lundi 4 octobre 2010

La firme


Sale rentrée pour Robert Belliot et ses groupies UMP. Pris en flagrant délit de tripatouillage d'augmentation des impôts locaux, il a droit maintenant à une fronde du personnel municipal qui ne trouve pas dans son maire l'expérimenté DRH dont il se targue d'être.

Comme toute organisation, la gestion humaine d'une collectivité forte de 250 agents n'est pas une science exacte. Mais, lorsque tout cadre moyen ou supérieur ayant servi en sa qualité de fonctionnaire sous les ordres de la municipalité Lambert est suspecté d'être soit un incompétent soit un ennemi de l'intérieur, voire les deux, les choses deviennent difficiles.

Dehors

 En moins de 30 mois, l'ensemble des cadres de direction ont quitté le navire et nombre de cadres intermédiaires ont préféré aller voir ailleurs si l'air était plus respirable. La logique Belliot n'est pas la neutralité de la fonction publique. Soumission ou départ semblent constituer l'alternative pour beaucoup. Parmi la vingtaine d'agents qui ont quitté la Ville de Pornichet ces derniers mois, ils sont nombreux à plaindre leurs anciens collègues contraints pour diverses raisons de demeurer au sein de la collectivité.

Le spoil system à l'américaine voulu par la municipalité Belliot a eu pour conséquence une grave perte de mémoire du fonctionnement et des enjeux de la commune. En faisant table rase, le super DRH Belliot a oublié un des fondements de toute organisation : la mémoire collective comme facteur clé de l'efficacité

Plans de circulation aberrants (travaux sur le bd de Saint-Nazaire, journée sans voiture, sens unique de la Pointe du Bé...) , travaux de voirie nécessitant des reprises complètes quelques jours après leur livraison (ralentisseurs de Bonne-Source, route des 4 vents, secteur de la Caravelle / Ste Marguerite...), décisions brutales et irresponsables (fin du portage de repas à domicile, onéreux et vain festival de chants de marins ou course VIP de la Barquera, implantation des pompes de gestion hydraulique ou d'eaux usées en plein cœur de l'entrée de ville, destruction d'arbres ou de parcelles agricoles par une mauvaise évaluation du risque d'inondation...) amateurisme confondant (absence de dossier auprès du Conseil général pour la construction d'un nouvel établissement pour personnes âgées dépendantes, incohérence des votes à la CARENE, non respect des délais légaux de convocation du Conseil municipal sanctionné par la Préfecture...), des dizaines de lignes ne suffiraient pas à exprimer les dégâts de la politique de Ressources Humaines du maire de Pornichet.

Plus délicat à mesurer pour le grand public, le discrédit qui frappe Pornichet dans les autres communes, au niveau départemental, régional ou dans les administrations d'État. Les fameux chefs de pôle chers à la méthode Belliot sont tellement noyés par le quotidien qu'ils ne peuvent plus travailler sur la stratégie de développement de la commune ni participer à des réunions avec les partenaires extérieurs. Résultat, trop souvent la parole pornichétine est portée par des élus trop faiblards pour faire entendre la vision et les intérêts de Pornichet. Au final, la politique de la chaise vide devient la règle pour le pire et rarement le meilleur.

Taisez-vous !

En homme roué aux méthodes de feu l'Aérospatiale, Robert Belliot a su museler par quelques mesures aussi discrètes qu'efficaces les organisations syndicales et principalement la CGT, qui a longtemps semblé préférer l'approche anti-service public du maire UMP à la politique de résorption des emplois précaires et de mise en place des 35 heures à des conditions qui font des envieux dans des collectivités limitrophes. Comprenne qui pourra !

Ces derniers jours, la presse et divers autres canaux moins publics ont remonté l'exaspération ambiante d'agents déboussolés, désorganisés voire apeurés par un management largement inadapté aux enjeux de Pornichet. Prétextant un retard, le maire a dernièrement coupé court à une séance programmée des organes officiels de concertation. Il se l'est joué Fort-Chabrol dans son bureau, dramatisant outrageusement la légitime revendication des personnels de rencontrer leur employeur.

Borgne au royaume des aveugles, Robert Belliot semble incapable de mesurer la démotivation de son personnel. Dépourvu d'un cap fédérateur, englué dans des oukases d'économies de bout de chandelle sans queue ni tête, perplexe par l'image du service public renvoyé par des élus qui déshabillent sans vergogne les écoles publiques pour habiller les écoles privées, ces fonctionnaires territoriaux relèvent la tête, et, au-delà de revendications corporatistes (qui peuvent être légitimes), ils déclenchent un signal d'alarme pour dire à tous les habitants que leur commune va mal, très mal même. Écoutons les !

10 commentaires:

Patrick a dit…

il est parfois de bon ton de taper sur les fonctionnaires mais j'ai peine à croire que les nouveaux en place disposent de l'expérience et de la connaissance de Pornichet sinon comment peuvent-ils laisser faire autant de conneries.

La dernière est le rachat de la station Shell par Pornichet et comme Belliot excelle en matière de gestion pétrolière, il va probablement utilisé l'argent sale récupéré honteusement en se couchant devant Total pour dépolluer une station que Shell devrait légalement assurer la dépollution.
Du goudron et des plumes, il n'a plus que cela à faire !

