Tant va la cruche à l'eau qu'à
la fin elle se casse... A parler de vase sans jamais agir, Little Bobby
et sa politique à la petite semaine s'enfoncent inexorablement dans les
sédiments du port d'échouage.
Un port pour tous relooké et
dévasé par la bonté d'âme du pétrolier Total. C'est le conte de fées que la
municipalité Belliot aimait ânonner depuis 2008. On aura tout eu sur ce
dossier. Depuis le rejet du projet de modernisation du port d'échouage porté
par la municipalité Lambert à la décision de déléguer au privé la gestion du
port communal, le bateau ivre de l'Hôtel de Ville est décidément skippé par des
marins d'étang.
Un parc paysager plutôt qu'un
port d'échouage
En fait, Robert Belliot aime la
mer et ses ports mais surtout celui de Piriac dont il est un habitué. Celui de
Pornichet semble être frappé d'un étrange désamour. Il faut dire qu'il est peu
banal dans une commune littorale qu'un maire préfère investir plus de 20 M€
pour voir courir 20 fois par an des chevaux et faire gambader des toutous à mémés
dans un parc paysager désertique tout en laissant inexorablement mourir son
port communal.
A la différence du port en eaux
profondes, co-propriété privée qui reviendra à la commune dans une grosse
décennie, le port d'échouage est un port communal constitutif du patrimoine de
la commune comme Quai des Arts, les écoles primaires publiques ou les
équipements sportifs. Il est donc de la responsabilité de la commune d'en
assurer l'entretien et éventuellement la rénovation.
Depuis sa création sous l'égide
du couple Empereur/Laumonier, il est prévu que les charges de désenvasement
soient assumées par la commune en contrepartie d'une modération tarifaire et
d'une implication des plaisanciers dans la vie locale.
A raison d'un dévasage par
décennie environ pour un coût de 2 M€ approximativement, la charge est
supportable pour une commune comme Pornichet. Malheureusement l'entame de
mandat de l'équipe Belliot a été marquée par une vague de dépenses
astronomiques sans prise de conscience de leur impact pour les finances
publiques. Mais, après avoir chanté tout le début de son mandat en dilapidant
l'argent public, la majorité UMP se trouva fort dépourvue quand la note fut
venue. Elle alla crier famine chez Total sa voisine la priant de lui payer
quelques centaines de milliers d'euros pour garder son port communal. Démarche
vaine naturellement !
Bricolage pathétique
Comme sur bien d'autres dossiers,
Little Bobby multiplie sur le dossier du port d'échouage les décisions
contradictoires et incohérentes.
2008. le projet Hippocampe et son
volet maritime sont enterrés, la priorité absolue devient l'hippodrome, son
parc paysager et un retour sonnant et trébuchant dans le SIVU de l'aérodrome de
La Baule.
2009. Presse-Océan titre « Pornichet,
son port, sa vase » et Little Bobby explique qu'il « ne veut
pas que les Pornichétins paient le désenvasement du port d'échouage »
ni même que la commune respecte la loi en dotant son port d'un espace de
carénage empêchant les rejets en mer.
2010. En catimini, Little
Bobby ordonne la destruction de l'emblématique jetée du port d'échouage
avant de jurer de travailler à un projet de réhabilitation/rénovation de cet
équipement et d'annoncer un concours d'architecture dont personne n'a eu de
nouvelles depuis.
Toujours en 2010, le budget de la
commune s'enrichit d'une ligne de 80.000 € pour constituer une société
d'économie mixte (Sem) du port d'échouage. Little Bobby, droit dans ses
bottes envasées, claironne que cet outil doit permettre « un port à la portée de tous, pour les
petits retraités comme pour les fortunés ». Depuis, plus personne n'a de
nouvelles de cette Sem.
2011. Les pompes XXL mises en
œuvre pour satisfaire les exigences délirantes du monde des courses rejettent
directement 24h/24 dans le port d'échouage des eaux turbides à haute pression.
Les responsables de l'association de gestion du port s'alarment de voir une
« masse de boue limoneuse » s'ajouter à la vase déjà présente.
2012. Par anticipation, la
majorité municipale décide de dénoncer la délégation accordée jusque là à l'association
de gestion du port d'échouage et de lancer une procédure d'appel à concurrence
pour dénicher un nouveau gestionnaire. Ce dernier doit maintenir le caractère
social des tarifs portuaires, financer le désenvasage et fonctionner sans
bénévoles mais uniquement avec des salariés. Dans cette histoire, on nous joue
un nouvel épisode de Little Bobby chez les Bisounours.
Un port qui se meurt, une
vitrine touristique dans la vase pour encore 3 à 4 ans au minimum, des
bénévoles qui n'ont pas démérité remerciés du jour au lendemain, des décisions
incohérentes et une municipalité qui prend l'eau, l'avenir est boueux. En 2008,
vous chantiez, j'en suis fort aise, Et bien ! Assumez maintenant ».