A Pornichet, sous le règne de Robert Belliot, les parkings fleurissent comme les mauvaises herbes au printemps. A grands coups de centaines de milliers d'euros, ils rasent maisons, arbres, espaces verts, terrains de sport pour assouvir son fantasme absolu : transformer Pornichet en parking d'hypermarché.
Si vous avez entendu parler de Grenelle 1 et 2, si vous avez entendu parler d'une fermeture des voies routières sur les berges à Paris ou Lyon, si vous avez visité des stations balnéaires comme Saint-Jean-de-Monts, les Sables d'Olonne, Perros-Guirec ou Dinard, soyez-en certains, toutes ces villes n'ont rien compris. Seuls les élus UMP de Pornichet sont dans le vrai, les villes ne sont pas faites pour les habitants, les piétons, les vélos ou les poussettes, elles ont vocation à se transformer en autodrome pour permettre aux chevaux-vapeurs de labourer à leur aise le cœur des villes et des quartiers.
Acte 1 : Gambetta
Dans une sorte de rite primitif, Bobby Driver a fêté sa victoire en rasant des maisons situées le long de la rive urbaine de l'avenue du Baulois. Ce festin dionysiaque s'est même fait au mépris de règles de désamiantage. Peu importait, l'ogre automobiliste avait faim de dévorer 60 places pour pouvoir à son aise pisser son huile quelques matinées annuelles quitte à défigurer l'entrée de ville et de prendre la place de dizaine de familles qui devaient à l'origine trouver un toit sur ce site.
Acte 2 : Prévert
Un foncier occupé par un skate park destiné à des ados, pas d'importance, on rase avant de reconstruire un peu plus loin car le monstre à 4 roues réclame un nouveau tribu dans sa quête insatiable de bitume à croquer à pleines bielles.
Trois ou quatre cérémonies par semaine à l'église de Saint-Sébastien suffisent dans l'esprit de Bobby Driver pour geler quelques milliers de m² et dépenser des centaines de milliers d'euros alors qu'un aménagement du cœur de quartier aurait permis de dégager du stationnement sur la voie, de ralentir la vitesse des automobilistes et de sécuriser les abords de l'église, des commerces et de l'école Sainte Germaine. Trop long, trop complexe pour un auto-maire.
Acte 3 : Foch
La place Foch (ou place du Dauphin) avec ses quelques places de stationnement à l'angle des avenues de Gaulle et Charlotte ne suffisait pas à Bobby Driver. Faisant bouillir ses durites, il imagine un joli aménagement de près de 200.000 € pour transformer un stationnement longitudinal en stationnement en épis et gagne 5 places au grand maximum. Peu importe la dangerosité de ce type d'aménagement (angle mort en reculant, rupture du linéaire de trottoir pour les piétons...) et l'esthétisme pour le moins contestable, le ventre de la bête aux 24 soupapes est encore fécond pour avaler une nouvelle ration d'espace public.
Quelques places supplémentaires ne changeant rien à un quartier qui souffre uniquement de la présence de voitures ventouses qui restent à la journée, Bobby Driver décide brutalement de rendre payant ce stationnement avec pour conséquence directe la transformation de cette avenue 10 mois par an en no man's land.
Acte 4 : Flaubert
Et voilà le fameux parking Flaubert, situé à côté du terrain de foot en synthétique et face à un programme immobilier réalisé au milieu des années 2000.
A l'origine, et au mépris du Code de la Route, les habitants de ces nouveaux logements prennent l'habitude, comme les sportifs le faisaient avant eux, de se stationner en pleine courbe. La pratique était telle que les véhicules masquaient dangereusement le passage piéton débouchant du complexe sportif et utilisé massivement par des enfants de petite taille.
Cette pratique était d'autant plus malheureuse qu'une cinquantaine de places demeuraient désespérément vides dans le sous-sol de l'ensemble immobilier. Les propriétaires, dont beaucoup louaient les logements, avaient préféré, comme le Code de l'Urbanisme les y autorise, acheter uniquement l'appartement sans le lier à une place de parking. Les 15.000 € du coût d'achat (et peu ou prou de revient) de ce parking paraissaient aux propriétaires bien onéreux dans un contexte de grande facilité de stationnement sur l'espace public.
Faute de parvenir à débloquer la situation, les élus de la municipalité Lambert, au terme d'un vif débat interne, avait décidé de sécuriser le secteur en implantant des potelets anti-stationnement. Disgracieux mais redoutablement efficaces, ces obstacles ont incité certains bénéficiaires de parkings à les utiliser enfin alors que d'autres sont allés coloniser la proximité de leur immeuble.
