Un jour peut-être la vie associative retrouvera des locaux... Depuis plus d’un an, l’Espace Camille Flammarion est en travaux. Une opération aussi dispendieuse qu’inappropriée ? En tout cas, une belle occasion de perdue de conjuguer qualité de l’entrée de ville et services performants à la population.
Cette dernière décennie, la vie associative pornichétine a été plutôt gâtée. Passons sur la modernisation des équipements sportifs, mais pensons à l’arrivée de la salle des Forges ou du Moulin d’Argent, au lifting du Foyer des anciens, aux interventions légères à l’espace Camille Flammarion et à l’ouverture de Quai des Arts.
Ô temps suspend ton vol
L’espace Camille Flammarion est probablement l’équipement municipal le plus laid et le plus inadapté qui soit. Construit au début des années 1970, cet équipement est mal né. Plafonds très bas, salles peu pratiques, acoustique catastrophique, accessibilité déplorable, façade et pignon hideux… rien n’a été épargné à ce bâtiment. Le projet urbain de l’équipe Lambert prévoyait de supprimer ce vestige d’une époque révolue pour créer une maison des associations du côté de la place du 8 Mai. Évidemment cette approche ne pouvait pas convenir à Super Bobby, pensez donc, l’idée venait de Lambert et comme Bobby s’y connait pour faire du neuf avec du vieux, il a décidé de ripoliner Flammarion.
A Pornichet, on est plus malin qu’ailleurs. Quand on n’a pas de sous, on a des idées. La preuve, Robert Belliot et son équipe ont décidé de confier au personnel municipal l’essentiel du travail pour soigner cet équipement obsolète. Pour un maire qui peine à finir le mois sans recourir à des prêts relais, utiliser de la sorte les employés communaux permet d’éviter de payer des entreprises.
Un peu fâché avec la comptabilité analytique, Robert Belliot oublie visiblement qu’un employé municipal c’est aussi un coût horaire et que le travail non fait ailleurs, faute de temps, se paie au prix fort, soit en espèces sonnantes et trébuchantes par le recours à des prestataires extérieurs, soit de manière différée par la dégradation du patrimoine communal faute d’entretien.
Autre problème, ce chantier comme tout chantier de rénovation, peut réserver des surprises désagréables. La mise à nu du gros œuvre a visiblement laissé perplexe les techniciens et ouvriers municipaux. Le chantier a été brutalement stoppé au printemps dernier durant plusieurs mois. Les langues se délient et ils sont nombreux les territoriaux à dénoncer l’incurie qui a présidé à la réalisation de ce chantier. Si professionnellement il pouvait être plaisant par le challenge qu’il recélait, les employés communaux n’ont pas eu de peine à comprendre la nasse dans laquelle une fois encore Robert Belliot entrainait Pornichet.
Lors d’un conseil municipal convoqué à la-va-vite en septembre 2010, l’opposition municipale avait dénoncé la précipitation qui présidait cette opération. Elle avait conclu ses propos en lançant un prémonitoire « la note sera salée pour aucune réelle amélioration pour la vie associative ». Entre marchés publics mal négociés dans l’urgence, impondérables très onéreux liés à la nature de l’opération et coût des interventions en régie municipale, nul doute que l’enveloppe initiale, annoncée à 650.000 €, puis réévaluée à presque 1.000.000 d’euros sera encore largement dépassée. Ennuyeux dans une période de délicatesse financière pour la commune.
Au fait, pour ce projet, la CARENE, que déteste tant Belliot, a donné 100.000 euros. Par contre, on attend toujours la participation d’Intermarché et du promoteur des logements annoncés au pied du camping de l’Oasis qui devaient participer au financement de cet équipement dans le cadre d’une procédure réglementaire dite de PUP. Intermarché fait son business, les promoteurs préparent leurs profits et le contribuable pornichétin paie la note. Un joli résumé du mandat Belliot.
Occasion manquée
Encore une fois l’inculture urbaine de Robert Belliot aura pénalisé les Pornichétins. Plutôt que de multiplier les pelouses dans ce no man’s land sordide qu’est devenue l’entrée de ville, il aurait pu engager un projet 4 en 1 pour le plus grand bien de la commune et de ses habitants :
1.- la Ville de Pornichet construit une maison des associations accueillant les services municipaux dédiés, les associations et leurs réunions ou activités, les services publics partenaires… le tout du côté de la place du 8 mai.
2.- Cette maison du Peuple une fois construite, la verrue architecturale de l’Espace Flammarion et le dépassé Foyer des Anciens auraient été déconstruits.
3. L’école des Ramiers, et ses 3 classes, serait venue s’installer dans de nouveaux locaux à la place de Flammarion renforçant ainsi le pôle école publique du centre-ville.
4. Le Foyer des anciens et l'École des Ramiers mises à terre, ce secteur aurait pu accueillir du logement social et faire l’objet d’une cession d’une partie du foncier à des promoteurs privés sur la base d’un cahier des charges pour garantir la qualité des projets. Cette vente aurait largement contribué à financer les nouveaux locaux scolaires.
Évidemment, pour conduire une telle opération, il faut de la ténacité, il ne faut pas succomber aux charmes venimeux du clientélisme, il faut avoir une vision et une ambition pour sa ville, autant de qualités qui font défaut à l’actuel maire de Pornichet.
Depuis son arrivée à l’Hôtel de Ville, Robert Belliot parle d’un projet d’entrée de ville, mais personne n’a jamais vu l’esquisse d’un dessin. Par contre, on a droit à un festival d’inepties : un hippodrome et une tribune qui tournent le dos à la ville, un boulevard urbain dédié pour moitié au monde des courses, des pompes et tuyaux en tous sens en plein milieu de ce qui aurait dû devenir la place d’entrée de ville, des équipements publics victimes d’acharnement thérapeutique et on nous annonce maintenant un hôtel avec une passerelle autoroutière. Quelle incompétence !
Un projet mal pensé, un chantier mal préparé, une nouvelle architecture déjà déqualifiée, encore un gâchis. Décidément fiasco rime avec Belliot !