jeudi 14 octobre 2010

Bijoux de famille

A Pornichet, les frénésies dépensières d'un maire déboussolé finissent par creuser des brèches dans le bateau ivre qu'est devenu la mairie. Pour écoper, cap'taine Belliot se transforme en agent immobilier pour vendre du patrimoine municipal.

Surprise au détour de la page 59 de l'Echo de la Presqu'île du 24 septembre à la lecture des petites annonces immobilières où l'on découvre deux encarts publicitaires de la commune de Pornichet. Pas banal ! Une annonce du genre « urgent, cause faillite, mairie vend bijoux de famille » aurait fait désordre, alors Robert Belliot l'a joué un peu plus discret sur le mode « vends une maison située à Pornichet ». Dans les situations difficiles, les familles font un détour chez « ma tante », la mairie de Pornichet, elle, opte pour l'Echo de la Presqu'île, mais l'état des finances est le même, proche du zéro.

Fins de mois difficiles

Depuis 30 mois, la majorité UMP de Robert Belliot dépense sans compter pour faire plaisir aux copains et aux coquins. Mais, incapable de mobiliser des partenariats financiers féconds avec le public ou le privé, elle est contrainte de recourir à des expédients pour sauver la face. Après avoir vendu l'honneur de Pornichet pour 500.000 € auprès de Total, entamé un processus de cavalerie financière en sollicitant de l'État le remboursement anticipé de la TVA des investissements de l'équipe Lambert, contracté pour plus de 5 M€ d'emprunt multiplié les lignes de trésorerie pour payer lepersonnel, vendu sans exigence qualitative et dans la plus grande opacité le site des serres municipales, consommé d'ores et déjà les dotations de la Carene pour la période 2008/2013, voilà que Robert Belliot met en vente deux éléments du patrimoine communal.

Ce n'est plus une gestion financière, c'est une fuite en avant irresponsable. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer le montant des recettes attendues au regard des biens proposés. 200.000 € net vendeur pour une maison de 65 ans bâtie sur une parcelle de 208 m² et 120.000 € net vendeur pour une maisonnette vétuste de 35 m² dépourvue de foncier et posée sur un parking. Ces deux biens, situés entre l'avenue de Gaulle et la voie ferrée, ne valent probablement pas ce prix et leur cession est une faute politique.

En effet, pourquoi la maisonnette du parking Outtier ne sert-elle pas à agrandir le parking public Outtier, notre maire aime tellement les parkings ? Pourquoi la maison située avenue Foch n'est-elle pas cédée à un opérateur social, Espace Domicile hlm avait acquis par exemple, au début des années 2000, une maison route de la Villès-Mahaut ? Pourquoi proposer de telles valeurs de cession qui mécaniquement renchériront les prochaines acquisitions foncières de la commune puisque les Domaines devront s'appuyer sur ces bases proposées par la commune elle-même ?

En fait, la réponse est simple : la commune est aux abois. Pour payer sa dernière lubie, en l'occurrence la station Shell, Robert Belliot a un besoin urgent de cash d'autant que le monde bancaire commence à regarder Pornichet avec circonspection au point de lui réserver des taux plus vraiment préférentiels.

État d'alerte

Semaine après semaine, la situation financière de la commune se dégrade. Le rabotage à l'aveugle des frais de fonctionnement ne suffit évidemment pas à compenser des dépenses somptuaires et non maîtrisées. Le navire Pornichet prend l'eau, l'équipage écope, mais la gite est de plus en plus forte et la houle grossit, grossit, grossit.

Les finances communales sont déjà dans le rouge. Le mensonge avéré du maire sur la forte augmentation de la fiscalité locale en 2010 et les acrobaties de présentation du dernier exercice budgétaire par le penaud Peneau ne suffisent plus à cacher la situation

Les caisses sont vides, les recettes du casino ou des transactions immobilières ne repartent pas. Et pourtant, il va falloir payer l'hippodrome, le parc paysager, la modernisation de l'espace Flammarion, l'acquisition et la dépollution de la station Shell, l'aménagement du boulevard de Saint-Nazaire au droit de l'hippodrome, 3 nouveaux bassins de rétention et, si l'on peut encore croire diverses promesses, un nouveau complexe sportif, l'aménagement d'un nouveau parking sur la station Shell, le dévasage du port d'échouage, la construction d'une jetée promenade dans le vieux port... N'en jetons plus, la barque est trop chargée et Pornichet coule !

Pour tenter de passer l'ardoise à ses successeurs, Robert Belliot et ses muets du sérail qui composent sa majorité UMP vont probablement, ces prochains mois, nous sortir du chapeau des sociétés d'économie mixtes (EPL comme on dit aujourd'hui), histoire d'externaliser la dette de l'hippodrome et du parc paysager et le coût de la remise à niveau du port d'échouage. Mais personne ne sera dupe. Pornichet va sortir exsangue de 6 ans de gestion catastrophique de l'UMP et mettra une bonne décennie à se remettre de ces vilenies.

Vendre du patrimoine communal pour financer les exigences du PMU semble normal pour Robert Belliot. Laisser au terme de son mandat une commune sans le sou ne semble pas le préoccuper davantage. Rien ne semble arrêter la machine folle mise en branle par une majorité de Pornichétins et de résidents secondaires. Blaise Pascal dans ses Pensées explique que « nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir », Robert Belliot est pascalien sans le savoir pour le plus grand malheur de Pornichet et des Pornichétins.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent....................Trop fort je fais partie du fan club......

Anonyme a dit…

Robert en dépense de l'argent...normal, ce n'est pas le sien!!!!!
Dommage qu'il en dépense pas autant pour rémunérer ses employés. Pas d'augmentation, pas de revalorisation.....un peu de mendicité (20 euros).
Quelle honte alors que les responsabilités et la charge de travail a largement augmenté, le tout sans aucune considération.
Tout ça est très élégant.
Mais bon, le discour national, euh non municipal n'est pas différend de celui de nicolas S. Les classes moyennes doivent se serrer la ceinture pour payer les exubérances de ceux qui ont le pouvoir.
Le problème, c'est que le pouvoir n'est pas éternel...et dans deux ans, ce ne sera une chasse aux sorcières qu'il y aura mais un génocide.
Bon courage à ceux qui auront embrassé les pieds du seigneur D' AIRBUS.

Anonyme a dit…

oui très bon mais ce Beliot il est franchement inquiétant. Incapable de régler une histoire de prime avec le personnel communal contrait de débrayer il est la risée des communes voisines

DRH? a dit…

C'est quand même le comble qu'un ex des ressources humaines (quelle honte de parler de ressources humaines comme on parle de ressources du sols), ne soit pas à même d'éviter un mouvement social.
C'est comme si un vendeur de voitures neuves se faisait refiler une vieille guimbarde HS.

Mais a-t-il vraiment été un DRH ?
Pas grand chose à ce propos sur internet. Cela me fait penser à la légende qui voulait que Empereur fut ancien énarque.
Pour Belliot, quelqu'un de chez AIRBUS, ou de bien renseigné, pourrait-il nous indiquer quel fut son vrai poste au sein du service du personnel?