Dans le cadre d'un projet plus global de refonte des espaces sportifs, l'équipe Lambert avait prévu d'implanter un petit parking supplémentaire accessible uniquement depuis l'avenue de Prieux afin d'éviter un effet d'aubaine pour les résidants du Flaubert et donc de bénéficier exclusivement aux sportifs.
Voilà que Bobby Driver déboule avec sa nouvelle et rutilante voiture de fonction, fait table rase d'une réflexion visiblement trop cohérente pour lui et décide d'implanter un parking en pleine courbe. Il se gave d'espaces sportifs dévolus notamment à l'entrainement des gardiens de but, et détruit une dizaines d'arbres et une cinquantaine d'arbustes (euh... la politique de l'arbre ?). Résultat, il offre pour quelques centaines de milliers d'euros un parking public et gratuit aux propriétaires plutôt aisés de ces trois petits immeubles qui se frottent les mains de voir leurs bien gagner en valeur locative grâce à ce joli coup de pouce de Bobby Driver. Et tant pis pour les sportifs !
Acte 5 : 8 mai
Si les habitués de Pornichet risquent cet été en entrant dans Pornichet de penser que Ben Laden a pris quelques vacances dans notre bonne ville, qu'ils se rassurent, Bobby Driver prépare l'été 2011. Ils auront droit à la place du terrain vague à un beau parking supplémentaire et s'ils sont sages, il sera même à étages comme à l'entrée des aéroports, ça fait rêver non ?
Alors que les villes de toutes tailles cherchent à maîtriser l'invasion des reptiles à 4 roues, à reconquérir leurs centres de ville ou de quartier en construisant des logements pour accueillir des habitants, Pornichet fait l'inverse. Paris a eu Pompidou et ses autoroutes sur les berges, Pornichet a Belliot et sa frénésie de parkings. Qui a dit que le maire de Pornichet avait 40 ans de retard ?
14 commentaires:
Bonjour,
Le problème du stationnement sur pornichet est un débat plus large que celui des parkings.
Si on veut supprimer le tout voiture, il faut apporter d'autres moyens de transport. Actuellement,et c'est déjà bien, les transport en commun sont mal adaptés (capacité et horaire et cout).
Les pistes cyclabes (qui ont été développé) ne sont pas assez nombreuses. d'ailleurs, on ne valorise pas les déplacements vélo sur la commune en supprimant ou en faisant croire à une speudo continuité des actions de formation d'éducation routière dans les écoles.
DE plus, en créant des zones réglementés et mal réglementés, on observe une augmentation de la vitesse sur DEGAULLE quand il n'y a pas de véhicules stationnés....
Tout çà pour dire que, quand on confie des projet qui méritent réflexion par des vrais techniciens à des bricoleurs du dimanche, on ne fait que des conneries et ça coûte cher, très cher.
la fouine.
Je dénonce sans ambiguïté le scandale du gaspillage bélliotiste, mais j’imagine le malaise du Poulpe sur le sujet du stationnement. En effet, avoir installé des plantations ou des poteaux disgracieux pour interdire le stationnement sous les fenêtres de quelques râleurs pornichétins était de la complaisance (pour ne pas dire pire).
Dans le cas des immeubles Flaubert, il est un peu fort de café de lire que les poteaux ont été installés à la demande des habitants pour leur éviter les nuisances dues aux personnes qui accèdent au complexe sportif. Ce qui est sûr, c’est que tous les habitants des immeubles concernés n’étaient pas favorables à ces aménagements. Et ce qui l’est également c’est qu’il s’agit d’un prétexte fallacieux car d’une part les sportifs qui accèdent au stade par l’avenue Flaubert sont très peu nombreux, et d’autre part il n’y a aucune activité tardive. Ne serait-ce pas plutôt la décision arbitraire d’un élu complexé ou jaloux de ceux qui pouvaient stationner devant chez eux ?
Ouais tout ceci est bienjoli.
La première erreur n'était-elle pas d'accorder un permis de construire sans qu'il y ait de stationnement aérien ?
Tout le monde sait que pour de petites durées le habitants rechignent à entrer dans le souterrain. Sauf les municipalités successives.
Effectivement, pour les sportifs utilisateurs des terrains de foot, l'accès par l'Avenue Flaubert est difficile, voire impossible :
- Pourquoi le portail d'accès côté Flaubert n'est-il ouvert que le week-end ?
