Bel éloge dans la toujours intéressante revue Place publique des projets de la municipalité Lambert par l'urbaniste qui l'avait accompagnée dans la conception du projet Hippocampe. Loin du bricolage dépensier de l'équipe Belliot apparaît toute la cohérence d'une ambition pour Pornichet et ses habitants.
François Grether est un des urbanistes de référence en France. Pédagogue et adepte d'un urbaniste sensible à la spécificité des lieux, il a notamment permis l'émergence de l'Ile de Nantes, de Lyon Confluence et conduit actuellement la reconquête du site parisien des Batignolles, un temps prévu pour être le village olympique. A travers cette interview, il revient sur son aventure pornichétine.
Respect
Dans cette interview François Grether explique que « l'ancien maire Jacques Lambert a été d'une grande honnêteté » avec le projet Hippocampe en mettant « tout sur la table, à prendre ou à laisser, en ayant bien pris soin de ne lancer aucun projet définitif ».
Il observe que les administrés, face à ce projet, qui était « une vision prospective sur une vingtaine d'années », « ont eu du mal à en saisir tous les aspects ». Fort de son expérience, il note que « pour réussir, un projet urbain doit mettre en mouvement tous bords confondus l'ensemble des forces vives et des élites d'une cité ».
Si à Pornichet, « les élus, les services et les grands acteurs économiques ainsi qu'un certain nombre d'associations avaient remarquablement emboité le pas au projet », il observe que ce fut insuffisant, sans doute par le fait qu'une « majorité d'électeurs n'étaient pas entrés dans le projet et ce sont eux qui ont fait la décision lors du scrutin ».
Rappelant qu'un « projet n'existe que lorsqu'il est partagé », François Grether met le doigt sur l'extrême difficulté qu'eut l'équipe Lambert de faire « partager » le projet Hippocampe à une population peu mobilisée et finalement assez réceptive aux outrances d'associations de défense des privilèges qui ont su mobiliser l'électorat par essence conservateur des résidents secondaires.
A méditer
Au détour de cette interview, François Grether, aujourd'hui ignorant de l'incurie de la politique municipale, met le doigt sur quelques sujets que Robert Belliot devrait méditer.
Ce spécialiste des interventions le long des rives a découvert Pornichet en observant que « son rivage s'y présentait sous l'aspect le plus caricatural de la spéculation immobilière balnéaire ». François Grether rappelle sa proposition de transformer le remblai en « une promenade plantée de bord de mer, rare sur l'Atlantique ». Rappelant que quelques feuillus baulois démontrent l'intérêt et la faisabilité d'une telle approche, il note malicieusement que le fait de « planter des arbres pour faire un peu oublier l'architecture désastreuse des années 1970 » induisait que « la vue sur la baie depuis les appartements pouvait s'en trouver un peu occultée », un aspect bien perçu par nombre de résidents secondaires et clairement traduit dans leur vote, comme si le front de mer leur appartenait... En tout cas, Robert Belliot, plutôt que de planter des bornes kilométriques, ferait bien d'engager une réflexion sur le devenir de cette vitrine de plus en plus désuète de Pornichet, ne serait-ce que par comparaison avec Saint-Nazaire.
François Grether explique qu'il a été « frappé par ce port de plaisance détaché du rivage, comme ancré au milieu des flots et donc totalement excentré, relié à la ville par un petit cordon ». Il explique que le projet qu'il avait défendu visait, via le port d'échouage, « à mieux le relier au centre, dès lors organisé autour du boulevard de la République ». Empêtré dans de vasouillardes stratégies dépendantes du bon vouloir du pétrolier Total, Robert Belliot ferait mieux de s'intéresser à l'enjeu stratégique que représente le port d'échouage.