Anonyme a dit…

L'argent sale versé par Total ?
Avez-vous vu que la plupart des communes qui ont fait appel ne toucheront pas la galette (de pétrole) envisagée ? En tous cas certainement pas avant de nombreuses années puisque Rina et l'armateur font appel. A ce compte là, la stratégie de Belliot n'était peut-être pas la plus mauvaise. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras dit-on.
Et puis écrivez en français, c'est moins fatigant à lire.

tati a dit…

Il faut quand mème constater, et le reconnaitre que le personnel communal a commencé à réagir. Il était temps...
Non seulement ils ont eu l'AUDACE de cesser le travail, et d'interpeler leur Patron, qui n'a meme pas eu le courage de les recevoir, et de les écouter. Pour un -soit disant- ex DRH, ce n'est pas très fort.
J'ai noté également la présence aux dernières manifestations syndicales sur les retraites de nmbreux agents. Bravo. Par contre, j'ai cherché les élus, je n'en ai pas trouvé, mais celà ne m'a pas surpris.

Pouchkine a dit…

Ils sont trop forts dans la mairie Belliot.

Sur le site de la Ville ce soir, ils parlent de "grève générale" pour la journée d'actions de demain contre l'injuste projet Sarko-Woerth sur les retraites.

Ils sont tellement mauvais et incultes dans cette mairie qu'ils ne se rendent pas compte que "la grève générale" c'est autre chose qu'une grève limitée à quelques heures. C'est un processus révolutionnaire popularisé par l'Aristide Briand version anarcho-syndicaliste. "La grève générale" çà fout la trouille au bourgeois.

Tiens et si finalement l'ignorance de Belliot était une forme de pré-science et si la panique des retraités aisés de Pornichet qui gavaient aujourd'hui leurs chères bagnoles d'essence, de sucre, de riz et de farine annoncait quelque chose de bien fort pour secouer enfin les nantis !

T'as raison Belliot, tu va l'avoir ta grève générale !

H2O a dit…

Pouchkine tu es trop fort. Effectivement Belliot sur son site Pravda par le de "grève générale", un pathos de son passé de DRH à l'Aéro à faire copain avec les révolutionnaires de salon de FO ?

Un truc m'étonne, cela fait deux journées de grève sans qu'aucune communication ne soit faite sur le fameux "service minimum" voulu par les UMP d'ici et d'ailleurs. doit-on comprendre que Belliot et Sarko ne tiennent pas leurs promesses ?

Allez Robert, avant de pleurer sur les lambeaux de ville que tu laisseras, on se marre à chacune de tes sorties. Fais attention, tu vas finir sur la scène de Quai des Arts en artiste maudit !

Anonyme a dit…

Le service minimum fonctionne très bien à Pornichet. Comme le constatent ceux qui ont des enfants et ne font pas grève. Pourquoi en parler ?

kirikou a dit…

Anonyme défend bien mal la majorité municipale actuelle. Tout d'abord, le service minimum est une obligation légale pour TOUTE commune dans les écoles.
Deuxièmement, lorsque l'on parle d'argent sale de Total, il s'agit de dignité, on ne baisse pas son pantalon devant n'importe qui moyennant paiement. Cela porte un nom et je pense que le sens de l'honneur est une valeur qui permet à certains de pouvoir se regarder dans la glace, ou de garder la tête haute sans baisser le regard ni quoi que ce soit d'autre.

Armaggedon a dit…

En mars 2008, à force d'avoir dénigrer l'UMP lors de sa campagne électorale, le Maire de Pornichet, fort de ses éphémères 62%, défie les principaux responsables de l'UMP.
En ces termes: "ou vous soutenez mes prétentions électorales ou bien, je serai une épine dans vos calculs".
Encore une magouille de plus, qui risque de nous couter plus cher que l'ensemble de ses rêves aussi couteux qu'inutiles.
Que Pornichet paye financièrement et politiquement. Elle n'a que ce qu'elle a méritée par excès de faiblesse.

Yolande Roveur a dit…

Les travaux, le vieux port, l'hippodrome, la station Schell.... c'est la Totale !

Ne nous affolons pas outre-mesure, le simili règne du sieur Belliot va fondre comme neige au soleil.
Qu'en pensent les abrutis qui ont voté pour ce moustachu anodin ?
Si j'étais conseiller de "Bob l'éponge" je lui soufflerai à l'oreille dans son sonotone de démissionner pour raison de santé.

Cette gestion rocambolesque me rappelle celle d'Angoulême il y a quelques années, qui sauf erreur était devenue la ville la plus endettée de France, (par habitant)
avec la fuite de son maire à l'étranger....

Vous verrez, bientôt, dans un futur proche, on parlera de "Pornichet les pins" à la télévision, sur les grandes chaînes.
Merci d'avance au maire temporaire pour cette publicité.

Anonyme a dit…

Tout ceci est excellent. Je m'aperçois qu'il y a donc à Pornichet, une autre personne normalement instruite, intelligente, subtile, et surtout qui a le sens de l'humour nettement au-dessus de la moyenne.
Et si c'était une femme ?
Non, c'est pas possible, on serait en pleine fiction !