- Pourquoi le nouveau parking Flaubert, implanté sur l'emprise foncière du Complexe sportif (zone ULb du PLU,) n'est-il pas réservé en priorité aux "footeux" ?
- Pourquoi une entrée directe par un portail (à accès contrôlé) n'a-t-elle pas été créée pour accéder au terrain de football synthétique ?
- Pourquoi l'accès du parking Flaubert ne permet même pas aux minibus des footeux d'y accéder (hauteur et profil de l'entrée inadaptés)?
>> En conclusion, n'y-a-t-il pas une véritable volonté de léser les sportifs, dont je fais partie ?
Selon le POS de Pornichet applicable au moment de la construction des immeubles Flaubert, il était stipulé à l'Article UB12 :
- " Un stationnement des véhicules correspondant au besoin des constructions doit-être assuré en dehors des voies publiques",
- "Pour les constructions à usage d'habitation : en UBc (zone des immeubles)... 2 places de stationnement sont obligatoires par logement, dont une directement accessible",
>> Il doit donc y avoir 2 x nb. logements en parkings aérien et souterrain (en espace privatif) disponibles pour ces immeubles.
Où sont ces parkings et par qui sont-ils utilisés ??
En tant qu'ancien locataire de ces immeubles, je veux vous apporter les précisions suivantes :
- L'ensemble immobilier s'appelle en fait "Résidence Bonne-Source", et non résidence Flaubert.
- Je peux vous confirmer que tous les appartements comportent 1 ou 2 places de parking en souterrain (voire box fermé). Il n'y a donc pas de problème de places de parking, sauf éventuellement pour les visiteurs.
- Si vous regardez les annonces des appartements régulièrement en vente dans cette résidence, vous constaterez qu'ils comportent tous 1 ou 2 places de parking (vendus ensemble).
- Je confirme que les nuisances générées par les terrains de football sont bien un vrai problème (véhicules des sportifs et bruit des matchs), le terrain en synthétique est utilisé de façon intensive avec éclairage jusqu'à 22h30/23h. En tant que locataire pour une courte période cela est moins gênant que pour un propriétaire.
Anonyme de 16h51, je crains fort que des parkings et garages demeurent désespérément vides à Flaubert.
Vous touchez du doigt une des problématiques du coût trop élevé des logements sur notre littoral. Il en résulte une conjugaison de faits qui aboutissent à cette absurdité: garages vides et voitures dans la rue.
Des propriétaires qui achètent et habitent à la fois appartements et parkings/garages en sous-terrain ou en aérien (cas des bâtiments Flaubert) = tout va bien si je puis dire (quoique certains garages peuvent être utilisés pour autre chose que d'y garer les voitures)
Des propriétaires qui louent leurs appartements: si les locataires ont quelques moyens, ils louent égalemant les parkings/garages liés aux appartements = tout va bien (s'ils les utilisent pour garer leurs voitures). Si les locataires économisent le coût des garages (ou si les propriétaires ne les donnent pas à louer) = les voitures sont dans la rue.
Ces problématiques se posent aussi à propos des maisons individuelles où très souvent tous les véhicules liés aux maisons ne sont pas garés dans les propriétés (et où les garages servent de local de rangement): mais c'est moins "visible" que pour un collectif!
Si un PLU peut exiger un nombre de parkings/garages au sein de la propriété foncière de toute habitation (individuelle ou collective), une commune ne peut légalement exiger l'achat ou la location de parking/garage lié à un appartement.
C'est un problème pour toutes les villes, mais plus fortement dans les villes au foncier d'un coût exorbitant.
Voilà deux point que tout le monde semble partager:
-Moins de voitures visibles.
-Moins de gêne due à l'usage intensif des véhicules, même quand ils s'agit d'une bause cause comme le sport.
Les réponses , par contre varient.
Il y a un bout de temps déjà, j'avais exprimé le souhait de voir le Poulpe aborder le plan de circulation. Mais le mode du blog ne se prête vraisemblablement pas à l'exercice.
Maintenant, quelques propositions de solutions :
-Trop de véhicules et trop de bruit lors de l'usage des terrains de sports : Mettons en place des conventions de transports collectifs à l'usage des sportifs ces jours là. On peut penser que les prtaiquants sont la plupart de Pornichet.
Renforçons les réseaux vélos,avec de vraies pistes cyclables.Et pourquoi pas une prime à l'utilisation du vélo?
-Des vehicules garés sur les trottoirs ou zones non autorisées, alors qu'à priori les collectifs ont le nombre de parkings voulus: contraventions par les policiers municipaux.