Autre sujet évoqué par François Grether, la relation centre-ville / hippodrome. Il explique qu'il défendait l'idée de jouer « sur la topographie pour renforcer le statut du nouveau centre qui devait s'articuler avec la place du marché et la médiathèque jusqu'à l'hippodrome ». Il souligne l'importance de « raccorder [avec le centre-ville] ce grand équipement situé sur un point bas , dans une ancienne zone marécageuse, avec une tribune déportée le long d'une ancienne rocade ». Il souligne sa proposition phare, celle de « placer la nouvelle tribune face au centre-ville et d'en faire un équipement structurant en y associant le casino ». Malheureusement, Robert Belliot, en stratège à la petite semaine, a eu l'irresponsable idée de couper l'hippodrome du centre en polluant l'espace public et le sous-sol de pompes et tuyaux rendant redoutablement complexe et onéreuse pour plusieurs décennies l'évolution de l'entrée dans Pornichet.
Enfin, François Grether revient sur l'âpreté de la question du logement social dans une ville comme Pornichet. Homme pondéré, il affirme de manière presque véhémente le fait qu'il est « nécessaire de construire des logements abordables », s'indignant que « l'on prenne pour un fait acquis l'éloignement obligé des actifs qui assurent les services dont ont besoin les populations souvent vieillissantes du bord de mer ». Puisse que cette saine indignation persuader Robert Belliot d'utiliser le foncier acquis par l'équipe Lambert pour faire des logements de cette nature plutôt que des parkings saisonniers...
A travers cet article, l'occasion est offerte de se replonger dans la philosophie du projet Hippocampe. Si les réponses apportées ont été rejetées par une majorité de Pornichétins et de résidents secondaires, les questions demeurent et leur acuité croît chaque jour. Chiche Robert, tu nous la présentes ta vision stratégique de Pornichet !
7 commentaires:
moi ce qui m'emmerde le plus c'est de voir à nouveau le rond point de l'hippodrome de nouveau en travaux ,ne pouvait on pas coordonner les travaux des pompes et ceux pour le réseau d'eau potable.
de toute façon merci pour la communication ,c'est comme au mois d'aout 2009 : personne au courant
Enfin un commentaire, je commençais à m'inquiéter. Je me disais que si le Poulpe met des sujets assez pointus, voire trop ciblés, ses adeptes (ou fans) seront moins motivés pour donner leur avis.
Bref, revenons au premier commentaire d'Anne Onyme, qui a mille fois raison, toutes ces déviations intempestives et déplacées, de surcroît à répétition, nous emmerdent sérieusement.
Mais ceci n'est que l'arbre qui cache la forêt de futurs emmerdes...
Au bouleau, Bob le tronçonneur !
Anonyme a tout à fait raison , malheureusement ce n'est qu'un début.
Lors de l'enquète publique, nous étions que quelques uns l les empecheurs de tourner en rond) à remettre en cette décision d'implanter une station de pompage à cet endroit, à la fois pour des raisons d'esthétique, et des contraintes que celà provoquerait par la suite. Honnettement, je ne pensais pas que les faits m'aurait donnés aussi rapidement. raison.C'est très dommage pour les pornichetins, et les touristes de passage.
Je suis le premier à le regretter....
Normal, pour la 3ème année consécutive depuis son élection, le Roi de Pornichet et sa dizaine de courtisans élus et de collaborateurs zélés, sont tous au salon des Maires pour 3 jours aux frais des pornichétins, accompagnés de leurs conjoints pour ne pas s'ennuyer après les diners et les théâtres du soir!
Encore une dépense qui aurait pu servir à autre chose de plus sensée!
Pornichétins, Ponrichétines, vos histoires de tuyaux n'intéressent pas les élus que vous avez choisis!
eh oui, tout ça vrai !
Tous ?
non, pas tous.
Le poulpe ne mets pas de sujets pointus. Celui-ci est juste chiant.
Le poulpe n'a pas compris que la vision d'avenir préparée par son protégé a été massivement rejetée.
Un architecte urbaniste, aussi compétent soit-il, ne fournit que ce qu'on lui a demandé.
Une revue ouvertement marquée ne va pas non plus critiquer négativement un projet du même bord.
Bien filandreux tout cela.
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