vendredi 28 mai 2010

Melon attitude

Depuis son arrivée à l'Hôtel de Ville, Robert Belliot a multiplié les attitudes équivoques, les comportements étranges au point de confondre l'Hôtel de Ville avec un petit Versailles. Le monarque en son palais vient de signifier son refus de voir ses manants stationner sous ses fenêtres. Dérive monarchique ou autocratie républicaine ?


Inutile d'aller à Prague chaussé de pneus neige pour constater le train de vie de la noblesse de cour, les réflexes du Roi Soleil local suffisent à mesurer l'inquiétante dérive à l'œuvre à Pornichet.

Ma voiture

A Pornichet, l'histoire des voitures de mairie est peuplée de procès en sorcellerie, de fantasmes souvent, de regrettables réalités parfois. Dans un temps aujourd'hui fort éloigné, le maire RPR Jean-Claude Empereur faisait un usage modéré de la Safrane municipale, même s'il ne dédaignait pas se faire conduire par un policier municipal.

Ensuite, le socialiste Jacques Lambert a conservé cette voiture de fonction qui dépassait allègrement les 100.000 km avant de se décider à utiliser sa voiture personnelle y compris pour les déplacements liés à son mandat.

Avec le retraité Robert Belliot, l'époque change, et le parc automobile municipal s'enrichit d'une jolie berline rutilante joyeusement émettrice de belles quantités de carbone. Il faut croire que Robert Belliot a de grands déplacements à faire, et avec de nombreux collaborateurs, pour s'afficher dans un tel véhicule. Il faut dire qu'entre ses velléités électorales à Saint-Nazaire et son annonce à peine voilée de vouloir faire campagne à La Baule pour devenir conseiller général, il fait l'essuie-glace autour de Pornichet au frais du contribuable.

Magnanime, Sa Sérénissime aime satisfaire les besoins de sa cour. Son mentor et directeur général des Services a ainsi eu droit, après sa confortable résidence de fonction bauloise, à une voiture toute neuve, adaptée au standing du personnage.

Mon parking

Depuis plusieurs mois le rapport pathologique de notre Grand Maire avec les parkings a été dénoncé ici et ailleurs. Voilà que la saga s'enrichit d'un nouvel épisode à l'occasion de la fin des travaux du parvis de l'Hôtel de Ville.

Sous la plume peu sibylline (27 lignes) du directeur général des services, qui ne doit avoir rien de mieux à faire, les fonctionnaires municipaux ont reçu l'ordre de stationner leurs véhicules personnels loin des fenêtres de l'Hôtel de Ville. Tout honte bue, il est explicitement indiqué que « 3 emplacements seront réservés pour Monsieur le Maire, le directeur général et le directeur de cabinet », ce qui a le mérite de montrer où se trouve le pouvoir dans la commune.

Un peu plus loin, il est mentionné que « 3 emplacements réservés pour les élus seront également identifiés ». Cette confiscation à des fins personnelles du domaine public (ou peut-être dorénavant privé ?) de la commune a un désagréable odeur d'Ancien Régime.

Ensuite, laborieusement, il est expliqué les modalités d'usage par les fonctionnaires et les administrés des parkings situés en contrebas de l'Hôtel de Ville. Le ton ne s'embarrasse pas du fait que ces places sont constitutives du domaine public et qu'à ce titre tout un chacun à le droit d'y stationner son véhicule.

A l'aise en son palais, l'homme-lige de Robert Belliot conclut sa note en indiquant que les fonctionnaires et administrés devront « bien vouloir se répartir dans les rues (sic) des Evins (re-sic), Bertoye et Porson ». Notons que ce fin lettré ne connaît toujours pas Pornichet puisqu'il parle de rues (il n'y en a qu'une à Pornichet) et non d'avenues et que les Evens s'écriraient dorénavant comme le nom d'un ancien député nazairien. Quel talent !

