Il n'y a pas de miracle, même en faisant un règlement spécifique pour le secteur du Pouligou, il est difficile de construire intelligemment lorsque la volonté municipale est de caricaturer les constructions en hauteur, de vouloir imposer un néo-régionalisme pavillonnaire, d'exiger des clôtures haut de gamme...
Social mais pas trop
Robert Belliot a cette capacité incroyable de faire prendre des vessies pour des lanternes. Il est à bien des égards le maire le plus réac que Pornichet ait eu depuis plusieurs décennies, mais il cherche à grand coup de communication à se faire passer pour un élu UMP courant social.
Sous la pression de la CARENE, il a fini de guerre lasse par accepter d'implanter 23 logements sociaux au cœur du nouveau quartier. Mais, probablement vexé, il n'a rien trouvé de mieux que de demander à son urbaniste de dessiner un lotissement dont le plus gros ilot de logements sociaux aura une vocation de... giratoire. Il fallait quand même y penser.
Côté accession à la propriété, qui reste pour Robert Belliot l'alpha et l'oméga de sa modeste pensée, on a droit pour l'essentiel à une conception datant au mieux du début des années 1990 avec des lots libres sur des parcelles plus grandes que celles de lotissements comme le Moulin d'Argent (1975), la Pépinière (1990) ou la Virée des Landes (2002). Par contre, il propose quelques lots de dimension ridicule (100 m²), rendant quasi impossible un projet cohérent pour une famille au regard des contraintes du PLU.
Le site du Pouligou constituait une réserve foncière exceptionnelle dans un quartier de Pornichet où la commune dispose de peu de foncier. La qualité du site permettait d'envisager une opération exemplaire et à caractère pédagogique. Il était possible de réaliser une opération répondant aux enjeux de notre époque tant en terme de forme urbaine, d'architecture, de compacité que de prix. En divisant par 2 le nombre de logements prévus, Robert Belliot prive une trentaine de famille pornichétines d'un toit dans leur commune. Quel échec !
Hérésie environnementale
A une époque où « l'assaut pavillonnaire » dénoncé par l'écrivain ligérien Julien Gracq martyrise nos campagnes dans un territoire toujours plus attractif, la métropole Nantes/Saint-Nazaire, dont Pornichet fait encore partie, a donné comme objectif de changer d'approche. Les nouveaux quartiers devront concilier une consommation économe du foncier (40 à 60 logements à l'hectare au minimum) avec une diversité des formes architecturales et une mixité sociale effective et durable.
A Pornichet, on fait évidemment tout l'inverse avec moins de 30 logements à l'hectare mais une imperméabilisation massive des sols sans aucun dispositif de rétention des eaux pluviales des voiries publiques, des formes architecturales dépassées et un minimum de logement locatif social.
La question des espaces verts est encore plus caricaturale. Il n'y a en effet pas de miracle, avec 30 logements à l'hectare en rez-de-chaussée + combles, on supprime beaucoup plus massivement les espaces verts qu'avec le même objectif conciliant des constructions variant entre plain-pied et 2 étages. Preuve de l'incohérence de l'approche retenue, le PLU made in Belliot comporte toute une batterie de dérogations pour permettre à ce nouveau lotissement de sortir de terre.
La plus symbolique est certainement le fait que partout à Pornichet, la présence de 50% d'espaces verts minimum sur les parcelles constructibles est requis, partout sauf au Pouligou, où le minimum est de seulement 20%, preuve de la bétonisation de ce quartier faute d'accepter toute forme même modeste de verticalité. Avec ce lotissement, Robert Belliot sera le premier maire de Pornichet à ne pas imposer au moins 30% d'espaces verts sur chaque parcelle. Belle performance !
Avec le Pouligou, les Pornichétins pouvaient espérer une opération de qualité, le Poulpe espérait même accorder la moyenne à la copie belliotiste. Malheureusement, en plus du loupé social, de l'hérésie environnementale, ce projet nait sous les auspices de l'opacité. Qui choisira les bénéficiaires des parcelles constructibles ? Quel sera le contrôle démocratique de cette sélection ? Quelles précautions sont-elles prises pour éviter les reventes spéculatives ? Où le déficit de logements sociaux fera-t-il l'objet de compensation ? Comme d'habitude pas de réponses mais des invectives. Triste topique !
5 commentaires:
Vous en faites pas il y a Prosimar avec ses 15 adhérents qui veille au grain. Et qui va nous déclarer fin Août que le PLU façon Belliot est globalement satisfaisant. Pff.....
Plusieurs mois maintenant que je consulte vos articles et je suis gêné par la forme, alors sans vous fâcher j'ai une question:
pourquoi émailler un discours souvent très intéressant sur le fond par des remarques inutiles et des attaques personnelles.
lister, dénoncer, expliquer sans doute et merci d'être une vraie source d'information et d'interrogation mais séparer les faits et les commentaires, c'est dépassé ?
"Activation de la modération" dites vous à la saisie des commentaires.Il me semble que vos articles y gagneraient en efficacité ;et pourquoi pas ouvrir les commentaires par des billets d'humeur séparés qui ouvriraient discussion sur les sujets que vous présentez.
Comme vous le dites bien n'impéerméabilisons pas nos débats; ne bétonnons pas trop avec nos idées qui ne sont que les nôtres et gardons nos espaces...de liberté ... et verts si possible
Avec les encouragements à continuer et les remerciements d'un lecteur attentif
lonely
A l'attention de Lonely
Merci de votre commentaire. Sa qualité et l'interrogation qu'il contient nous conduit à vous apporter notre point de vue.
Notre blog est le fruit d'un travail collectif dont chaque rédacteur assume ses écrits auprès de ses camarades. Le fond se veut irréprochable et étayé, la forme plus libre passant de la causticité à la critique acerbe au gré des humeurs et de l'acidité de la plume de chacun. C'est un choix éditorial à part entière.
Naturellement cela peut induire quelques légèretés voire quelques facilités de langage, mais c'est aussi une forme de respiration dans une actualité locale bien sombre. Vous observerez que nous évitons toute attaque personnelle fondée sur des rumeurs, sur des ragôts ou sur des informations fiables qui pourraient être considérées ayant un caractère diffamatoire. Les traits d'humour nous semblent rester dans les exigences courtoises du débat républicain et bien en-deçà de l'esprit d'un Canard Enchainé ou d'un Charlie Hebdo.
Vous observerez également que nous laissons largement ouvertes nos colonnes pour des commentaires parfois violemment et gratuitement hostiles. Dès l'origine de ce blog, nous avions fait le choix d'accepter la critique, même véhémente, du moment qu'elle respecte les personnes et les idées. Nous espérions que les quelques personnes peu fréquentables qui hantent ce type de blog se lasseraient. C'est ce qui s'est passé. Depuis plusieurs mois la qualité des commentaires nous évite toute forme de verrouillage.
Souhaitant que ces précisions vous permettent de mieux apprécier notre approche et au plaisir de vous croisez sur ce blog.
Les rédacteurs du Poulpe
Merci d'avoir pris le temps de me répondre.
Je comprends que c'est un choix éditorial; donc rien à dire;
Je devrai donc m'habituer à la musique puisque je souhaite continuer à bénéficier des paroles..
j'ai bien aimé la qualité de l'intervention de Lonely et votre réponse. j'ai maintenant une meilleure perception du Poulpe. Cela étant n'auriez-vous pas à gagner en notoriété en révélant votre véritable identité que beaucoup connaissent déjà?
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