La mise en faillite de la ville américaine de Detroit
illustre le fait que les communes sont financièrement mortelles. La dégradation
continue des finances de Pornichet et la vente de ses actifs laissent augurer
des jours sombres.
Comparaison n'est pas raison mais tout de même.
L'administrateur en charge de Detroit évoque les éléments majeurs de la
glissade mortelle de Motor City. Ils méritent d'être analysés sous le
prisme de notre commune :
> mauvaise gestion financière
A Pornichet, tout le monde, sauf le maire et ses
thuriféraires les plus fanatiques, s'accorde sur la mauvaise gestion des
finances communales depuis l'arrivée aux affaires de Robert Belliot. L'association
Contribuables associés décerne même la note de 0/20 concernant les
dépenses de Pornichet et le
Journal du Net met en évidence l'explosion
de la dette.
Entre clientélisme, absence de vision stratégique, incapacité
à mobiliser les financements intercommunaux, départementaux et régionaux,
politique fiscale incohérente, explosion d'effectifs dans des services
municipaux non prioritaires (police municipale, communication, démocratie
participative...), déficits récurrents des satellites municipaux comblés par
des chèques de la commune (SEM de l'Hippodrome, Office du Tourisme...),
multiplication des lignes de trésorerie pour boucler les fins de mois,
multiplication des emprunts pour financer des investissements aussi dispendieux
qu'inutiles... tous les éléments sont là pour caractériser une gestion
financière défaillante.
Plus grave encore, les errements de la gestion Belliot seront
longs à éponger.
> population en baisse
Entre l'arrivée aux affaires de Jean-Claude Empereur (1983)
et le départ de Jacques Lambert (2008), la commune de Pornichet a gagné environ
3.000 habitants soit un rythme moyen de +125 habitants. Cette dynamique,
génératrice de ressources supplémentaires pour la commune s’est brusquement
inversée avec l’arrivée de Robert Belliot.
Les projections démographiques laissent craindre une perte
nette d’environ 400 habitants sur la durée du mandat du maire UMP.
Il faut dire que depuis son arrivée à l'Hôtel de Ville,
Robert Belliot a multiplié les initiatives pour bloquer le développement de la
commune notamment avec son Plan Local d’Urbanisme. Le PLU multiplie les
obstacles à la construction de logements individuels comme collectifs. Seul l'avenue
de Saint-Sébastien est laissée à la spéculation foncière, sans vision d’ensemble
ni cohérence urbaine. Résultat, on voit fleurir une masse de T2/T3 à 4.000 €/m²,
inadaptés pour les familles.
Parallèlement, Robert Belliot n'a pas ouvert à l'urbanisation
le coteau d'Ermur et d'autres secteurs prévus au PLU pour accueillir de
l'habitat à proximité du cœur de ville. Il a également limité drastiquement la
construction de logements sociaux pour la population active de la commune et a
sanctuarisé des quartiers réservés à de riches vieilles familles de propriétaires.
D'une ville dynamisée démographiquement par des familles, Robert Belliot agit
pour faire de Pornichet une commune de retraités avec les immanquables impacts
démographiques.
> érosion de la base fiscale
Pornichet dispose de 3 sources fiscales majeures. Avec la
politique de Robert Belliot les 3 sont en péril.
Les
impôts locaux et fonciers supposent une dynamique démographique et une
population présentant des ressources significatives. Mieux vaut une famille
avec des revenus même modestes issus du travail qu'un couple de seniors avec
des retraites moyennes mais un gros patrimoine non taxé. C'est pourtant la
tendance en cours à Pornichet.
La taxe
sur les jeux. A Pornichet, le casino était historiquement un gros
contribuable. Mais entre crise du secteur, développement du jeu en ligne et
incapacité spatiale du casino de Pornichet à évoluer, la jolie recette fiscale
ne peut que continuer sa forte décroissance. Facteur aggravant, Robert Belliot
a rendu impossible le projet d'implantation du Casino à l'hippodrome, seule
chance d’une nouvelle dynamique pour cet établissement.
La taxe
sur les ventes immobilières, appelée taxe sur les droits de mutation, a
subi de plein fouet l'effondrement du marché immobilier depuis 2008. Même si, à
Pornichet, l'augmentation continue des prix limite les dégâts côté recettes
fiscales, il y a fort à parier que cette recette historiquement dynamique ne
croitra plus de manière très significative et fragilisera la solvabilisation
des besoins futurs des habitants.
A Pornichet, un quatrième facteur ne peut qu'inquiéter : la braderie des actifs municipaux.
Foncier des serres municipales, foncier et bâtiment de la
maison de retraite, foncier d'une partie des tennis, cession programmée du
stade Louis Mahé. Robert Belliot, pour combler des finances dans le rouge, vend
des actifs stratégiques situés aux endroits les plus chers de Pornichet. Une
fois ces fonciers vendus, la commune n'aura plus les moyens d’en acquérir de
nouveaux dans ces secteurs et peu à peu la présence et la capacité d’intervention
de la puissance publique s'éloignera du cœur de ville.
En France, la faillite ne menace pas les communes mais une
gestion calamiteuse impacte le quotidien des habitants pendant plusieurs
décennies. Dès son arrivée à l’Hôtel de Ville au printemps prochain, la
nouvelle majorité municipale devra établir un audit des finances et actifs de
la commune pour définir ses marges de manœuvre. Mais une chose est déjà
certaine, tous les Pornichétins devront assumer le funeste héritage.