prévaloir de la défense du patrimoine, c'est bien, le faire quelque soit la majorité municipale en place, c'est mieux...
Diverses annonces à l'occasion de la révision du Plan Local d'Urbanisme interrogeaient sur la culture urbaine et architecturale du maire et de son adjoint à l'urbanisme. Le mauvais traitement autorisé par Robert Belliot de cette ancienne villa de la plage de Bonne-Source ne fait qu'aviver nos inquiétudes.
5 commentaires:
Cher Poulpe,
Cet article sent le pétard mouillé...
En effet, dans l'état actuel des choses, rien ne démontre que quelques unes de vos recommandations (briques, oeil de boeuf..)ne soient pas suivies.
Par ailleurs, le PLU Lambert s'applique toujours, vous le connaissez sans doute mieux que quiconque et par conséquent, rien ne vous empêche de porter cette affaire devant un T.A., si un ou plusieurs points de ce PLU auraient été bafoués par ce projet.
Ce qui est exagéré est insignifiant.
ce bâti est totalement insignifiant (malgré votre pargarphe lyrico-technique.. allez donc faire un tour du coté de Guérande ou de n'importe quelle "cité de caractère" en bretagne ou ailleurs.là vraiment c'est risible de vouloir protéger ce minable "édifice" on croit rêver: un tel snobisme!
Peut être est ce là l'explication du silence des associations du patrimoine?
Je pense que c'est la bonne solution qui est en cours.
Sans être un chef d'oeuvre du patrimoine cette demeure est intéressante et va être restaurée.
On comprends que l'ancienne municipalité aurait préféré la voir détruite, on est bien passé à coté du désastre!
Rien d'alarmant dans l'agrandissement des fenêtres et des ouvertures. De l'addition de contemporain sur de l'ancien conduit quand c'est bien fait à des réussites.
Vous démontrez encore une fois que pour vous "ancien" correspond à rétrograde, nostalgique alors qu'il s'agit ici de respect, d'harmonie, de mise en valeur et d'embellissement.
Je lis régulièrement votre blog, comme d'autres mais dans la mesquinerie revancharde c'est vous qui faites le plus trash!
Pas beau!
Oui Dylan,c'est "revanchard" mais pour agir aussi "trash", p'têt qu'ils veulent pas être réélus à la mairie chez le Poulpe, à force de taper sur tout : les assos, les amis potentiels, tous les élus etc!
C'est p'têt, comme Besancenot ou Melenchon, on critique, on démolit, mais on ne veut surtout pas se salir et mettre les mains dans le cambouis.Facile de critiquer mais là y'a rien à défendre: cette maisonnette j'en conviens moi aussi,elle n'a rien d'un batiment remarquable.
Pour ce cher Dylan, nous ne devons pas avoir la même définition du mot "trash"...
Sur le fond, il est intéressant d'observer les arguments pour nier l'intérêt de conserver à cette villa les caractéristiques de l'architecture balnéaire de la Belle Epoque.
Passons sur le fait que tout le monde oublie que cette villa est dans un site inscrit et qu'à tout le moins une vigilance architecturale est de mise. C'était encore le cas ces derniers mois...
Ne passons pas sur le fait que cette villa fait partie d'un ensemble architectural homogène, typique du "petit balnéaire" comme le désigne l'architecte baulois A. Charles, grand défenseur de l'intégrité du patrimoine balnéaire. Les travaux de cette villa doivent donc permettre de conserver une insertion harmonieuse dans le site, c'est à dire avec l'environnement patrimonial proche, en l'occurrence de part et d'autre de l'avenue de Bonne-Source. Est-ce le cas ?
Ne passons pas sur la destruction d'éléments de détails qui sont la signature de l'architecture balnéaire de ce quartier : briques de parement, oeil de boeuf, ouvertures étroites... Cet esprit est-il préservé ?
Le Poulpe a dans ses objectifs d'animer le débat citoyen. Il est donc logique qu'il s'interroge sur les fondements du permis de construire délivré par le maire de Pornichet pour cette villa.
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