Une indigestion de pavés.
C’est l’épidémie qui secoue les Pornichétins en ce début
d’année en voyant une diarrhée de pavés de couleur douteuse se
répandre autour de l’hippodrome. Entre coût et esthétisme, la
crise de foi (sic) menace face aux choix du maire.
On avait bien vu ici ou
là quelques images de ce fameux parc paysager, rêve mégalo et
old-school d’un maire tout puissant. On avait bien vu une langue de
pierres débitées façon steak se répandre du côté de la route
d’Ermur, mais en fait, on n’avait rien vu.
Mauvais goût
Semaine après semaine,
côté pêcherie ou côté centre-ville, des palettes de pierre
apparaissent. De vaillants ouvriers s’acharnent ensuite à
disséminer cette marée ocre/brune pour minéraliser des espaces
jusqu’alors verts et perméables. Et semaine après semaine, le contribuable
pornichétin se demandait quand allait cesser ce déferlement.
Depuis maintenant 6 mois,
les contours du parc possiblement paysager s’ornent des caprices au
goût douteux d’un maire dénué de culture architecturale et
paysagère et d’un paysagiste de renom qui donne le sentiment de ne
pas avoir bien compris ce qu’il venait faire dans cette histoire.
Entre pilones
électriques, éoliennes gadgets, serpent de béton au cœur d’une
zone humide et océan de pierrre, le parc paysager joue à fond la
carte de la minéralité brute.
Sous les pavés, les
impôts
Une chose est certaine,
alors que Pornichet meurt d’un centre-ville qui n’a pas bénéficié
d’un lifting depuis les années 50, le maire dépense des fortunes
colossales dans des espaces d’accroche d’un parc paysager XXL. Il
gadgétise le développement durable pour repeindre en vert un projet
à bien des égards loufoques.
Au final, les
Pornichétins vont devoir triplement payer la note.
A court terme, si la
feuille d’impôt ne va pas grossir, engagement tardif et démago de
Little Bobby, il va bien falloir prendre cette dizaine
de millions d’euros quelque part. Tant pis alors pour l’entretien
de bâtiments communaux à la toiture fuyante (salle des sports), à
l’obsolescence avérée (club-house des tennis) ou en manque de
travaux (écoles publiques). Tant pis aussi pour les travaux de
voirie pourtant tellement nécessaires et négligés depuis le début
du mandat des Loriettes à Villès-Blais, des Bleuets à l’avenue
de Gaulle sans parler de Saint-Sébastien, la martyre.
A moyen terme, c’est à
dire d’ici la fin du mandat de Little Bobby, il
faudra relancer la vente des bijoux de famille pour boucler des fins
de mois difficiles. Après avoir vendu les serres municipales et
divers petits bâtiments et fonciers communaux, Little Bobby et son
équipe vendront quelques courts de tennis, une maison de retraite
(joli pactole !), un terrain de foot, un port d’échouage,
quelques fonciers péniblement amassés par les équipes précédentes
pour permettre des opérations d’aménagement… Cela s’appelle –
normal avec l’hippodrome – de la cavalerie, pratique consistant à
financer le quotidien par des recettes exceptionnelles.
A long terme, le
contribuable devra assumer la note de l’hippodrome en renflouant le
panier sans fonds que constituera immanquablement la société
publique en charge de sa gestion mais aussi en assumant l'entretien du parc paysager.
Seul Little Bobby peut imaginer assurer l’entretien d’un
tel espace, équivalent au très parisien Jardin du Luxembourg, avec
1 ou 2 jardiniers municipaux. A moins, naturellement que ce prétendu
parc paysager ne soit qu’une pâture agrémentée de-ci-de-là de
quelques végétaux signifiants.
Entre eau turbide et note
salée, le pharaonique projet d’hippoparc cher à Little Bobby
ressemble chaque jour davantage à des sables mouvants qui siphonnent
peu à peu le devenir de Pornichet.