A la mairie de Pornichet, Agenda 21 ou pas, on ne s'embarrasse pas d'un Plan de Déplacement Entreprise pour aider fonctionnaires, élus et citoyens à se déplacer autrement qu'avec la si chère voiture. Par contre, on aura probablement droit à une jolie inauguration de ce parking relooké car à Pornichet l'inauguration des chrysanthèmes doit aider à conserver la 4ème fleur... Sympa Robert d'inviter les Pornichétins à financer cette petite sauterie pour honorer le fait que le Roi et sa cour se réservent les places au plus près des marches du palais. Gueux et manants, eux, devront s'adapter. A Pornichet la devise semble à présent être : « selon que vous serez puissant ou misérable...»

7 commentaires:

ASSEZ a dit…

Laissons les s'habituer au luxe et aux privilèges, sachons seulement leur rappeler en 2014 qu'un mandat peut être repris.Et que ceux qui ne restent après tout que des employés, peuvent tres bien voir ce type de privilège supprimé.
Leur restera la honte de profiter ainsi de la manne publique sans vergogne, qui fait monter la grogne.

La Cité du Bonheur a dit…

Aux étals de la poissonnerie du marché couvert à midi, toutes les discussions tournaient autour de la célébration en grande pompe d'un mariage.

En effet, notre Roi Maire a réuni sa cour pour cette union.
A l'issue de cette cérémonie, un vin d'honneur a eu lieu exceptionnellement dans la galerie des glaces des mariages pour sa plus grande gloire, avec la participation obligatoire du personnel municipal en ce samedi matin.

Mais à qui donc devons-nous cette prodigalité?

Signé : Pour la pauvre République malgré elle, reconnaissante.

Na+ a dit…

Je confirme les dires de la Cité du Bonheur.

C'est incroyable mais vrai. Une élue a convolé en justes noces et a eu droit à des attentions dignes d'une petite monarchie. Affligeant mais tellement l'expression du manque de savoir être de cette équipe municipale !

ABUS a dit…

N'y aurait-il pas là abus de droit?
Requisitioner le personnel municipal à des fins toutes privées, est-ce bien légal?

A quand le droit de cuissage ?

Anonyme a dit…

Pour le droit de cuissage, on n'en était pas loin.
On aurait pu se croire dans un film d'époque puisqu'Il y avait les 3 Mousquetaires : Athos, Porthos et Aramis qui ont rendu hommage lors de ce mariage!
Quand on est élu, il y a de quoi s'interroger à savoir où sont les limites.
C'est vrai que le ridicule ne tue pas.

Lonely a dit…

Je ne connais pas les mariés.Je ne sais pas s'ils souhaitaient cela. Mais il faut ne s'être jamais marié pour penser que l'on fait exactement ce que l'on veut dans ces occasions. Les obligations familiales, amicales, professionnelles, sociales etc..
C'était leur mariage, et qui qu'ils soient, ils n'ont pas besoin de ce type de commentaires.
Le comportement des élus à cette occasion peut être discuté , mais le souligner par des images graveleuses ce n'est pas gagner en efficacité.Je préfèrerais la production de preuves de dépenses de la ville pour cette occasion.

Le Poulpe a dit…

Si nous avons mis en ligne l'information sur une réception privée à l'Hôtel de Ville à l'occasion du mariage d'un enfant d'élu, c'est moins pour faire du Gala que pour afficher des valeurs.

Loin de nous le tous pourris et la démagogie sur les indemnités d'élus, vouloir des élus de qualité cela se mais ne doit pas devenir une rente de situation.

Par contre, nous ne pouvons pas accepter en silence le dévoiement de la démocratie. L'Hôtel de ville est la maison de tous, en aucun cas le lieu de privilèges pour quelques-uns. La multiplication des dérives de la municipalité Belliot (que nous n'avons pas toutes encore rendues publiques), nous incitent à prendre les devants.

Ce week-end, le journal Le Monde soulignait le "devoir de probité" des élus dans un contexte socio-économique dévastateur.

Espérons qu'à Pornichet le message portera et que les réceptions privés resteront des accidents de parcours. Espérons que les réceptions fastueuses pour les courses de bateaux ou la "garden party" locale du 14 juillet sauront retrouver un peu de mesure. Espérons qu'aucune histoire d'occupation indue du petit parc de logements municipaux ne fasse écho à celle de Mme Amara ou de M. Estrosi. Espérons...