-Vitesse excessive :Espérons, là encore que la police municipale maintenant équipée de jumelles va obtenir des résultats.
Voir également pour casser plus efficacement la vitesse avec des moyens tels que "gendarmes couchés".
Et je suis sûr qu'il existe bien d'autres choses à dire et faire, pour qu'enfin la voiture ne soit utilisée que de plus en plus rarement.Je préfére une voiture à l'arêt sur l'espace public, qu'en marche.Remarquez avec l'augmentation des carburants, cela va sans doute se faire naturellement.
Hé, le poulpe vous avez essayer d'aller à bicyclette au marché le samedi matin?
C'est très dangereux. Y a des voitures stationnées sur les trottoirs, et des deux côtés.
Le parking du 8 mai a été amputé des 2/3.La mairie aurait été bien inspirée de faire un parking provisoire là où les maisons ont été rasées.
Vous pensez réellement qu'il y a assez de parkings à Pornichet.
C'est l'anarchie en matière de stationnement et c'était pareil du temps de votre cher Lambert.
Cela n'incite pas à se rendre au marché.
Comme pour la Municipalité précédente, le problème du stationnement (anarchique, interdit et dangereux) et la cirulation douce des piétons, cyclistes, handicapés, femmes avec poussettes, ... sont les derniers des soucis de l'Adjoint actuel à la Sécurité et Circulation.
La Police municipale a d'ailleurs des consignes pour ne jamais verbaliser dans les zones où il y a les plus grosses effractions régulièrement. Elle n'est là que pour la parade.
Par ailleurs, afin (sans doute !) d'éviter que les Pornichétins et les touristes ne connaissent la règle de stationnement générique pour l'ensemble des rues (sauf marquage et signalisation spécifique par rue), les panneaux d'entrée de ville qui indiquaient que le stationnement était alterné (1-15, 16-31) et non sur les trottoirs ont été récemment .. prudemment retirés !!
Après les parkings à scandale, merci au Poulpe de lancer, prochainement, un débat par Blog interposé sur la circulation et le stationnement sur voies publiques.
L'envahissement de la voiture pose le problème du vivre ensemble. Les voitures envahissent les trottoirs (marché, abords de plages,...)Les gens ont trop de mal à s'arracher de leur voiture. La grande majorité des déplacements a lieu sur de très courtes distances. Et après, on fait du sport pour être en forme, la boucle est bouclée. Construire de nouveaux parkings? Cela coûte très cher, des millions d'euros. Pour faire quoi? Parking Flaubert; il suffit de le réserver aux sportifs, de le fermer le soir, de...Les solutions existent. Interdire aux commerçants du marché d'envahir les places autour du marché, c'est facile et on leur a fait un parking très coûteux à 300m, promesse électoraliste.Il faut vraiment s'attaquer à un vrai plan de circulation globale, personne ne l'a fait, ce n'est sans doute pas simple, et l'on ne se fera pas que des amis. L'âge moyen des pornichetins ne facilite pas le problème. Mettre en place des parkings en dehors du centre et des navettes (La Baule va installer ce système.)Il faut cesser les projets au coup par coup, les déclarations intempestives de sécurité de nos élus, alors qu'aucune règle ou presque n'est appliquée. Pourquoi ne pas interdire la circulation autour du marché les samedis et mercredis? Ce serait plus sécurisant et plus sympa. Peut-être qu'au lieu d'acheter de coûteuses voitures municipales au frais du contribuable eut-il fallu préférer de petites navettes? C'est la confusion entre l'intérêt public et l'intérêt privé.Monsieur Belliot a encore une fois fait des choix on ne peu plus contestables.L'agenda 21, c'est pour quand?
Oui au fait, cet Agenda 21.
N'était-ce qu'un effet d'annonce pour occuper le terrain des actions "Environnement et Développement durable".
Patience, nous allons bientôt recevoir dans notre boîte à lettres, le questionnaire promis !!
C est quoi cette histoire de voiture luxeuse achetee au frais du contribuable ?
Pas un pour racheter l autre.
Notre maire s'est engagé durant sa campagne des municipales 2008 à ne faire qu'un mandat municipal.
S'il désire faire un second mandat, cela ne peut se faire qu'à Saint-NAZAIRE où il s'est déjà engagé avec Maud Gascino Pornichet et Tristan Verdun.
Donc la place est libre pour Frank Louvrier dès 2011 pour les cantonales. Ce serai un excellent tremplin pour les municipales de 2014!
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